Le Moyen-Orient regroupe aujourd'hui la zone de l'Egypte à l'Irak, soit des Etats à la population arabe et à l'exception d'Israël, majoritairement musulmans. En 1914, toute la zone, soumise à l'Empire ottoman au moins en théorie (à l'exception de l'Egypte, sous protectorat britannique), est entrée en guerre aux côtés de la Triplice. Le XXe siècle a donc correspondu à une profonde mutation politique de cet espace. Cette mutation, les relations internationales y ont joué un rôle prépondérant, alors que la place de la région dans les enjeux mondiaux évoluait.
Pendant la Première Guerre mondiale, il s'est agi de contrôler la zone et d'en préparer la redistribution. Des combats ont eu lieu en Irak, en Égypte, en Arabie et l'armée des Indes, appuyée par des troupes arabes rebellées contre le sultan (Lawrence d'Arabie et Fayçal), parvient à repousser aussi bien les Allemands que les Turcs entre 1917 et 1918. Dès 1916 cependant, un accord secret (mémorandum Sykes-Picot) entre la France et le Royaume-Uni avait établi un partage de l'Empire ottoman en cas de victoire. Or en 1916 aussi, le Royaume-Uni s'était engagé à favoriser la formation d'un royaume arabe dans une autre négociation secrète avec le prince du Hejaz Hussein, père de Fayçal. Enfin (toujours côté britannique), la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 promettait à l'Organisation sioniste mondiale l'établissement d'un « foyer national juif » en Palestine.
[...] L'OPEP commence à jouer un rôle actif à l'échelle régionale en 1967, puis à l'échelle planétaire en 1973 et 1979. La situation régionale commande cependant ces interventions (embargo ou hausse brutale des prix) : en 1967 et en 1973, les guerres enclenchées par Israël, puis en 1979, la crise iranienne. Le pétrole est donc devenu une arme qui donne une importance croissante à la région. La question palestinienne est modifiée d'une part par la création de l'OLP en mai 1964, qui constitue la base d'un État incompatible avec Israël et se lance dans une double action terroriste et diplomatique ; d'autre part, par la puissance militaire et les ambitions territoriales croissantes d'Israël affichées après la guerre des Six Jours de 1967 et la guerre du Kippour de 1973. [...]
[...] Avec la préparation d'un conflit très mécanisé, l'intérêt pour les zones pétrolières s'accroît à la fin des années 1930 : ainsi, nombre de mouvements nationalistes reçoivent l'appui des nazis ou des fascistes italiens Jeune Égypte fondée en 1933) tandis que les puissances mandataires multiplient les concessions : l'Irak peut entrer à la SDN en 1932, l'Égypte en 1937 et la Syrie espère avec le Front populaire français, accéder aussi à l'indépendance. La Seconde Guerre mondiale confirme le double enjeu du Moyen-Orient : un enjeu géostratégique et un enjeu pétrolier. Ainsi, l'Égypte est pour les Britanniques un refuge capital lors de la confrontation avec l'Afrika Korps. En 1941, la résistance au Liban des troupes vichystes face à l'offensive alliée oblige le général français Catroux à promettre aux Syriens et aux Libanais l'indépendance avec le ralliement à De Gaulle. Entre 1943 et 1945, Liban et Syrie deviennent effectivement indépendants. [...]
[...] La guerre entre Irak et Iran (1982-1988), l'invasion du Koweït par l'Irak en 1991, le conflit larvé du Liban et les deux intifadas guerre des pierres et 2000) palestiniennes traduisent la complexité des relations des musulmans entre eux comme celle des relations entre les États de la région et les puissances internationales ; le rôle croissant de ces dernières est lié aux tensions accentuées des marchés pétroliers : la présence de casques bleus au Liban et la première guerre du Golfe imposant à l'Irak de Saddam Hussein de renoncer au Koweït sont deux illustrations de ce rôle, tout comme la signature de l'accord de paix entre Yasser Arafat et Itzhak Rabin, premier ministre d'Israël, le 13 septembre 1993 à Washington en présence du Président américain Bill Clinton. Enjeu passif des relations internationales au début du siècle, le Moyen- Orient est devenu l'un des points névralgiques de celles-ci : la combinaison de l'enjeu pétrolier, de la construction sioniste et de la modification de l'islam a contribué à cette évolution. Bibliographie indicative Le Moyen-Orient au XXe siècle: sociétés politiques et relations internationales Derriennic, Jean-Pierre / Seconde édition / A. [...]
[...] Le Proche-Orient dans la Guerre froide Dans la Guerre froide, les enjeux pétroliers et la question palestinienne structurent la place du Proche-Orient dans les relations internationales. Le panarabisme a conduit à la fondation de la Ligue arabe en 1945, mais son pouvoir reste limité. En Palestine, après une période d'anarchie marquée par des attentats spectaculaires des sionistes radicaux (Hôtel King David à Jérusalem en 1946) et l'arrivée des survivants de la Shoah, David Ben Gourion prend l'initiative de proclamer l'indépendance d'Israël. [...]
[...] Dans le cadre de la SDN, des mandats, permettant de mettre en place une administration de type coloniale, furent attribués à la France (Syrie, Liban) et au Royaume-Uni (Irak, Palestine, la Transjordanie étant confiée sous contrôle britannique à Abdallah, second fils de Hussein) ; l'Arabie revint à Ibn Séoud, un émir arabe allié aux Anglais depuis 1915, qui triompha entre 1919 et 1924 d'Hussein très mollement protégé par les Britanniques. Les nouveaux enjeux géopolitiques : sionisme, islamismes, pétrole Dans ce cadre, le Proche-Orient devint une zone de tensions croissantes dans l'entre-deux-guerres. Quatre types de nationalismes s'exprimèrent contre les autorités coloniales. - Celui, classique, des Égyptiens revendiquant l'indépendance autour de l'idée nationale, incarnée par le parti Wafd de Saad Zaghloul dans les années 1920 : les Anglais se servent contre lui du roi Fouad auxquels ils accordent le 28 février 1922 une indépendance de façade. [...]
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