Le conflit du Nagorno-Karabakh a entraîné plusieurs dizaines de milliers de morts et environ un million de déplacés depuis 1988. Diverses puissances ont des intérêts –principalement énergétiques et sécuritaires – dans cette région, celles ayant les intérêts les plus importants sont la Russie, les Etats-Unis, la Turquie, l'Iran et l'UE. Toutefois ces acteurs n'ont jusqu'à présent pas réussi à mener une médiation efficace. La principale tentative de médiation a été menée par le groupe de Minsk -établi dans le cadre de l'OSCE- dont les progrès les plus significatifs ont été obtenus en 2006 . Toutefois les pressions des opinions publiques azéries et arméniennes à l'égard de leur gouvernement respectif, de même que l'absence de participation des autorités du Haut Karabakh aux négociations dirigées par le groupe de Minsk ont court-circuité toutes les tentatives de pacification .
Les grandes puissances présentes dans la région cherchent en premier lieu à préserver leurs intérêts énergétiques soit en tentant de bénéficier de la production pétrolière en Azerbaïdjan soit en cherchant à utiliser la région comme une zone de transit pour leurs propres importations énergétiques. Le conflit en Afghanistan a accru l'importance géostratégique de la région car sa localisation la rend propice au transit de troupes militaires. Par ailleurs les conflits transfrontaliers tendent à favoriser les trafics suscitant ainsi une plus grande instabilité dans la région. L'UE a pris conscience de l'importance géostratégique de la région et a compris que le conflit du Nagorno-Karabakh fragilise ses intérêts et représente une menace pour sa sécurité . Face aux constats des échecs de tentatives de médiation internationale au Nagorno-Karabakh, de la nécessité de résoudre le conflit pour satisfaire les intérêts de l'UE dans la région et de la présence de grandes puissances dotées de leur agenda respectif, il convient de s'interroger sur la façon dont l'UE doit interagir avec les grandes puissances impliquées dans la résolution du conflit au Nagorno-Karabakh pour devenir un médiateur de premier plan.
[...] - Mayer, Sebastian, “Challenges of the EU's new 'Ostpolitik' in the South Caucasus and Central Asia”, Caucaz.com, 16/04/2007. - Meister, Stefan, «Recalibrating Germany's and EU's Policy in the South Caucasus», DGAP Analyse, no July 2010, retrieved on March http://www.dgap.org/wp-content/uploads/2010/11/2010-02_DGAPana_Meister_gesamt.pdf. - Milanova, Nadia, « The Territory-Identity Nexus in the Conflict over Nagorno-Karabakh : Implications for OSCE Peace Efforts », Journal on Ethnopolitics and Minority Issues in Europe, Issue p. - Özkan, Behlül, « Who gains from the « No War No Peace » Situation ? A Critical Analysis of the Nagorno-Karabakh Conflict», Geopolitics, Vol pp. 574-601. [...]
[...] [ ] si l'Union prend au sérieux le rôle, nouveau et plus actif, qu'elle doit jouer sur le plan de la politique étrangère[ elle devra accorder aux Français un mandat de l'UE pour cette co-présidence ». Cette double approche serait d'autant plus bénéfique qu'elle permettrait de répondre à la fois aux préférences de l'Azerbaïdjan (qui souhaite une présence accrue dans la médiation de l'UE, du Conseil de l'Europe et des Nations unies) et à celles de l'Arménie (davantage en faveur du groupe de Minsk). [...]
[...] Bibliographie - Clairet, Sophie, «Aggravation de la situation du Haut-Karabagh », Diplomatie, n° juin 2010, consulté le 13 mars 2011, http://www.diplomatie-presse.com/?p=3203. - Denison, Michael, The EU and Central Asia: Commercialising the Energy Relationship, EUCAM working paper, Centre for European Policy Studies, 23/7/ p. - «Erdogan critique les médiateurs internationaux sur le Karabagh », Nouvelles d'Arménie,3/2/2010, consulté le 9 mars 2011, http://www.armenews.com/article.php3?id_article=58090. - German C., Tracey, « Visibly invisible : EU Engagement in Conflict Resolution in the South Caucasus », European Security, Vol Nos. [...]
[...] La médiation du conflit du Nagorno-Karabakh, l'UE face aux grandes puissances. Le conflit du Nagorno-Karabakh a entraîné plusieurs dizaines de milliers de morts et environ un million de déplacés depuis 1988. Diverses puissances ont des intérêts –principalement énergétiques et sécuritaires – dans cette région, celles ayant les intérêts les plus importants sont la Russie, les Etats-Unis, la Turquie, l'Iran et l'UE. Toutefois ces acteurs n'ont jusqu'à présent pas réussi à mener une médiation efficace. La principale tentative de médiation a été menée par le groupe de Minsk -établi dans le cadre de l'OSCE- dont les progrès les plus significatifs ont été obtenus en 2006. [...]
[...] La présence de l'UE au sud Caucase est plus récente que celle des autres puissances impliquées et sa politique sur le terrain ne fait pas l'objet de tensions similaires à celles suscitées par la Russie et la Turquie. Par ailleurs, les intérêts de l'UE étant plus marqués que les intérêts américains dans la région, son rôle est susceptible de croître davantage que celui des Etats-Unis, enfin contrairement à l'Iran, l'UE apparaît comme un médiateur crédible sur la scène internationale. L'UE dispose donc d'avantages comparatifs indéniables pour mener une médiation dans le conflit du Nagorno-Karabakh, afin de mener ce rôle avec succès l'UE doit veiller à entretenir son rôle de puissance globale sur la scène internationale. [...]
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