Le traitement du sujet exige de prendre globalement en compte le sens qu'a la puissance pour l'ensemble des acteurs du monde contemporain, qu'ils soient étatiques ou non, 'puissants' ou non. Il apparaît que la fin de la guerre froide corresponde à la fin de la domination et de l'hégémonie ; et que se mette en place un nouvel ordre dans lequel la puissance redéfinit ses contours, sans annuler pour autant tous les cadres anciens
[...] Il n'y a plus certes de grande puissance totalement indépendante et responsable de la sécurité (territoriale, économique, politique ) de tous ses partenaires. On s'accorde à admettre que le monde est grandement interdépendant, et notamment en matière économique. Avec un tiers de son commerce extérieur dirigé vers les États-Unis, le Japon ne peut guère risquer de froisser son partenaire et est plus ou moins contraint d'ouvrir les frontières de son propre marché intérieur, comme il le fit de 20% en 1991. [...]
[...] Force de persuasion et positionnement comparativement enviable dans un système d'interdépendance actualiseraient la force de dissuasion et l'affrontement bloc à bloc. Le monde du lendemain des événements qui ont conduit à la dislocation de l'Empire soviétique est un monde où les acteurs sont en attente et en demande de réorganisation. De nombreux pays en désarroi expriment des appels d'empire à l'égard d'autres. Ghassan Salamé évoque le désir de nombreux États d'Europe de l'Est qui multiplient les demandes d'intégration à l'Union Européenne (Pays, Baltes, Slovaquie, Slovénie voire à l'OTAN (l'élargissement à Pologne, République Tchèque, Hongrie a été accepté dans son principe le 8 juillet dernier). [...]
[...] II a laissé un monde troué de grandes zones d'anomie. La pensée en a prédit la fin de l'histoire (Francis Fukuyama) avec l'inévitable avènement la démocratie, thèse contrariée par le Choc des civilisations (Samuel Huntington) qui nous attend, dans un Nouveau Moyen Âge (Minc) où l'État-Nation serait une espèce politique en voie de disparition. Près de dix ans après la chute du mur de Berlin, il convient de reconnaître qu'un nouveau monde s'est mis en place où la puissance s'est réaffirmée en tant que capacité à impulser le nouvel ordre et à en acquérir le contrôle. [...]
[...] La notion de puissance dans le monde de l'après guerre froide Introduction La puissance est une notion ambiguë, s'il en est ; et ce, à plusieurs titres. D'abord, parce que le discours sur la puissance est lourdement chargé d'affectivité. Le vocabulaire utilisé n'est ni neutre ni anodin : le mot puissance appelle autant de dialectiques psychanalytiquement fortes que domination et soumission, pouvoir et incapacité ou même virilité et impuissance. Ensuite, la puissance est d'essence relative : elle caractérise la position d'un acteur dans une hiérarchie. [...]
[...] A l'instar de ces marchandages écologie/économie, certains pays pratiquent habilement le troc économie/politique. Il en est ainsi de la Chine qui parvient à résister aux pressions occidentales sur la question des droits de l'homme en agitant la carotte de son immense marché intérieur. Elle est ainsi parvenue à annuler toutes les tentatives de sanctions du 4 juin ; à imposer ses vues au sujet du problème taïwanais (fermant le consulat français de Canton et excluant les entreprises françaises de la construction du métro de cette ville, en décembre 92, après que Paris eût décidé, en dépit des mises en garde de Pékin, de vendre des armes à Taïpeï. [...]
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