Dans une République Populaire de Chine oppressante, les musulmans de Chine situé dans la province du Xinjiang n'ont guère le droit d'expression. A l'instar des tibétains, eux aussi en quête identitaire, les musulmans de Chine rêvent d'indépendance. Mais leur culture tend à disparaitre face à la sinisation de la région. Qui est donc ce peuple? Quelle est son histoire? Quel est leur combat et comment sont-ils réprimés? Voila les enjeux présentés dans cette présentation du peuple Ouigour, musulmans de Chine.
[...] L'ouïghour a en outre été officiellement privé, en septembre 2002, de son statut de langue d'enseignement pour la plupart des cours de l'université du Xinjiang Conclusion A la question identitaire s'ajoute le caractère géostratégique de la zone, qui en fait un enjeu de taille pour l'avenir de la Chine: car c'est aux montagnes de l'Himalaya qui constitue un château d'eau. Il y a aussi un immense réservoir d'hydrocarbures dans le bassin du Tarim qui est le passage obligé de futurs oléoducs. Enfin, c'est dans sa partie orientale que se situe le polygone nucléaire de Lop Nôr, où sont effectués les essais chinois. [...]
[...] L'attachement à un islam, marqué par le soufisme et par une grande liberté accordée aux femmes était un signe identitaire fort, transcendant les localismes. Avec la naissance de l'Union soviétique, puis celle de la République Populaire, sa fonction de trait d'union entre deux aires de civilisation s'est amoindrie. Puis, dans ce qui était devenu un avant-poste chinois, un sentiment identitaire a commencé à germer, suite aux empiètements successifs de la présence han. C'est le sentiment d'une identité spécifique où se mêlent l'adhésion à l'Islam et l'utilisation des langues turciques: ainsi, avec les Ouïgours proprement dits, les communautés kazakh de la population), ouzbek, kirghize, se reconnaissent-elles dans une revendication globale élargie d'"ouïgourité", la petite communauté tadjike persanophone restant plus réservée. [...]
[...] Ce peuple parle une langue proche du turc, et n'ont rien à voir avec les Han, ethnie dominante en Chine. Bien que cette région de Chine bénéficie d'un régime officiel d'autonomie ("région autonome ouïgour du Xinjiang") censé protéger langue - en alphabet arabe - et coutumes. Le gouvernement chinois entreprend comme au Tibet voisin, une politique de sinisation. Avant largement majoritaires dans leur pays, les Ouïgours tendent à devenir minoritaires, du fait de la colonisation de peuplement Han. Cette politique d'implantation ne pouvait que susciter une résistance; qui sera pourtant moins médiatisée que celle des Tibétains. [...]
[...] Remarquons également, au passage, que l'adhésion à cette conception universaliste (islamique) traduit paradoxalement la fragilité du sentiment national et représente un moyen de transcender certaines impasses. La focalisation sur la seule composante islamiste radicale, qui tend à inventer un fondamentalisme qui n'avait pas cours dans la région, n'est pas innocente. Elle vise à discréditer toutes les autres composantes de la résistance à la sinisation. Le déficit démocratique dans la société chinoise a conduit à une radicalisation des modes de résistance. Les émeutes de Yining (Kuldja en ouïgour) en février 1997 furent l'expression de l'exaspération des Ouïgours de ne pas se faire entendre par d'autres moyens. [...]
[...] Alors que la " question ouïgoure " n'atteint pas encore dans le public occidental l'écho de celle du Tibet, à Pékin, au contraire, le séparatisme des minorités est pris très aux sérieux. Les auteurs chinois considèrent qu'il s'agit de la menace principale qui pèse aujourd'hui sur la région du Xinjiang et donc sur la "souveraineté " de la Chine dans cette zone. C'est pour cette raison que la répression qu'exerce Pékin à l'encontre de toute manifestation du "séparatisme " est extrêmement sévère et tend même à s'accentuer encore davantage. Répression chinoise Le spectre de l'islamisme est souvent agité à propos du combat des Ouïgours. [...]
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