Le développement des organisations internationales ne cesse de croître suite à l'essor de la mondialisation. En distinguant leur vocation (régionale, économique, militaire, scientifique, sanitaire etc.) on en compte effectivement plus d'une soixantaine aujourd'hui, toutes plus ou moins déterminées à assurer la réalisation de leurs objectifs.
Le Mercosur figure parmi elles et s'est inscrit depuis sa création en 1991 tant dans une logique de rupture avec d'autres organisations économiques telles que l'ALENA (simple zone de libre-échange) que dans une logique de continuité voire de ressemblance avec l'Union Européenne. En effet l'ALENA s'apparente bien plus à un traité commercial qu'une véritable entité supranationale telle que l'Union Européenne. Ainsi comment situer le Mercosur qui se revendiquait au début des années 1990 seulement comme une coopération économique, alors que depuis une dizaine d'année, l'intégration régionale par des canaux politiques semble de plus en plus animer les espoirs des dirigeants de l'organisation ? La création du Parlement du Mercosur le 7 mai 2007 en est un exemple.
L'UE, qui elle aussi s'est d'abord créée par des alliances économiques (ex : la CECA en 1951) montre que l'histoire des entités politiques régionales ne peut se dispenser d'unions économiques au départ pour ensuite les ouvrir aux unions fédérales. En parcourant donc les idées et stratégies mises en place, le Mercosur est-il en mesure d'atteindre les structures et les ambitions de l'UE ?
L'Amérique Latine, victime des idéologies protectionnistes, a longtemps connu un développement autocentré. En effet l'après-guerre l'illustre par l'apparition d'un pessimisme généralisé laissant entendre que le marché mondial était inatteignable par des exportations trop peu compétitives. La protection du marché latino-américain de la concurrence internationale a longtemps animé les politiques, le tout afin de promouvoir l'industrialisation via les économies d'échelle. Or, comment oublier la vague de protectionnisme des années 1870 aux années 1940 qui frappa les grandes nations européennes comme la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche… Le développement s'est toutefois très vite extraverti en Amérique Latine. Les avantages comparatifs permettent actuellement de conquérir les marchés extérieurs, ainsi l'intégration régionale des économies ne semble plus qu'une étape vers l'ouverture globale des économies ; thèses qui furent également invoquées par les fondateurs de l'Europe.
Ainsi, l'émergence d'un fonctionnement communautaire au sein des entités régionales d'Amérique Latine ne témoigne t-il pas d'une inspiration du modèle européen pour le dépasser à l'avenir ? Ce qui revient à se demander si le Mercosur est en mesure de devenir l'UE de l'Amérique Latine ?
Nous montrerons ainsi que les politiques économiques du Mercosur ne se diffèrent guère des politiques de l'UE, et qu'au-delà d'une coopération économique une véritable entité politique se dessine mais qui présente des limites. Les points communs entre le Mercosur et l'UE se ressentent aussi dans leur volonté de commercer ensemble, tout comme l'intégration du Mercosur dans la mondialisation ne cesse de croître.
[...] Ce risque reflète la différence entre l'UE et le Mercosur car, dans le premier cas, les systèmes économiques à unir n'étaient pas aussi différents et indépendants que ceux du Mercosur. Cependant, si l'on excepte les crises conjoncturelles, l'intégration économique a été globalement bénéfique pour la croissance des pays membres. Mercosur: Taux de croissance du PIB, 1991-1997 (en pourcentage) Source: Commission économique de l'ONU pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC): Balance preliminar de la Economía de América Latina y el Caribe, divers numéros. Pour 1997, prévisions de l'Economist Intelligence Unit (Londres). D'un point de vue économique, les analystes s'accordent aujourd'hui pour dire que le Mercosur a été une réussite. [...]
[...] Les relations commerciales entre les pays du Mercosur se sont intensifiées. De plus, le Mercosur devait favoriser le commerce et les relations économiques avec d'autres pays extérieurs au Mercosur par le biais d'une politique commerciale commune, par une coordination des politiques macro- économiques et sectorielles Et, le fait de constituer une zone comme le Mercosur a effectivement favorisé les relations commerciales et l'insertion au commerce international. Par exemple, selon le FMI, les exportations mondiales ont enregistré une hausse de 18,3% en 2004, et, pendant le même temps, les exportations brésiliennes ont augmenté de 24%. [...]
[...] Le modèle européen Pour les observateurs, ce sont deux lignes de pensée qui animent le développement de l'Union européenne. Au niveau économique, comme nous l'avons déjà vu, c'est l'intégration à vocation fédérale qui prime. Au niveau politique, la situation est relativement plus complexe. Elle se définit, pour Marcelo de A Madeiros, pour une coopération politique d'inspiration confédérale articulée dans la structure du Traité d'Amsterdam D'un point de vue juridique, on retiendra qu'une confédération se fonde sur l'existence de traités internationaux, laissant ainsi une large marge de manœuvre de pays membres, alors qu'une fédération vise plus d'intégration. [...]
[...] Ce qui revient à se demander si le Mercosur est en mesure de devenir l'UE de l'Amérique latine . Nous montrerons ainsi que les politiques économiques du Mercosur ne se diffèrent guère des politiques de l'UE, et qu'au-delà d'une coopération économique une véritable entité politique se dessine mais qui présente des limites. Les points communs entre le Mercosur et l'UE se ressentent aussi dans leur volonté de commercer ensemble, tout comme l'intégration du Mercosur dans la mondialisation ne cesse de croître. [...]
[...] Il existe en fait de forts déséquilibres entre les partenaires, ce qui est aujourd'hui encore, une forte limite du Mercosur. Le but premier avec la création de cette zone était en fait d'établir un libre-échange total entre ces pays, à l'image de ce qui se fait aujourd'hui avec l'Union Européenne (suppression des droits de douane, suppression des quotas, tarif extérieur commun ) afin de favoriser le commerce intra-zone. Et cela a bien fonctionné. En effet, aujourd'hui des exportations de l'Argentine sont à destination du Brésil. Et l'Argentine exporte quasiment 50% de sa production vers l'Uruguay ou le Paraguay. [...]
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