Le Niger est une ancienne colonie française et un de ces nombreux pays africains francophones qualifiés de pays en voie de développement. A l'heure de la mondialisation dont l'Afrique est la grande absente, « cela signifie que sa population est dans une voie sans issue pendant que les bénéfices dégagés sur place par de grandes sociétés occidentales se développent » . Comme de nombreux pays d'Afrique, le Niger possède dans son sol des richesses rares et grandement convoitées, mais dont les fruits ne profitent qu'à quelques firmes transnationales occidentales et à une poignée de dirigeants locaux s'enrichissant de la spoliation de son propre peuple. Mais dans un pays comme le Niger, le pétrole y est apparu moins comme un miracle que comme un facteur de déstructuration d'une société en quête d'identité, du fait de la captation d'une rente financière importante par un groupe limité : c'est ce que les économistes appellent communément « la malédiction du pétrole ».
En effet, « la dépendance économique, l'appât du gain des multinationales, qui jouent sur le continent comme dans un grand casino ouvert à tous les vents, et la corruption d'élites peu représentatives se conjuguent pour priver les peuples des retombées de leurs immenses richesses » . Alors, que le prix du baril de pétrole reste élevé, les appétits énergétiques des grandes puissances occidentales s'aiguisent et se font de plus en plus féroces envers le continent africain. Le Niger est, par conséquent, un territoire d'enjeu économique important pour l'industrie énergétique du fait des ressources pétrolières et uranifères dont le sol nigérien regorge, rappelons que le sous-sol de ce pays « représente les stocks d'uranium disponibles les plus importants au monde » . L'exploitation de ses ressources est donc au centre de toutes les convoitises internationales, notamment pour l'ancienne puissance coloniale qu'est la France qui a su maintenir sa présence sur le territoire du Niger, notamment via la société française Areva, le géant mondial du nucléaire, qui est le premier opérateur privé du pays et qui, de par sa situation monopolistique, peut unilatéralement imposer ses conditions au gouvernement nigérien.
[...] L'exploitation des ressources minières par les sociétés étrangères est au coeur des joutes nationales qui ne peuvent que s'intensifier avec les disparités méthodologiques de la France et de ses conquérants. B - La concurrence entre la France et la Chine pour l'exploitation des ressources : l'emploi de méthodes différentes La Chine a conduit une entreprise de séduction diplomatique avec la majeure partie des dirigeants africains alors que la France s'est engagée dans des dispositifs permettant d'améliorer les conditions des entreprises, du pays et de ses habitants ainsi que de l'environnement. [...]
[...] La question des matières premières, de leur extraction et de la redistribution de leur fruit ne peut pas s'entendre aujourd'hui sans évoquer la question de l'environnement et du développement durable. Le développement durable (ou développement soutenable) est, selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le Rapport Brundtland : Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de besoins et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. [...]
[...] Néanmoins, tout progrès en direction d'une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux liés à l'exploitation de matières premières est annihiler par le comportement d'Areva qui est contraire aux pratiques dictées par les principes du développement durable. De plus, sa présence écrasante et monopolistique ne permet pas au peuple nigérien de bénéficier des fruits des exploitations uranifères et maintient les gouvernants dans une corruption paralysant toute tentative de réveil économique national pouvant remettre en question ce monopole. Bibliographie Sites internet http://areva.com http://www.unicef.org http://www.ddc-niger.ch http://www.agadez-niger.com http://www.amenagement-afrique.com http://uraniumstory.blogs.courrierinternational.com/tag/Niger http://nigerwatch.blogspot.com : archives du 1er septembre 2007 http://www.dissident-media.org/infonucleaire/niger.html : article : Scandale de l'uranium au Niger http://www.lexpress. [...]
[...] Ainsi, l'enjeu crucial pour le Niger est la prise en main de ses propres matières premières pour ne plus être victime des grandes manœuvres entre Etats ou via leurs firmes multinationales et surtout, pour que les fruits de l'exploitation de ces matières premières bénéficient réellement aux populations locales. Au Niger, des voix s'élèvent pour exprimer de telles craintes, comme notamment celle du militant altermondialiste nigérien, Mamane Sani Adamou qui accuse le groupe français Areva de littéralement piller les ressources minières de son pays. [...]
[...] En effet, la population se dit victime d'une dégradation de la situation sanitaire dans la région. Les indices d'activité alpha globaux mesurés dans 2 échantillons d'eau sont élevés atteignant des valeurs qui sont 10 fois et 110 fois supérieures au seuil de 0,1 Bq/l recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé́. Avec de tels résultats, les filiales du groupe AREVA auraient dû suspendre la distribution de certaines de ces eaux, et engager sans délai des expertises visant à : 1. [...]
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