La fin de la guerre froide a laissée la théorie réaliste quelque peu diminuée, le monde n'apparaît plus réductible aux seuls schémas de hiérarchie de puissances. Doit-on parler encore d'un système dans lequel différents pôles se disputeraient influence et pouvoir ? Quelle est donc la nature du monde émergent après la fin du face-à-face des deux superpuissances ? Il apparaît que l'opposition entre un monde unipolaire (déséquilibre de fait) et multipolaire (possible équilibre) ne suffit plus à décrire la scène internationale. Ces deux visions confinent à un cadre d'analyse hérité de la guerre froide. D'aucuns voient le « moment unipolaire » (Krauthammer) témoignant d'un « nouvel ordre mondial » issu de la suprématie américaine. D'autres constatent une ouverture du jeu des puissances, avec de nouvelles marges de manœuvre qui s'offrent aux Etats. Si on considère la scène internationale, comme l'ensemble de la politique mondiale s'articulant autour de centres de décisions privilégiées et représentés par des Etats en particulier, on peut dire que c'est le cas mais pas dans la mesure où certains aimeraient le faire croire.
En ce qui concerne la vision d'un nouveau système international où les Etats jouent un rôle de premier plan, et où la politique mondiale est une structure d'ensemble composée de plusieurs éléments (puissances) reliés entre eux par les contraintes communes ; le démenti est tout aussi notoire. La fin de la bipolarité est donc un défi pour l'intelligibilité des relations internationales, l'opposition unipolaire/multipolaire masque cette difficulté d'appréhender le monde actuel.
[...] Chacun participe de ce processus, au niveau de la société mondiale C'est donc à l'échelle planétaire que se joue ce processus, les évolutions et changements, la diversité des acteurs publics ou privés, étatiques ou autres (Organisations Non Gouvernementales par exemple) animent cette dynamique transnationale et imposent une prise en compte de leurs intérêts. En effet, des acteurs (non étatiques) vont entreprendre depuis un territoire donné des actions dont la portée dépasse largement les frontières territoriales. Partant, le cadre étatique apparaît plus comme le plus pertinent à l'action (publique) internationale. En témoignent les nouvelles menaces, dont la plus spectaculaire aujourd'hui, l'hyperterrorisme définissant une menace de nature asymétrique. Prenons l'exemple de la guerre en Irak initié par les E.U en 2003, au détriment de la volonté de la communauté internationale Comme le rappelle T. [...]
[...] Le multilatéralisme et ses institutions comme l'ONU participent dans une certaine mesure au partage pluraliste du pouvoir mondial, ce qui est moins dangereux que cette dénaturation représentée par le camouflage de la force au service du plus fort, sous couvert de droit dans cet exemple de la guerre en Irak. Le constat est donc au renouvellement de l'analyse des relations internationales, il faut prendre acte de ce retournement du monde et des difficultés méthodologiques et théoriques qu'il suppose. De toute évidence, la scène internationale n'est plus réduite à la simple observation du soldat et du diplomate (R. [...]
[...] Au regard des nouveaux défis qui se dressent devant la scène internationale, le passage de la coexistence à la coopération apparaît profitable aux acteurs de la communauté internationale dans la gestion des nouveaux enjeux. Avant de témoigner de ce passage, revenons sur ces nouveaux défis qui imposent ce constat. Nous avons vu plus haut que les nouveaux acteurs et phénomènes contredisent les lectures traditionnelles en relations internationales. Qu'en est-il alors et en quoi impliquent-ils un dépassement de l'Etat ? C'est ce que des auteurs comme B. Badie et Smouts nomment le retournement du monde témoignant d'une société devenue mondiale. [...]
[...] Se fondant sur la production de normes juridiques que les Etats parties se doivent de respecter, tout le monde est placé à la même enseigne On comprend alors les réactions américaines, affirmant qu'une convention n'est pas forcement souhaitable du fait qu'elle a été signée par un grand nombre d'Etats, ou encore les dénonciations du multilatéralisme comme une fausse valeur inspirée par les faibles. De même, la promotion du multilatéralisme à la carte vide de son sens le concept dès lors que c'est la mission qui fait la coalition Les E.U se préservent une marge d'autonomie conséquente. [...]
[...] Le multilatéralisme, notion controversée Avant d'expliciter la notion et de constater les tensions générées par ses interprétations, il convient de rappeler en quoi les schémas hérités d'un monde bipolaire doivent être dépassés. A. L'obsolescence des grilles d'analyse traditionnelles en géopolitique En effet, la fin de la guerre froide a laissé la théorie réaliste quelque peu diminuée, le monde n'apparaît plus réductible aux seuls schémas de hiérarchie de puissances. Doit-on parler encore d'un système dans lequel différents pôles se disputeraient influence et pouvoir ? [...]
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