Etablie depuis le sommet franco-britannique de Saint-Malo en 1998, l'Europe de la défense se concrétise à partir de 2003 avec notamment la mise en place d'une force de réaction rapide et la conduite d'opérations militaires européennes.
L'Europe de la défense consiste à définir une approche commune des menaces et des moyens devant être mobilisés pour y répondre afin de donner un visage à l'Union européenne sur les théâtres de crises au niveau international.
[...] Le moment idéal pour construire une Europe de la Défense crédible et solide. L'UE, dans l'optique de devenir une grande puissance mondiale, est aujourd'hui mise à l'épreuve et doit alors se demander si elle compte sérieusement se doter d'une politique de sécurité commune. Cela impliquerait de ne pas laisser la France se débrouiller seule militairement au Mali, signe d'une absence de stratégie politique étrangère et de sécurité d'ampleur. L'Europe de la Défense n'épaulant pas militairement la France, elle semble donc mordre la poussière dans cette affaire. [...]
[...] Par exemple, on peut s'étonner de l'inertie actuelle alors même que la revalorisation du budget de L'Agence européenne de la Défense (AED) avait été unanime en décembre 2012. Si la diplomatie et la défense européenne sont bien inscrites sur le papier, notamment avec le Traité de Lisbonne qui offre des outils juridiques intéressants comme le mécanisme de coopération renforcée ou le poste de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, actuellement occupé par Ashton, le conflit malien met pourtant concrètement en avant l'absence d'une Europe de la Défense sur le plan militaire. [...]
[...] Si l'Europe sait pourtant imposer une politique économique à ses membres, elle semble aujourd'hui absente du registre de la politique étrangère : dans quelle mesure peut-on alors affirmer que le conflit du Nord-Mali est le symbole de l'inexistence d'une Europe de la défense ? I. L'Europe de la défense très peu mobilisée dans l'intervention au Mali sur le plan militaire. Bien entendu, les alliés de la France ont salué son action courageuse. Mais, ce soutien est surtout resté cantonné à l'aspect verbal. [...]
[...] Ensuite, l'Europe de la Défense se heurte peut-être toujours à l'OTAN, mieux considérée et davantage développée, ce qui est un problème structurel : l'Europe de la Défense aurait-elle plutôt vocation à compléter l'OTAN plus qu'à la concurrencer ? On peut également ajouter l'inexistence du moteur franco-allemand dans ce domaine. Bien que l'Allemagne se prononce en faveur d'une Europe de la Défense, elle limite considérablement son engagement dans les interventions extérieures, notamment en raison de ses contraintes constitutionnelles qui nécessitent de passer par le vote du Bundestag. [...]
[...] Mais le problème majeur est le manque d'une volonté politique européenne commune. La France s'est ainsi engagée sans aucune discussion préalable avec ses 26 partenaires, en raison des circonstances (urgence, lien historique) et de la difficulté d'avoir une réaction collective. En effet, l'UE est dotée d'un lourd appareil de décision qui ne permet pas à l'Europe de la Défense d'être très réactive sur le plan militaire. La volonté commune européenne se résume simplement avec l'envoi d'une petite mission de formation, étant donné qu'elle a été incapable d'élaborer un plan d'action préventif en vue de réagir à l'urgence militaire. [...]
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