Mis en chantier en 1992 puis mis en service fin 1994, le Koursk fait office d'un des sous marins les plus perfectionnés de la marine Russe. L'une de ses caractéristiques qui le distingue tout particulièrement est la vitesse de propulsion de ses missiles qui peuvent atteindre 500 km/ heures alors qu'un sous marin traditionnel de l'époque ne pouvait propulser ses missiles qu'à une vitesse de 50 – 70 km/ heures. A l'été 2000, le Koursk part en exercice dans la mer baltique afin d'affirmer au monde entier la puissance de feu de la marine Russe, en particulier aux officiers Chinois invités sur place particulièrement intéressé dans la possible acquisition de ces missiles. L'occident particulièrement inquiète de voir la Russie possédait une technologie aussi avancée qui plus est, pouvait être vendu à l'armée Chinoise, envoie de nombreux espions pour observer l'évènement.
[...] Les objectifs de maitrise de l'information furent ainsi par la suite atteints. Le secret de la possible implication américaine fut maintenu et appuyé auprès de l'opinion majoritaire, quant la popularité de Vladimir Poutine augmenta progressivement tout au long de l' après Koursk La perpétuelle stratégie Poutinienne d'instrumentalisation des crises C'est ainsi grâce à une certaine popularité où le contrôle de la presse lui a été un moyen essentiel d'y parvenir que Vladimir Poutine put mener sereinement par la suite son projet politique. [...]
[...] Ce premier mensonge allait être suivi par la suite progressivement d'une préparation de l'opinion publique vers l'annonce de la tragédie. Les familles sont tout ce temps tenu dans le secret, et ce n'est qu'après une semaine que le Koursk ait sombré, que la Marine accepte de recevoir les familles des victimes. Mal préparé à cet exercice et n'ayant pu anticiper certainement un tel déroulement, la marine et le commandement militaire se font copieusement attaquée et insultée par une mère d'un des marins piégés dans le Koursk, le vice premier ministre Klebanov, assiste impuissant et silencieux au plaidoyer de cette mère enragée. [...]
[...] Mais cette auto- accusation n'en était au fond pas vraiment une. Car l'Etat qui était visé dans cette remarque était celui qu'avait conduit Eltsine, et si Vladimir Poutine laissait paraitre au travers de ces remarques une pointe d'auto critique, c'est bien avant tout car il ne s'était pas encore concentré assez sur les réformes qu'il entendait mettre en place quand il arriva au pouvoir, à savoir fondamentalement, l'érection d'un Etat centralisé se reposant sur la classe des Siloviki. A la suite de cette annonce, sous l'argument qu'il fallait éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise, l'Etat russe débloqua des fonds et une augmentation de budget pour les ministères de l'Intérieur et de la Défense. [...]
[...] L'enjeu était donc aussi la survie du régime de Poutine sur la scène Internationale. Cette thèse suggérant que le Koursk fut coulé par un sous-marin Américain fut très appuyée au tel point qu'elle est considérée comme véridique dans de très nombreux cercles. C'est cette thèse que nous examinerons avant d'aborder dans cette partie la gestion de l'information par les autorités russes. L'intérêt du silence dans la survie sur le plan international du régime En France, l'auteur qui a popularisé la thèse de l'implication américaine dans la tragédie du Koursk est Jean Michel Carré qui avait pu diffuser son documentaire Koursk : Un sous-marin en eaux troubles sur France3 dans Thalassa, et sur Canal+ dans l'émission 90 minutes il y a quelques années. [...]
[...] Quant au Capitaine du Koursk, Gennady Lyachin, il fut officiellement récompensé du titre de Héro de la Fédération de Russie Enfin, pour rompre la présidence de l'image tragique de l'affaire Koursk, Vladimir Poutine renvoya au-delà de tous les officiels qui avaient eu montré un penchant trop prononcé pour la théorie de l'implication américaine dans le naufrage du Koursk, ceux qui avaient été associés de près à la tragédie. Le Vice-premier ministre qui était là quand la mère d'un des marins du Koursk l'interpella vivement perdit toute crédibilité et popularité dans l'opinion populaire, il fut limogé par le président. Le même sort fut réservé au ministre de l'Intérieur et au ministre de la Défense, car après tout comme nous l'affirmions dans un premier temps, le Koursk signait bien un échec cuisant pour la classe des Siloviki, chère à Poutine. [...]
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