Seattle (conférence de l'OMC, novembre 1999), Nice (sommet européen, décembre 2000), Porto Alegre (sommet anti-Davos, janvier 2001), Göteborg (sommet européen, juin 2001), Gênes (sommet du G7, juillet 2001), autant de lieux qui ont vu s'exprimer de manière plus ou moins bruyante, pour ne pas dire violente, ceux qui refusent la mondialisation.
Tout le monde connaît les leitmotivs de ces mouvements : rejet du libre-échangisme, de ce qu'ils appellent l'ordre néo-libéral, de la « marchandisation » du monde, de la mainmise des multinationales sur l'économie et de l'importance prise par cette dernière par rapport au politique, de la « malbouffe ».
Ce profond mouvement de contestation semble trouver un écho certain auprès d'une grande partie de l'opinion publique, notamment autour des thèmes de l'insécurité (économique, sociale, environnementale, alimentaire ou culturelle).
Mais, derrière ces revendications apparemment simples, qui sont les acteurs de cette contestation ? Quelles sont les raisons les poussant à refuser un phénomène que d'autres estiment inéluctable, voire souhaitable ?
En outre, les quelques exemples que nous venons d'énumérer, illustrant ce que les anti-mondialistes ne veulent pas, et l'extrême hétérogénéité des mouvements antimondialisation laissent penser que ce vaste mouvement d'opinion international ne serait qu'un front du refus. Une question s'impose par conséquent : ont-ils un projet de société alternatif nous proposer ?
[...] Lui sont aussi sacrifiés les secteurs de la santé, de l'éducation, tous ceux liés à la civilisation. ( ) Nous pouvons résister à cette étrange dictature qui laisse à l'abandon, exclut un nombre toujours croissant d'entre nous ( Ce rejet du libéralisme, réel ou caricaturé, et de ce qui s'y rattache d'après eux, apparaît en filigrane derrière toutes les revendications des antimondialistes : défense des travailleurs face aux spéculateurs, des services publics face aux sociétés privées et au marché, des consommateurs et petits producteurs face aux multinationales, de la nature face aux industries, du citoyen face à la sphère économique et financière, accusée de décider à sa place, des pays du Sud face au libre-échange international symbolisé par l'OMC, du malade du SIDA face aux grands laboratoires pharmaceutiques Le rejet du capitalisme libéral, accusé de créer des inégalités entre individus et entre espaces géographiques ou culturels, est donc à lui seul suffisant pour rassembler tous ces mouvements. [...]
[...] Enfin, dernière grande famille au sein du courant antimondialisation : les écologistes. Les grandes ONG comme Greenpeace, WWF, Rainforest Action Network ou encore Earth First sont bien entendu représentées, tout comme les Amis de la Terre en France. Pour ces groupements, l'économie internationale doit tenir compte des limites écologiques de la planète et se placer au service du bien-être de l'homme (déclaration des Amis de la Terre). Ils protestent contre la prééminence du libre-échange sur la protection de l'environnement, le premier pouvant avoir de graves conséquences sur ce dernier. [...]
[...] La Confédération paysanne, à travers son porte-parole charismatique José Bové, et plus généralement Via Campesina, mouvement paysan international dont la première fait partie, s'inscrivent en partie dans cette optique-là. Ces mouvements prônent ainsi la souveraineté alimentaire et l'autosuffisance face au libéralisme et aux échanges mondiaux. Il est vrai que la vocation première de ces mouvements est la défense de l'agriculture paysanne, des petits producteurs, de l'alimentation de qualité, par opposition à l'agriculture industrielle et productiviste et aux OGM. Ceci dit, il est évident que cela s'apparente, directement ou non, à une forme identitarisme visant à la perpétuation d'un certain mode de vie. [...]
[...] En outre, les quelques exemples que nous venons d'énumérer, illustrant ce que les anti-mondialistes ne veulent pas, et l'extrême hétérogénéité des mouvements antimondialisation laissent penser que ce vaste mouvement d'opinion international ne serait qu'un front du refus. Une question s'impose par conséquent : ont-ils un projet de société alternatif nous proposer ? Les acteurs du mouvement anti-mondialisation Deux grandes familles semblent se dégager : ceux, majoritaires, qui se contentent de contester la mondialisation néo-libérale et certains aspects du capitalisme, et ceux, radicaux qui veulent changer de système. [...]
[...] Il est considéré comme l'un des penseurs du mouvement antimondialiste aux USA et le gourou des activistes casseurs de progrès technique. Considérant le paléolithique comme un jardin d'Eden dont l'humanité n'aurait jamais du sortir, Zerzan milite pour la destruction de la civilisation moderne, des hiérarchies, la division des tâches, un retour à la pêche et à la cueillette, bref un futur primitif L'agriculture, la chimie, les arts, l'industrie, la psychiatrie sont selon lui autant de malheurs qui se sont abattus sur l'homme, la sortant de l'état de nature et de l'harmonie avec l'environnement. [...]
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