La corruption représente aujourd'hui l'un des principaux enjeux de l'aide au développement. Pour les agences multilatérales et bilatérales de développement et les ONGs, elle représente l'obstacle le plus important au développement économique et social étant donnés ses effets corrosifs sur la stabilité politique et les institutions démocratiques.
Si la corruption est universelle et touche aussi bien pays développés que pays en développement, son impact sur ces derniers est d'autant plus aigu que ceux-ci présentent des facteurs aggravants tels que le sous développement de l'Etat, la faiblesse du concept de service public ou encore des facteurs sociaux et culturels (importance des amis, de la famille, clientélisme).
C'est pourquoi la lutte contre la corruption est devenue une préoccupation majeure à l'échelle mondiale dans les années 90. Constatant que la corruption entrave l'efficacité de l'aide, les donateurs internationaux ont en effet fait de la lutte contre la corruption la pierre angulaire de leur politique de développement et ont alors centré leurs actions sur la promotion de la « bonne gouvernance », arguant que les réformes institutionnelles ne pouvaient se faire efficacement que dans un environnement peu corrompu.
Cependant, aujourd'hui, au vu du relatif échec des programmes de lutte contre la corruption, l'on peut se demander si la condition préalable à tout développement est la lutte contre la corruption et s'il faut faire de cette lutte la priorité de l'Aide Publique au Développement ?
[...] Cependant, les relatifs échecs de ces programmes de lutte contre la corruption ont eu pour mérite de relancer le débat sur l'efficacité et les modalités de l'aide. Alors que les pays donateurs et les organisations internationales affirment que leurs politiques d'aide sont conçues pour favoriser la bonne gouvernance, pour certains critiques, au contraire, les modalités d'acheminement de l'aide, loin de prévenir la corruption dans les pays partenaires, peuvent la favoriser. Ils accusent en effet des modalités d'aide comme l'aide budgétaire de rémunérer des pays corrompus et notent que si l'aide budgétaire peut être considérée comme une modalité d'aide utile dans une stratégie d'amélioration de la gestion des finances publiques, elle s'accompagne de risques importants de corruption en raison de son manque de transparence. [...]
[...] Il en résulte une absence de développement et donc, une absence d'opportunités pour la population. L'on voit que, finalement, le sous- développement et la corruption se renforcent mutuellement : d'une part, la corruption empêche le développement, d'autre part, le faible niveau de développement peut aussi augmenter la potentielle corruption. II . représente aujourd'hui le principal défi de l'APD, mettant à l'épreuve la stratégie de développement des bailleurs et l'efficacité de l'aide Les organismes d'aide au développement se sont efforcés de prendre en compte la corruption dans les préoccupations de développement. [...]
[...] Elle affecte, de manière directe ou indirecte, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, en induisant de lourds coûts politiques, économiques et sociaux. L'APD doit donc prioritairement s'attaquer au problème de la corruption, qui doit être comprise comme un sous-produit de la mauvaise gouvernance. Sources - Les indicateurs de gouvernance in Les Notes du Jeudi, numéro mars 2007 : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Note_71.pdf - L´efficacité de l'aide: notions générales in Les Notes du Jeudi, numéro 24, février 2005: http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Note_24.pdf - La lutte contre la corruption: questions et stratégies Rapport de juin 2000 de l'Agence Canadienne de Développement International. [...]
[...] La lutte contre la corruption doit-elle constituer la priorité de l'APD ? La corruption représente aujourd'hui l'un des principaux enjeux de l'aide au développement. Pour les agences multilatérales et bilatérales de développement et les ONGs, elle représente l'obstacle le plus important au développement économique et social étant donnés ses effets corrosifs sur la stabilité politique et les institutions démocratiques. Si la corruption est universelle et touche aussi bien pays développés que pays en développement, son impact sur ces derniers est d'autant plus aigu que ceux-ci présentent des facteurs aggravants tels que le sous développement de l'Etat, la faiblesse du concept de service public ou encore des facteurs sociaux et culturels (importance des amis, de la famille, clientélisme). [...]
[...] Disponible à: http://www.acdi- cida.gc.ca/INET/IMAGES.NSF/vLUImages/HRDG2/$file/FrQ&S.pdf - Pour une réforme de l´APD par Régis Mabilais août 2004. [...]
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