Le multilatéralisme a suivi les relations internationales, passant de la simple expression de puissance, pour, à partir de Wilson en 1917, passer à la volonté de créer un droit international, droit qui s'imposerait aux Etats. On cherchera à démontrer les ambiguités du multilatéralisme, à la fois comme processus inévitable, mais comme processus encore inadéquat aux relations internationales contemporaines, à travers, d'abord, le multilatéralisme comme processus irréversible de l'Après-Guerre froide, puis les difficultés à mettre en place une véritable Gouvernance mondial face aux relents de puissance des Etats
[...] Le multilatéralisme est-il menacé? Introduction Le multilatéralisme dans les relations internationales apparaît aujourd'hui comme la forme incontournable de gestion des problèmes mondiaux. Le multilatéralisme se définit en termes quantitatifs et qualitatifs. C'est, avant tout, un processus de négociations qui engage au moins trois acteurs. Qualitativement, le multilatéralisme établit une conduite normative selon des principes énoncés, il s'impose dès lors aux acteurs qui s'y sont engagés. Or, historiquement, ce type de relations a connu une profonde évolution ; depuis le Congrès de Vienne de 1815, où les monarchies européennes sous l'égide de Metternich mettaient en place un système diplomatique pour assurer la paix, fondé sur l'équilibre des puissances. [...]
[...] Conclusion Le multilatéralisme accompagne le processus de mondialisation. Les activités humaines débordent de plus en plus le cadre étatique, on assiste à une véritable prise de conscience d'appartenance à une société non plus nationale mais globalisée. Par là, l'international apparaît comme un vide juridique. Le multilatéralisme, sur le modèle de la démocratie, se propose d'établir les relations inter-étatiques sur un droit international. Mais cette vision demeure encore trop occidentale. Par ailleurs les instances multilatérales maintiennent la fracture Nord-Sud en leur sein. [...]
[...] A l'inverse, si les sociétés occidentales sont favorables au multilatéralisme, au partage des affaires du monde avec les Etats du Sud, celui-ci reste largement aux mains des Etats les plus puissants. En effet les principaux cadres multilatéraux ne changent que peu de choses aux rapports de puissance inter-étatiques. Le jeu d'influence est toujours en faveur des plus puissants, le processus décisionnel souvent inégal. De ce fait on peut parler d'un multilatéralisme par le haut. Dans le cadre même des organisations internationales le poids de certains votes est plus important que d'autres voire déterminant. [...]
[...] Sa cause doit être recherchée ailleurs. Par conséquent parler de l'unilatéralisme américain comme menace au dialogue international relève bien d'un mythe. D'un autre côté, la logique même des rapports internationaux, la mondialisation dans laquelle est entré le monde après la chute du bloc communiste, vient sanctionner le multilatéralisme, comme processus nécessaire et irréversible. La volonté de donner un cadre institutionnel à la diplomatie inter-étatique, dans le but d'assurer la paix, a été le moteur de la construction du multilatéralisme onusien en 1945. [...]
[...] De cette manière émerge un multilatéralisme qui échappe progressivement aux Etats. La Société civile internationale, sans prendre les décisions, semble pouvoir les orienter. Aussi peut-on parler, dans une certaine mesure, d'autonomisation du multilatéralisme, celui-ci ne reposant plus sur un dialogue inter-étatique, toujours soumis à la tentation de l'exercice de la puissance, mais sur une conscience civique mondiale, acquise au principe du droit international. Transition Pourtant, si le multilatéralisme ne semble pas menacé, il n'en demeure pas moins qu'il reste un processus encore inadapté et incomplet. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture