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Qu'est-ce que le soft power ? Dans Soft Power, il y a « pouvoir », que Joseph Nye définit comme « l'habileté à influencer le comportement des autres ». Le soft power doit être distingué du hard power qui est l'utilisation des moyens traditionnels de la politique étrangère : armée, diplomatie, argent, pour obtenir un résultat.
Le soft power, quant à lui, consiste à parvenir à amener les autres à partager son point de vue, par l'attraction et l'influence, et ce, sans recourir à l'argent (carotte), ni à la coercition (bâton), qui sont les attributs du hard power.
L'apparition du terme intervient dans un contexte où l'hégémonie des Etats-Unis est remise en cause. Dans ce débat, Nye affirme que la puissance américaine doit être menée à travers le hard power, mais aussi d'un complément : le soft power.
A partir de là, il convient de se poser les questions suivantes :
- les Etats-Unis ont-ils réussi dans leur tentative d'étendre leur modèle au monde à travers l'utilisation du soft power ?
- Ont-ils su en contourner les limites pour maintenir leur hégémonie ?
Nous verrons comment le soft power a renforcé l'attractivité américaine jusqu'au 11 septembre 2001, moment à partir duquel il a montré ses limites (I), puis nous étudierons les conséquences de l'échec du soft power et sa tentative de contournement à travers la stratégie du smart power (II).
[...] Le soft power fut alors un substitut idéal pour parvenir à cristalliser l'aspiration universelle à adopter l'american way of life, diffusé par le cinéma hollywoodien, ainsi que les modèles politique, économique, culturel et technologique américains. L'apparition du terme intervient dans un contexte où l'hégémonie des Etats-Unis est remise en cause. Dans ce débat, Nye réfute4 la thèse du déclin de l'Amérique soutenue par Paul Kennedy5, et affirme que la puissance américaine doit être menée à travers le hard power, mais aussi d'un complément : le soft power. [...]
[...] L'unilatéralisme sous Bush ou l'absence de soft power (2001-2008) 1. Les attentats du 11 septembre produisent un nouveau paradigme pour les Etats-Unis. Touché, pour la première fois11, en plein cœur, le géant américain va perdre confiance en lui-même et se lancer furieusement dans un interventionnisme actif matérialisé par une guerre contre le terrorisme War on Terror qui ne manquera pas de faire chuter considérablement sa popularité. Plus que leurs valeurs traditionnelles d'espoir et d'optimisme, les Etats-Unis exportent alors, la peur et la colère L'attirance des Etats-Unis est considérablement affaiblie par l'absence de volonté de Bush et de Rumsfeld d'utiliser le soft power13. [...]
[...] En Irak et en Afghanistan, la non-obtention de la paix retourne contre eux une opinion publique mondiale qui leur reproche d'avoir attisé les flammes du terrorisme et d'avoir contribué à faire vaciller l'équilibre du Moyen-Orient. L'emploi du terme de guerres justes ne suffit pas à faire accepter une intervention perçue comme une ingérence perturbatrice. Les campagnes militaires, dont la légalité fut largement contestée par le reste du monde, le bourbier afghan Gardels, Nathan The Rise an Fall of America's Soft Power, NPQ, hiver 2005 Ibid., Ibid. [...]
[...] L'interrogation étant désormais la suivante : le smart power parviendra t-il à enrayer le déclin de la puissance américaine ? Courmont, Barthélémy, Chine, La grande séduction. Essai sur le soft power chinois, Paris, Éditions Choiseul Ghattas, Kim, Clinton focuses on soft power, BBC News octobre Nossel, Suzanne, Smart power, Foreign Affairs, mars-avril Nye, Joseph, Smart power, The Hunffington Post novembre Nye, Joseph / Armitage, Richard, A Smarter, More Secure America, CSIS Commission on Smart Power Klare, Mickael T., En politique extérieure, Washington veut faire plus avec moins, Le monde diplomatique, janvier Bibliographie : Ouvrages : - Nye, J., Bound to Lead: The Changing Nature of American Power, New York, Basic Books -Robert Kagan, La puissance et la faiblesse, Plon -Leslie Gelb, Power rules: How Common Sense Can Rescue American Foreign Policy, Harper Collins -Nye, Joseph, The paradoxe of american power : why the world's only Superpower can't Go it alone, Oxford University press - David, Charles-Philippe, Au sein de la Maison-Blanche, la formulation de la politique étrangère des EtatsUnis, Presses de l'université Laval -Guidère, Mathieu, Irak in Translation ou De l'art de perdre une guerre sans connaître la langue de son adversaire, Jacob Duvernet -Courmont, Barthélémy, Chine, La grande séduction. [...]
[...] La victoire sur l'Empire du Mal rompt avec la période de remise en question de la puissance américaine (crise des années 1960) et la place seule sur le devant de la scène internationale. Le peuple américain est alors renforcé dans sa conviction d'être le nouveau peuple élu, ayant la vocation universelle de promouvoir un modèle libéral, incontestable et sans rival L'attractivité des Etats-Unis est à son comble, le soft power américain est donc à son apogée : l'american dream attire, la culture US et l'american way of life s'exportent, le prestige des 2H 2M (Harvard, Hollywood, Mac Donald, Microsoft) et le caractère volontariste d'une politique étrangère ouverte, font des Etats-Unis une hyper-puissance9 à la fois aimée et respectée.10 Toutefois, cette lune de miel entre les Etats-Unis et le reste du monde va peu à peu s'estomper, et les conséquences du 11 septembre 2001 vont marquer un tournant qui montrera les limites du soft power. [...]
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