Quelles sont les clefs de la notion de sécurité en Méditerranée pour les pays de la zone et ses partenaires ? A quels enjeux doit-on faire face ? Quels sont les acteurs présents dans cette zone ? Quel rôle vont-ils jouer dans la stabilité politique de la région ? Quelles politiques peut-on mettre en oeuvre ?
[...] Enfin, l'incident diplomatique de l'été 2002 entre l'Espagne et le Maroc sur la question de l'îlot du Persil a montré les limites des relations amiables entre Nord et Sud et la difficulté de soigner cette fracture. Les conditions socio-économiques dans de nombreux pays de la région méditerranéenne sont des sources permanentes de conflits, qu'ils soient actuels ou à craindre. La Méditerranée est un espace où existent de nombreuses inégalités économiques et sociales. Au-delà du fort clivage Nord- Sud, une pauvreté extrême coexiste souvent avec une richesse opulente au gré d'une corruption récurrente. Après plus de trente ans d'indépendance, le dialogue entre les peuples et leurs dirigeants ne semble pas noué. [...]
[...] La Méditerranée a longtemps été soumise aux volontés de puissance des grands pays. Le colonialisme des XIXème et XXème siècles nous renvoie à l'idée d'un impérialisme européen dans la région, qui concerne les deux grandes puissances européennes de l'époque. En effet, la France et la Grande-Bretagne ont rapidement imposé leur influence, au Maghreb pour la première, et dans la partie orientale du bassin méditerranéen pour la seconde. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, France et Grande- Bretagne se partagent ce qui reste de l'Empire Ottoman avec les accords secrets de Sykes-Picot signés en 1916, et dont le découpage arbitraire fut une cause majeure de tensions permanentes dans la région. [...]
[...] On trouve peut-être ici avec les différences de conditions de vie l'origine de l'inégalité entre les deux rives de la Méditerranée (fracture actuelle Nord- Sud). Le colonialisme en Méditerranée a ainsi été à l'origine d'une certaine crise identitaire qui fait de la Méditerranée une région sensible en termes de sécurité. Après cette longue période où la Méditerranée se définit par les grandes puissances hégémoniques, elle va ensuite exister pour les puissances mondiales. Elle passe un ainsi d'un sujet vassalisé soumis à domination à un sujet extérieur théâtre et acteur stratégique de la géopolitique mondiale. [...]
[...] D'où l'apparition de groupes fondamentalistes[3] qui auront recours au terrorisme comme arme politique. L'instrumentalisation de la religion à des fins politiques commencent notamment avec les Frères Musulmans en Egypte en 1928. La vague islamiste se forme avec la défaite arabe lors de la guerre des Six jours contre Israël en 1967, avant de prendre de l'ampleur au moment de la Révolution iranienne de 1979 qui instaure une République théocratique Islamique sous la direction de l'Ayatollah Khomeiny. Aussi, jusqu'au début des années 1990 et la guerre du Koweït, l'Arabie a financé la plupart des mouvements islamistes (ex : le FIS algérien). [...]
[...] Approches contemporaines de la sécurité et de la stratégie Le fondamentalisme se définit par une volonté de retour aux écritures, aux fondements de la religion afin de retrouver sa pureté originelle. Sommet de Thessalonique du 10/12/2003, 15708/03, p Charles-Philippe David, La guerre et la paix. Approches contemporaines de la sécurité et de la stratégie Méditerranée : Les perspectives du Plan Bleu sur l'environnement et le développement 2005. [...]
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