Comment la place du nucléaire dans les relations internationales évolue-t-elle entre deux contextes aussi différents que la Guerre froide, de 1947 à 1991, et le « nouvel ordre mondial » issu de la chute de l'URSS ? On peut répondre à cette question en termes d'apogée et de déclin : après la Guerre froide, âge d'or du nucléaire, le monde semble s'engager dans une ère de marginalisation relative du nucléaire
[...] Ils portent, en outre, la marque d'une négociation menée sur un pied d'égalité, par deux interlocuteurs maîtres du jeu, et qui entendent le rester : le nucléaire étant le nouvel étalon de mesure de la puissance, Américains et Soviétiques s'emploient à lutter contre la prolifération des armes nucléaires (Moscou 1963 et TNP 1968) pour préserver leur duopole. Ces négociations internationales s'inscrivent dans le cadre de l'arms control terme plus approprié que celui de désarmement. l'arms control, un concept à définir Tout d'abord, le contrôle des armements vise moins à mettre en œuvre le désarmement qu'à limiter le surarmement, dans un ordre mondial fondé sur la dissuasion. [...]
[...] En tout cas, il faut retenir une double évolution du danger, qui se déplace du nucléaire vers le chimique-biologique (de la physique vers la chimie et des Etats vers les acteurs non étatiques. A noter, de surcroît, que les mouvements terroristes n'ont pas besoin d'armes de destruction massive pour semer la terreur Après la puissance par l'atome, la puissance par l'argent ? La marginalisation contemporaine du nucléaire, depuis la fin de la Guerre froide, manifeste une modification profonde dans les leviers de la puissance. La puissance par l'atome cède progressivement du terrain, au profit de la puissance par l'argent : c'est la thèse de Pierre Lellouche. [...]
[...] L'age d'or du nucléaire 1. Le nucléaire cimente la division bipolaire du monde Il est le pivot de la structure des alliances Le clivage nucléaire double le clivage idéologique pour bâtir la nouvelle architecture de l'Europe. La compétition nucléaire, entre 1945 et 1949, coïncide avec les coups de force soviétiques dans les PECO. L'affaiblissement ressenti par les démocraties européennes occidentales, face à la menace soviétique, va les pousser à solliciter l'aide de l'autre Grand : le Traité de l'Atlantique Nord, au début des années 1950, prévoit le déploiement d'armes atomiques américaines en Europe de l'Ouest. [...]
[...] Conclusion En définitive, si la thèse de l'apogée et du déclin du nucléaire dans les relations internationales depuis 1945 mérite d'être retenue, elle appelle un effort de précision : les armes atomiques n'ont pas été mécaniquement déchues de leur position centrale à la fin de la Guerre froide. Le processus de délégitimation est en fait progressif : c'est la non- utilisation de l'arme atomique, son contournement par les ennemis des puissances nucléaires (Hô Chi Minh, Massoud ) qui ont entamé son utilité stratégique. Pouvait-il en être autrement pour une arme presque inutilisable en pratique ? [...]
[...] Le nucléaire dans les relations internationales depuis 1945 Introduction L'arme nucléaire est employée pour la première - et la seule - fois par les Etats-Unis contre le Japon en 1945. Conscients du danger représenté par l'existence même d'une telle arme, les Américains proposent de placer la production de matières fissiles sous contrôle international. Mais ce plan Baruch présenté à l'ONU en 1946, est mis en échec par les Soviétiques. L'acquisition de l'arme atomique par l'URSS en 1949, puis le passage de la bombe A à la bombe font définitivement entrer l'humanité dans l'âge thermonucléaire, où elle dispose d'un pouvoir de destruction sans précédent. [...]
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