L'avènement du modèle capitaliste mondialisé après la chute du mur de Berlin a considérablement modifié la stratégie des populations du Tiers-Monde. Longtemps inféodées à l'idéologie d'un camp (soviétique ou capitaliste) duquel elles espéraient tirer une vaine assistance, elles se sont retrouvées au début des années 1990 dans l'adversité la plus complète, obligées de s'adapter à un système dominant (le capitalisme mondialisé). Les inégalités Nord Sud se sont alors creusées, appauvrissant encore plus ses victimes et il est apparu nécessaire, pour tenter de combler le fossé de réformer les processus d'assistance envers le Tiers-Monde, qui avaient prédominé pendant les trente années précédentes.
Il ne s'agissait dès lors plus d'une logique d'assistance, mais bien d'une logique de coopération. Une logique faisant passer les producteurs du Sud d'un statut de parent pauvre à un statut de collaborateur ou de fournisseur. Puisque le capitalisme mondialisé considérait indifféremment chaque individu comme un agent, il convenait de redonner ce titre aux populations du Sud, ce que la charité leur retirait souvent. De nouvelles formes de coopération ont alors fait leur apparition, à l'initiative des pays du Nord, bénéficiant de puissants relais locaux (...)
[...] C'est pour tenter de remédier à ce dialogue de sourds que les nouvelles formes de coopération se sont attachées à réintégrer les populations du Sud dans les flux commerciaux et financiers Nord Sud. Avec un succès certain. Le développement envisagé est alors encourageant puisque chaque citoyen de ces pays est également touché par ces nouveaux outils dans sa vie quotidienne. Développement local, développement homogène, c'est ce que l'on peut attendre de telles formes de coopération. Cependant, il serait illusoire de cantonner le discours au domaine économique. [...]
[...] C'est la même logique qui a généré une autre forme de coopération avec les pays du Sud, le commerce équitable. Parti du constat de l'accroissement du déséquilibre des termes de l'échange entre le Nord et le Sud, cette nouvelle forme de commerce s'est appliquée elle aussi à intégrer les producteurs des PMA dans les circuits commerciaux internationaux, en jouant sur l'acte d'achat du consommateur du Nord. Cette démarche, elle aussi en plein essor depuis quelques années, permet aux producteurs du sud d'espérer une juste rétribution de leur travail sans se faire phagocyter par les producteurs du Nord qui, eux, bénéficient de subventions de la part de leurs Etats. [...]
[...] Quand on connaît l'urgence d'un vrai système social dans ces pays Des initiatives émergent cependant dans ce sens, mais à grande échelle : la récente intervention des pays du Sud à la tribune de l'OMC avec les accords que l'on connaît en terme de suppression des subventions montre que la force politique des pays du Sud commence à se faire sentir. Un sursaut relayé par l'accroissement constant de l'influence des ONG sur le terrain du lobbying : ces organisations se sont amplement politisées bénéficiant de l'image positive que les médias donnaient d'elles. Il n'en reste pas moins que c'est à l'échelle du pays lui-même qu'il faut porter les efforts de développement. Encourager les pays à se constituer en Etats forts, avec un système d'assurance sociale conséquent. [...]
[...] On regrettera toutefois ses excès libéraux qui ont pu plonger certains pays dans une dépendance aggravée. B. Les ONG vers davantage d'écoute et d'échange Après cet intervenant au niveau global viennent les acteurs locaux, à savoir les ONG : ces organisations à missions humanitaires ont un rôle d'assistance qui les rend parfois trop indispensables pour les pays du Sud. D'autre part, leur frénésie de don inconsidéré a généré quelques gâchis que les années 80 ont mis en lumière : des infrastructures construites sur le terrain n'étaient pas utilisées par les populations. [...]
[...] En ce sens, les initiatives de coopération des Etats africains entre eux (OUA) bien qu'embryonnaires, montrent un premier degré de volonté politique. Il reste alors pour le Nord un rôle de développement des infrastructures de démocratie locale, un rôle de dialogue primordial et bien sûr un encouragement à l'éducation, terreau nécessaire pour la formation des citoyens. Les nouvelles formes de coopération Nord Sud montrent donc une évolution dans la mentalité des pays du Nord et dans leur façon de considérer leurs homologues du Sud. [...]
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