L'Afghanistan, l'Irak, et pourquoi pas demain la Syrie, l'Iran ou la Corée du Nord, sont autant de fronts d'une même guerre contre le terrorisme. C'est la thèse énoncée par l'universitaire et conseiller de D.Rumsfeld Eliot Cohen au lendemain du 11 septembre, et en vogue dans les milieux néo-conservateurs. Pour Cohen, les Etats-Unis ont gagné la deuxième guerre mondiale contre le fascisme, la troisième contre le communisme. La quatrième est maintenant livrée contre le fondamentalisme musulman, ce qui fait écho aux termes de « croisade » ou d' »axe du mal » employés par G.W.Bush.
L'expression de guerre mondiale a été choisie car de l'avis de Cohen, « la guerre actuelle est planétaire, exige une mobilisation des savoir-faire et des ressources plutôt que d'un grand nombre d'hommes, sera longue et a des ?racines idéologiques? ».
[...] Ainsi, la lutte contre les sources de financement du terrorisme est capitale. Les avoirs connus d'Al Qaeda ont été gelés, et les deux principaux acteurs du financement de l'islamisme que sont les banques et ONG islamiques, sont strictement contrôlées. Le volet policier de la lutte contre le terrorisme est également capital, et une importance accrue est accordée à la sécurité intérieure, aux Etats- Unis comme en Europe. Aux Etats-Unis, des dispositions extraordinaires ont été mises en place avec le Patriot Act à l'automne 2001. [...]
[...] Questions internationales- Conférence de M.Paillard Philippe Blanchot La lutte contre le terrorisme est-elle une Quatrième Guerre Mondiale ? Introduction ( Le concept de 4ème Guerre Mondiale L'Afghanistan, l'Irak, et pourquoi pas demain la Syrie, l'Iran ou la Corée du Nord, sont autant de fronts d'une même guerre contre le terrorisme. C'est la thèse énoncée par l'universitaire et conseiller de D.Rumsfeld Eliot Cohen au lendemain du 11 septembre, et en vogue dans les milieux néo- conservateurs. Pour Cohen, les Etats-Unis ont gagné la deuxième guerre mondiale contre le fascisme, la troisième contre le communisme. [...]
[...] L'asymétrie n'est pas un phénomène nouveau, mais le terrorisme semble en avoir fait une doctrine de lutte. Connaissant bien leur cible et ses faiblesses, et surtout maîtrisant les mécanismes d'amplification par les médias, les groupes terroristes ont pu frapper au cœur l'hyperpuissance américaine. Face à ces nouvelles menaces, il s'agit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme de formuler des réponses adaptées, pas uniquement militaires, mais aussi policières ou politiques. II . Appelle une réponse globale adaptée. A. [...]
[...] Mais doit-on pour autant parler de guerre mondiale ? De l'avis même de son instigateur, la notion de 4ème Guerre mondiale doit être comprise au sens large, puisque cette lutte comprend à la fois des actions militaires et tout un éventail d'actions non militaires. Dans une situation particulièrement tendue, est-il bien prudent d'agiter le spectre d'une guerre mondiale, livrée par l'hyperpuissance américaine contre le fondamentalisme musulman, au risque d'exacerber les frustrations dans le monde musulman. Du fait de la diversité des moyens employés, militaires et du non- militaires, ne serait-il pas finalement plus à propos d'évoquer une lutte globale contre le terrorisme? [...]
[...] Le caractère transnational de ce terrorisme le rend aussi radicalement nouveau. L'exaltation du Chahid, le martyre du jihad, ne répond plus à des mots d'ordre nationaux, mais internationalistes L'originalité du phénomène terroriste se situe également dans la multiplication de ses cibles et donc son absence de centre géographique: les Etats-Unis bien sûr, mais aussi tous leurs alliés dans le monde musulman. Si aucun des attentats commis depuis le 11 septembre n'a été aussi spectaculaire, c'est la diversité des intérêts et des pays touchés qui est frappante : de Bali à Djerba, du Kenya aux récents attentats d'Istanbul. [...]
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