« La vie internationale n'est qu'une vie sociale d'une espèce supérieure et que la sociologie doit connaître.» Lorsque le politologue Kenneth Waltz applique l'analyse de Durkheim à l'échelon international, il n'élargit pas ses sources à certains sociologues tel que Marcel Mauss, ayant pourtant analysé la question.
M.Mauss (1872 – 1950) est le neveu de Durkheim. Il s'inscrit, sur bon nombre de points d'analyse, dans la même lignée de courant d'étude que son oncle. Or, en ce qui concerne les questions politiques et internationales, Mauss pense que le fait d'inscrire sa pensée et son engagement au cœur des polémiques présentes, relève d'une nécessité scientifique.
Mauss est avant tout un chercheur et un enseignant. Diplômé de philosophie, il se spécialise tout d'abord dans les sciences religieuses. Puis, afin de fonder sa sociologie et de prolonger le durkheimisme, il croise études ethnologiques et anthropologiques. Mauss a donc une identité disciplinaire multiple.
Jusqu'en 1930, il se veut un intellectuel engagé dans le socialisme. Au contraire de son oncle, qui est très réticent au militantisme, Mauss multiplie les actions partisanes. A Bordeaux, il fréquente le groupe des étudiants socialistes, et adhère au parti ouvrier français. Puis il participera à la création de l'Humanité aux côtés de J.Jaurès. Il exprime alors ses idées de patriote socialiste et pacifiste. De plus, la première guerre mondiale est une expérience difficile, qui le pousse à traiter des phénomènes internationaux. C'est sur ces deux points –son fort engagement politique et son expérience douloureuse de la première guerre- qui vont nous permettre de mieux cerner la vision de l'auteur quand à l'intégration complètes des nations.
[...] Or il convient de faire une distinction entre utopie cosmopolitique et fait internationale. Toutefois, il est possible de voir chez Mauss une certaine analyse du fait international, en envisageant la possibilité qu'il aurait pu se sentir des affinités avec un courant des relations internationales (à savoir le courant libéral de l'Ecole Anglaise). Chaque courant se revendiquant de postulats philosophiques, les libéraux rejoignent la pensée de Kant sur nombre de points Somme toute, Mauss fait une analyse sociologique de la nation. [...]
[...] Dans cette perspective, il établit une typologie des sociétés en s'inspirant de Durkheim afin de mieux préciser la spécificité de la nation sur le plan factuel. Les caractères de la nation L'intégration des sociétés pour une nation complète. Dés le début de son texte, Mauss affirme sa volonté de distinguer sociétés et nations : nous demanderons d'abord qu'on nous accorde deux définitions, celle de la nation et celle de la société Mauss, dans Essai sur les sociétés Eskimos, s'intéresse tout d'abord à définir les sociétés. [...]
[...] Le processus d'élargissement identitaire trouve, selon l'auteur, sa consécration dans une nouvelle forme d'organisation politique, à savoir la forme fédérale : l'esprit de la paix est avant tout un esprit de fédération [ ] c'est ce qu'il faut créer pour avoir la paix [ ] c'est quand il y aura des Etats-Unis d'Europe qu'il y aura la paix en Europe, quand il y aura des Etats-Unis du monde qu'il y aura la paix dans le monde. Mauss ne croit pas en la réalisation d'une paix universelle immédiate. Pour lui, elle relève d'une intégration progressive des nations entre elles, et de leur adhésion au droit internationale. Pour qu'il y ait une paix universelle, il faut donc qu'il y ait une société universelle. Pour cela, il faut avancer pas à pas afin de créer des nations de plus en plus grandes. Or Mauss souligne le fait que la scène internationale contemporaine est surtout composée de petites nations. [...]
[...] Jusqu'en 1930, il se veut un intellectuel engagé dans le socialisme. Au contraire de son oncle, qui est très réticent au militantisme, Mauss multiplie les actions partisanes. A Bordeaux, il fréquente le groupe des étudiants socialistes, et adhère au parti ouvrier français. Puis il participera à la création de l'Humanité aux côtés de J.Jaurès. Il exprime alors ses idées de patriote socialiste et pacifiste. De plus, la première guerre mondiale est une expérience difficile, qui le pousse à traiter des phénomènes internationaux. [...]
[...] Au lendemain de la première guerre mondiale il met beaucoup d'espoir en la création de la société des nations et du bureau international du travail. Il déduit et prône donc un droit international pacifique et primordial afin de réguler et d'harmoniser les relations internationales puisque selon lui, l'équilibre des puissances est une mauvaise façon de le faire. Ce droit international doit être assuré par des organisations internationales, et constitué par la volonté de paix qu'expriment les différentes nations. Les nations vont devoir, par le biais d'un droit international pacifique et solidaire, aider les sociétés qui ne sont pas encore des nations à le devenir. [...]
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