La mondialisation favorise-t-elle une dynamique de pacification ou bien crée-t-elle des conflits diplomatiques ?

Résumé du document

La mondialisation n'est pas un phénomène qu'on peut qualifier de récent, et elle a consisté dans un premier temps à rapprocher les États dans un but économique. Plus récemment, la mondialisation semble se politiser, par le biais de constitutions de blocs régionaux à consonance politique. On peut par exemple penser à l'Union européenne qui se tourne de plus en plus vers une fédération d'États et donc vers une coopération politique de plus en plus approfondie, cette étape correspondant à la forme d'intégration régionale la plus poussée selon la typologie de Bela Balassa.

Même si on semble assister à un basculement vers une mondialisation à la fois économique et politique il nous faut ici constater que le fait politique est bel et bien indissociable du phénomène de mondialisation quel qu'il soit. Cela se ressent notamment dans l'étude des relations diplomatiques qui existent entre les États et surtout dans les degrés de bon rapport qui existent entre ces mêmes États. La mondialisation est étudiée par tous les grands courants de pensée en lien avec les notions de guerre et de paix, et en étudiant si la mondialisation accentue plus les tensions ou alors si elle favorise justement un certain apaisement diplomatique. Ce phénomène favorise-t-il à l'heure actuelle une dynamique de pacification ou bien crée-t-il des conflits diplomatiques, qui seraient des éléments déclencheurs de certaines guerres ?

Extraits

[...] Si l'on tente une généralisation, on peut arriver à dire que les conflits actuels opposent le Sud au Sud, ou alors le Nord peut parfois s'en mêler, notamment les États-Unis qui souhaitent combattre l'axe du Mal (Expression du George W Bush pour désigner la lutte contre le terrorisme dans les pays du Moyen et Proche Orient) . Ce pays a par ailleurs confirmé sa position de gendarme du monde en attaquant l'Irak peu après les événements du 11 septembre 2001. [...]

[...] La mondialisation économique est violente par essence pour les marxistes, il serait ainsi normal de constater des conflits entre les États et au sein même des États. Il y a cependant un paradoxe dans la pensée marxiste, car malgré la violence du phénomène, il ne reste pas moins indispensable pour assurer un des objectifs du courant qui est de mettre fin à la lutte des classes. Il s'agit de mettre fin à la classification de toutes les sociétés en deux classes avec les capitalistes détenteurs des moyens de production, et les prolétaires qui n'ont que leur force de travail pour s'insérer dans la société. [...]

[...] L'exemple japonais illustre à merveille cette idée de poursuite de politiques liées à des avantages nationaux. Ainsi, les Japonais ont même cherché, avec l'attaque de la base de Pearl Harbor à se désengager d'une dépendance économique, souvent perçue comme pénalisante. La Seconde Guerre mondiale semble elle aussi infirmer par les faits la vision libérale de la naissance des conflits. La situation actuelle est aussi faite de façon particulière, puisque la mondialisation moderne, ou dernière mondialisation est encadrée par des institutions supranationales de poids : l'organisation mondiale du commerce ( ou OMC Le Fond monétaire international ( ou FMI ) et des organisations ou plutôt des réunions de chefs d'États comme le G7, instauré par la conférence de Bâle. [...]

[...] Dans les faits, l'importance des conflits est moins importante, aucune guerre mondiale n'est envisagée et envisageable à l'heure actuelle. Pour autant, les conflits sont encore nombreux, et ils semblent avoir changé de sphère d'action : ils se régionalisent et concernent principalement des pays frontaliers. On peut par exemple penser au conflit actuel qui touche le Nigeria avec un désaccord profond sur la répartition géographique de la presqu'île de Bakassa (riche en ressources pétrolières) avec ses pays frontaliers. Le conflit Israëlo-palestinien semble aussi assez emblématique des conflits actuels. Les conflits sont politiques, à dimension religieuse, ethnique et locale. [...]

[...] Ce phénomène favorise-t-il à l'heure actuelle une dynamique de pacification ou bien crée-t-il des conflits diplomatiques, qui seraient des éléments déclencheurs de certaines guerres ? Nous présenterons ici les différentes approches théoriques de l'étude de la mondialisation politique en ponctuant d'exemples précis et de faits plus empiriques et nous vérifierons ensuite ces thèses par l'histoire et une actualité riche. Le fait que la première mondialisation que l'on situe à la fin du 19e siècle soit ponctuée de conflits et qu'elle se soit terminée avec la Première Guerre mondiale. [...]