ONG, relations internationales, scène internationale, légitimité, Organisations non gouvernementales
Lionel Jospin, alors premier ministre, définissait dans un article du Monde en date du 18 avril 2001, la place des Organisations non gouvernementales (ONG) dans les relations internationales : « les organisations non gouvernementales n'ont pas une légitimité, ni une capacité d'agir du même ordre que celle que confère la Souveraineté, surtout lorsque celle-ci procède du suffrage universel. Le rôle des États reste prépondérant, car c'est d'abord en leur sein que s'élabore le choix politique. » Cette citation, qui théorise le raisonnement visant à relativiser la place des ONG dans les relations internationales au nom de leur manque supposé de légitimité, oppose ces ONG aux Etats qui étaient traditionnellement les seuls protagonistes légitimes de la scène internationale. Ainsi, l'émergence des ONG dans les relations internationales semble se faire au dépend du rôle hégémonique des Etats.
[...] Ainsi la légitimité des ONG se montre dynamique mais fuyante par rapport à la constance et la stabilité de la légitimité des États. 2 Dès lors, les ONG interviennent dans des domaines limitées des relations internationales. Cohen se montre septique sur l'influence des ONG, en particulier dans leur capacité d'autonomie à l'égard des États. L'influence des ONG est résiduelle : en partant de l'exemple de la convention sur l'interdiction des mines antipersonnelles, signée à Ottawa en décembre 1997, l'auteur montre qu'elle n'existe que sur des États déjà convaincus ou qui n'ont rien à perdre sur la question. [...]
[...] Les opinions publiques reconnaissent positivement les ONG et leur rôle au sein des relations internationales. Ces organisations bénéficient d'un degré de référence élevé de la part de l'opinion mondial - citoyens de pays développés, de pays en voie de développement- pour être le premier intervenant dans des problématiques relatives aux droits de l'Homme, ou à l'écologie. Ainsi, deux études commandées en 2002 par le forum économique mondial, le forum de Davos, dénotent la confiance accordées par les opinions publiques mondiales : la première portait sur un échantillon de 35000 personnes dans 47 pays sur 6 continents, dont la thématique était le degré de confiance accordé aux institutions pour mieux agir dans l'intérêt du pays : les ONG arrivaient en tête juste derrière l'armée. [...]
[...] Dès lors, en quoi l'émergence des ONG dans les relations internationales traduit-elle une nouvelle souveraineté ? Quelles en sont les limites ? I. Le processus de légitimation des ONG sur la scène internationale, qui s'appuie sur leur reconnaissance par les opinions publiques, se traduit par une institutionnalisation croissante. A. La légitimation des ONG dans les relations internationales repose sur la reconnaissance dont elles bénéficient au sein des opinions publiques ainsi que sur leur efficacité. La légitimation des ONG s'appuie sur leur reconnaissance par les opinions publiques. [...]
[...] Il peut s'agir de : Toutefois, ces formes de néo-institutionnalisation voient leur impact se limiter, en particulier en raison de la contestation altermondialiste qui a visé nombre d'institutions internationales, 2/4 II. Cependant, si les ONG ne peuvent détrôner la légitimité des États, elles peuvent faire valoir leur point de vue dans les relations internationales au côté des États. A. La légitimité instable des ONG ne leur permet pas de rivaliser avec celle des États, ce qui leur confère un domaine limité dans les relations internationales. La nature de la légitimité des ONG ne leur permet pas de rivaliser avec celle des États. [...]
[...] Les ONG, acteurs légitimes des relations internationales ? Lionel Jospin, alors premier ministre, définissait dans un article du Monde en date du 18 avril 2001, la place des Organisations non gouvernementales (ONG) dans les relations internationales : les organisations non gouvernementales n'ont pas une légitimité, ni une capacité d'agir du même ordre que celle que confère la Souveraineté, surtout lorsque celle-ci procède du suffrage universel. Le rôle des États reste prépondérant, car c'est d'abord en leur sein que s'élabore le choix politique. [...]
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