Durant toute la durée de la Guerre Froide, la mer Baltique et ses pays limitrophes, région traversée par le rideau de fer, sont le théâtre des antagonismes idéologiques qui opposent les deux blocs. A la chute du bloc communiste en 1991, la mer baltique peut enfin profiter pleinement de sa position de carrefour stratégique, et s'ouvrir aux échanges commerciaux et humains, entre les mondes qu'elle relie. Cependant, les caractéristiques économiques, politiques et sécuritaires de la région balte sont indéniablement soumises aux tensions palpables entre la Russie et l'UE. En tant que zone dense de transit russo-européen, elle est forcement l'objet d'enjeux politiques et militaires importants. Pour autant, la zone balte sera-t-elle la prochaine zone de tensions entre l'UE et la Russie ? (...)
[...] Les Etats baltes quittent ainsi la catégorie d'étranger proches de zone grise dans laquelle les russes les avaient enfermés. Moscou ne peut ainsi plus faire valoir ses intérêts sur ces Etats. Ainsi, réciproquement, cette adhésion représente pour Moscou une perte sévère et surtout l'anéantissement de l'espoir de voir cette zone se transformer en espace post-soviétique Les nombreuses tensions balto-russo nées au lendemain de l'adhésion à l'UE sont révélatrices de l'échec encaissé par la Russie. Nous noterons notamment la question des minorités russes présentes dans les Etats Baltes. [...]
[...] Mais ce projet de gazoduc sous la Baltique est pour le moins une coopération réduite. Ainsi, cette coopération strictement russo-allemande a fait naître des sentiments de frustration chez les pays contournés par le nouveau gazoduc. En reliant directement la Russie à l'Allemagne, il confère à cette dernière le statut de pays de transit, au détriment de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie. Ces trois Etats souhaitaient la construction d'un gazoduc terrestre, moins coûteux, via leurs territoires. D'ailleurs, du point de vue russe, le gazoduc nord-européen a clairement pour but de contourner ces pays, ce dont V. [...]
[...] l'enclave de Kaliningrad La mer Baltique et ses pays limitrophes, et plus particulièrement les pays baltes, constituent en outre pour la Russie, leur unique fenêtre sur l'UE. Cette région est donc en lien direct avec la volonté russe de garder des liens rapprochés avec l'UE. L'Oblast de Kaliningrad est en ce sens un symbole fort. La région de Kaliningrad était jusqu'en 1945, sous souveraineté allemande. Elle était alors peuplée d'allemands, et d'une minorité de lituaniens. En 1945 elle a été rattachée à l'URSS, dont elle est géographiquement coupée par la Lituanie et la Biélorussie. [...]
[...] Le trafic de pétrole et gaz qui traverse la Baltique et ses pays limitrophes est-il davantage facteur de tensions ou de coopération ? II) L'impact stratégique de l'énergie 1. Les dangers d'une trop forte dépendance européenne à l'égard des livraisons d'hydrocarbures russes En ce début de 21ème siècle, l'énergie est un enjeu stratégique essentiel, et à plus forte raison, dans la région de la mer Baltique, qui est constamment traversée par des flux de pétrole et de gaz notamment. L'explication de cela est simple : la Russie détient 30 à des réserves mondiales de gaz et l'Europe a toujours été son marché d'exportation privilégié en la matière : en 2003, la Russie a fourni 139 milliards de m3 de gaz à l'Europe. [...]
[...] La question énergétique n'est donc pas seulement source de tensions, mais au contraire, pousse l'UE et la Russie à la coopération, à partir du moment où chacune des parties y trouve un intérêt. On l'a vu, l'enjeu énergétique est révélateur de l'ambiguïté des nouveaux rapports Russie/Etats Baltes/UE. Il est donc fondamental de s'interroger sur les répercussions de l'adhésion des pays baltes à l'UE sur les relations UE/Russie. En quoi peut-on dire que cette adhésion pour l'instant, écarter tout risque de pérennisation des tensions dans la zone baltique ? [...]
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