Il sera nécessaire dans une première partie de mettre à mal à l'aide de données factuelles ce mythe mobilisateur qu'est l'idée de 'World Company'. Mais alors, comment comprendre l'audience de cette image, de ce fantasme ? Pourquoi la 'World Company' apparaît-elle aux yeux de beaucoup de gens comme une réalité tangible ? On cherchera à déterminer si ce que les gens entendent derrière 'World Company' trouve son fondement dans des tendances économiques objectives vérifiables
[...] Cet exemple montre comment les FMN sont capables de faire pression et d'imposer par leur hégémonie des mesures favorables à leurs intéreêts. Enfin, notons qu'il existe une forme particulière d'alliance : les cartels. Ce sont des accord formels ou informels entre des entreprises a priori concurrentes pour fixer des prix élevés, limiter la production, empêcher la diffusion de leur avance technologique et gérer de manière coordonnée leurs parts de marché. La deuxième moitié des années 90 semble avoir été marqué par un renouveau de ces ententes illicites. Existe-t-il un frein au pouvoir toujours croissant des FMN ? [...]
[...] Elles exercent une influence déterminante sur la forme que prend la "mondialisation de l'économie". Concrètement, elles décident tous les jours un peu plus ce qui est produit, par qui, pour qui, sur quel territoire, avec quelles méthodes et à quelles conditions pour les salariés et les consommateurs. Elles contribuent à déterminer le nombre d'emplois, leur qualité, le niveau de la technologie, les ressources financières, le type de biens disponibles et le mode d'insertion du pays dans l'économie mondiale. Leur influence internationale vient également de leur capacité à s'allier pour promouvoir leurs intérêts auprès des Etats et des institutions internationales ou pour produire des règles du jeu mondiales qui leur soient favorables face aux autres entreprises. [...]
[...] Cet ancrage national n'empêche pas les firmes de mettre en concurrence les territoires où elles s'implantent ainsi que leurs usines, de manière à faire pression sur les salariés. Des stratégies d'autant plus aisées à mettre en oeuvre que les relations sociales demeurent organisées dans un cadre national et qu'il est donc bien difficile, pour les organisations syndicales, d'établir des rapports de force au niveau international. II) Le pouvoir croissant des FMN, fondement objectif du "mythe de la World Company" Comme on l'a vu, la "World Company" est avant tout un mythe, les multinationales gardant un ancrage national fort. [...]
[...] Cette "multilocalisation" qui permet de prendre le meilleur de chaque territoire tout en accélérant aux différents marchés, s'accompagne bien souvent d'une centralisation de certaines fonctions stratégiques telles que la recherche et développement ou la finance. Il n'existe cependant pas de modèle unique mais une grande diversité en fonction des secteurs. Le fantasme de la "World Company" Comme on vient de le voir, la progression de l'internationalisation productive des firmes est spectaculaire. Les multinationales produisent 10% du P.I.B. mondial et contrôlent les 2/3 du commerce mondial. [...]
[...] Ces professions de foi formelles feront l'objet d'un contrôle de la part d'un ensemble d'ONG. Cependant, la formation d'une société civile internationale n'est encore qu'en devenir, même si à terme, elle pourrait constituer le frein nécessaire au pouvoir des FMN. Conclusion En guise de conclusion, on peut rappeler ce qu'on a tenté de démontrer en traitant ce sujet, à savoir que la "World Company" est un fantasme mobilisateur et nullement une réalité objective. Les firmes multinationales, visées derrière le concept de "World Company", conservent des attaches nationales fortes, et ne constituent pas une Internationale occulte gouvernant le monde. [...]
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