« La réalité du pouvoir mondial échappe largement aux États » a dit un jour Boutros Boutros Ghali. En effet, la mondialisation est un phénomène planétaire où tous les États sont concernés. Le XXe siècle a à la fois fait triompher l'Etat, en lui confiant la quasi-totalité de la vie humaine (santé, éducation, travail…), et le bouscule sous le choc des interdépendances. La mondialisation, en déplaçant le centre de gravité, perturbe l'ensemble des fonctions de l'Etat et sa légitimité même, mais loin de l'anéantir, elle en reformule le rôle. Il s'agit d'une décomposition de l'Etat, et de sa recomposition, son retour, mais pas à l'identique.
Si la mondialisation, fille du libéralisme économique et des nouvelles technologies de la communication est un facteur de croissance comme le monde n'en a jamais connu et d'uniformisation des peuples, elle engendre dans le même temps, une série de déséquilibres, accentue les inégalités et attise un sentiment d'insécurité, voire de révolte. Elle risque à brève échéance, d'engendrer le chaos si de nouveaux mécanismes de régulation ne sont pas rapidement mis en place, si l'on ne se dirige pas vers une véritable gouvernance mondiale, prélude à un gouvernement mondial, mettant l'homme au cœur du processus, en laissant aux Etats, dans l'attente de cet hypothétique avènement une part de souveraineté suffisante pour leur permettre d'en atténuer les effets.
Il conviendrait alors de se demander comment les États ont évolué et trouvé, ou non, leur place au sein d'une mondialisation croissante.
[...] La mondialisation ne s'explique pas uniquement par une remise en cause de l'organisation internationale. Elle a également des effets au niveau étatique. En effet, ce que Freud appelait Le narcissisme de la petite différence ne cesse de se développer au sein des États où les citoyens cultivent leurs particularités. Si ce phénomène ne cesse de s'accroître, le monde passera alors de 200 États à 500 mini-États. Malgré tout, l'Etat continu d'être puissant et unifié. II/L'adaptation nécessaire des États face au phénomène de mondialisation Nous aborderons dans un premier temps les États, de plus en plus puissants et de plus en plus nombreux puis nous étudierons ensuite le pas vers la régionalisation des États Les États, de plus en plus nombreux, de plus en plus puissants Bien que le phénomène de mondialisation remette en cause la place et le pouvoir des États, ceux-ci ne cessent de s'affirmer davantage. [...]
[...] C'est pourquoi se sont développées des organisations, telles que l'ONU (Organisation des Nations Unies) créée le 24 octobre 1945 par 51 pays déterminés à préserver la paix grâce à la coopération internationale et à la sécurité collective. Aujourd'hui, elle compte 192 Membres, soit la quasi-totalité des nations du monde. Cette organisation dite de coopération n'a les compétences que celles que les États acceptent de lui conférer. Ici, un respect de la volonté et de la souveraineté des États est primordial. Chaque État est égal à l'autre, et aucun d'entre eux ne peut se voir imposer une décision à laquelle il n'a pas consenti. [...]
[...] Les États ont donc utilisé les multiples organisations supranationales afin de se développer et d'accroitre leur zone d'influence. Mais avant cela, l'État a dû s'adapter aux demandes sociales. En effet, on est passé d'un État minimalitaire à un État providence. C'est la théorie du passage du Léviathan au Welfare State. L'État providence doit désormais gérer une société tout en assurant des prestations (Revenu Minimum d'insertion (RMI) par exemple). L'État ne doit plus uniquement se charger d'appliquer et de faire respecter les lois, mais doit répondre aux besoins de la société. [...]
[...] La mondialisation s'envisage a priori à l'échelle planétaire, mais elle peut aussi être perçue selon des échelles plus infimes, car à l'intérieur de l'Espace Monde se créent des territoires à autre échelle. L'économie semble primer sur les autres domaines, mais quelle part donner à l'économie ? De nombreux processus inscrivent la mondialisation dans la temporalité, mais à partir de quand peut-on parler de mondialisation avec notre définition actuelle ? Ne peut-on pas plutôt considérer qu'il existe Des Mondialisations ? Les premiers a étudié la mondialisation sont le Français O. DOLLFUS et le Canadien C. MANZAGOL. [...]
[...] Ils définissent donc, dans le plus strict respect de la volonté des États, les normes que ces derniers devront respecter. L'ONU n'est donc pas un gouvernement mondial et elle ne légifère pas. Elle offre toutefois les moyens de contribuer au règlement des conflits internationaux et de formuler des politiques sur des questions qui nous intéressent tous. Tous ses États Membres grands ou petits, riches ou pauvres, quel que soit leur système politique ou social ont leur mot à dire et disposent d'une voix et d'un vote. [...]
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