Il est donc légitime de se demander si les pays neutres ne s'excluent pas des relations internationales, surtout dans un vingtième siècle marqué par deux guerres mondiales et par la Guerre Froide.
Pour répondre à cette question, nous verrons d'abord comment la neutralité, en tant que réalité juridique, est décrédibilisée dans la première moitié du vingtième siècle, puis si le neutralisme, qui se veut plus actif, peut jouer un vrai rôle dans les relations internationales. Enfin, nous verrons les redéfinitions que cette notion subit dans l'après Guerre Froide : la neutralité est elle encore d'actualité ?...
[...] Dans les années trente, ce pape met en garde les peuples qui veulent la guerre et condamne par exemple en 1926 la doctrine ultra nationaliste de Charles Maurras. En 1937 il publie deux encycliques, l'une Divini Redemptoris ( Rédemption divine) qui condamne le communisme bolchevique et athée qui prétend saper jusque dans ses fondements la civilisation chrétienne et l'autre, Mit Brennender Sorge (Avec une anxiété brûlante) qui met en garde contre les fondements idéologiques du nazisme. Cette encyclique reste cependant méconnue et rédigée en Allemand. [...]
[...] D'ailleurs la France joue un rôle de médiateur lors de la conclusion des accords mettant fin à la guerre du Vietnam, signés à Paris. Tito propose même en 1968 que la France, [la Roumanie et le Pakistan] participe aux Conférences des non-alignés parce qu'elle mène une politique étrangère indépendante. (Cette proposition ne sera pas retenue par le groupe des non- alignés) En fait la France n'est pas une puissance neutre, car elle s'inscrit clairement dans le camp occidental : De Gaulle assure Kennedy de son soutien lors de la crise des missiles à Cuba, en 1962. [...]
[...] En réalité, les pays neutralistes souffrent d'une faiblesse structurelle : ce sont des pays périphériques qui n'ont pas les moyens de leurs ambitions, si ce n'est d'être nombreux. De plus, leur refus de constituer un troisième bloc (ce qu'ils n'auraient pas, comme nous venons de le dire, les moyens de faire) empêche de donner une structure réellement multipolaire au système international. S'il existe une plus grande souplesse progressive des relations internationales, c'est grâce à la diffusion des pouvoirs (notamment vers la Chine) et à l'érosion des blocs. [...]
[...] Pour Maurice Vaïsse, le parti de la paix est dans les années 1925 à 1929 un parti attrape-tout : francs maçons, syndicalistes, féministes, militants des droits de l'homme, anciens combattants, espérantistes tous communient dans la foi dans la SDN Le pacifisme est bâillonné à partir de 1933 en Allemagne, mais l'idée poursuit son chemin en France et en Grande Bretagne. Aux élections générales de 1935 le slogan du Parti travailliste est Oui à toutes les sanctions, sauf la guerre En France, au moment de Munich, l'appel Nous ne voulons pas la guerre ! est édité à des dizaines de millions d'exemplaires et une pétition reçoit plus de signatures en trois jours. L'appeasement est à son comble Et qu'est ce l'appeasement sinon une variante de la neutralité ? [...]
[...] La neutralité décrédibilisée par le premier vingtième siècle (1914-1946) A. Un engagement pacifique 1. Neutralité occasionnelle ou permanente et droits des neutres La neutralité est à la fois un fait découlant d'une volonté politique et un fait juridique. Un état peut être neutre occasionnellement, c'est-à- dire refuser de participer à un conflit particulier et rester impartial face aux belligérants. Ce statut juridique provisoire peut facilement être remis en cause, ce qui a été démontré au cours du vingtième siècle : ainsi le montre l'expérience de la Roumanie, de la Bulgarie, de l'Albanie, de la Grèce, de l'Italie et des Etats-Unis au cours du premier conflit mondial. [...]
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