La formidable expansion du commerce international depuis les années 1970 est un élément clé de la mondialisation. Elle traduit de nouvelles répartitions géographiques de la puissance. Elle fait apparaître le poids des acteurs privés dans la structure des échanges. Elle ranime le vieux débat sur les mérites respectifs du libre-échange et du protectionnisme. Pour y faire face, les Etats se sont engagés à l'OMC dans des négociations difficiles qui touchent non seulement les modalités de leurs relations commerciales mais aussi leurs modes internes de fonctionnement. Autour de la question du commerce mondial se cristallise une grande partie des interrogations sur les effets politiques, sociaux et environnementaux d'une économie globalisée (...)
[...] Cette mondialisation inexorable et croissante des échanges qui, certes, en laisse de côté, dont, pour le moment, l'essentiel de l'Afrique- modifie les conditions de la compétition. Celle- ci ne se limite plus à des pays ayant des traditions culturelles comparables, et surtout ayant atteint le même niveau de développement économique, avec des régimes proches de protection sociale. La règle du jeu peut-elle être la même enter des pays riches et des pays pauvres, entre des pays aux charges élevées, et des pays dépourvus de sécurité sociale ? [...]
[...] Il se résumait ainsi à l'échange suivant je coupe mes aides à mes producteurs de coton, à condition que tu ouvres ton marché automobile en échange Ce type de troc fonctionnait parfaitement quand le commerce mondial se résumait à des batailles tarifaires entre pays riches, mais aujourd'hui, ce sont plus l'Union Européenne et les Etats-Unis qui mènent le bal, puisque cette fois-ci la Chine et l'Inde ont décidé d'imposer leurs prérogatives. Il n'est pas question pour ces pays à forte population rurale de toucher à leurs filières du sucre, du coton, du riz ou du soja, surtout en période de crise alimentaire. Ainsi, a-t-on pu qualifier ce raidissement des deux géants asiatiques de montée des égoïsmes nationaux. [...]
[...] L'OMC est aussi une organisation contestée par une partie de l'opinion mondiale, notamment par les altermondialistes, lors des Conférences de Seattle en 1999 ou lors de la Conférence de Cancun en 2003. Les échecs de l'OMC ont été soulignés par les manifestations, largement médiatisées, d'ONG et de groupes de pression hostiles à une libéralisation sauvage, à une américanisation universelle des sociétés internes, et au maintien de régimes protectionnistes en matière agricole. En 1999, la compétition entre pays développés était la principale raison de l'échec, avec l'impréparation de la Conférence. [...]
[...] Ainsi, pour les domaines de l'OMC, les questions de l'agriculture des services, de la propriété intellectuelle sont particulièrement sensibles. Les politiques protectionnistes, reposant sur des subventions publiques aux productions agricoles nationales des pays du Nord sont particulièrement combattues par les pays du Sud. Ils y voient un obstacle à leur développement. La question de la protection sociale est une autre pierre d'achoppement, - la thèse du free trade (c'est-à-dire aucun standard international particulier) avantage les pays à faible niveau de protection, celle du fair trade, qui suppose un droit du travail équilibrant la concurrence - a la préférence des pays développés. [...]
[...] Ce dispositif constitue bien une innovation majeure : il exige que les Etats membres de l'OMC reconnaissent profondément le caractère supérieur de la règle internationale, même si celle-ci leur est défavorable. II) L'OMC : une organisation internationale régulatrice fragile Une action de régulation compromise par un contexte économique particulier Les aides récentes et massives aux industries automobiles, la montée des droits de douane du fait de la crise économique ébranlent les fondements de l'OMC. A la faveur de la crise économique, la question du protectionnisme revient sur le devant de la scène. [...]
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