Le Japon, dans l'expression extrême de sa relation avec le reste du monde est sans doute un modèle nullement observable ailleurs. Il est à la fois l'un des pays au monde les plus fermés et les plus ouverts au monde extérieur.
Pour se rendre compte de sa fermeture vis-à-vis de l'étranger, il suffit d'observer le caractère très homogène de sa population : Moins de 1% de Japonais sont d'origine étrangère directe (les plus nombreux étant les descendants des Coréens qui avaient été amenés de force à travailler au Japon, par l'armée Japonaise, avant et pendant la seconde guerre mondiale). Il est ainsi à cet égard l'un des peuples, au monde les plus socialement hermétique face à l'extérieur. Cette caractéristique là vient illustrer une forte tendance Nationaliste présente dans la politique étrangère Japonaise, qui vise à faire du Japon un Etat identitaire fort et unitaire, séparé du reste du monde. On se retrouve bien là dans le modèle Inter Etatique des boules de billard, consacrant l'Etat comme acteur unique et hermétique des Relations Internationales. Ce mouvement possède des origines lointaines ancrées dans l'histoire Nipponne et s'exprime fondamentalement par soit un désintérêt prononcé pour les affaires internationales par l'isolement et la fermeture sur soi même, soit par un activisme militariste prononcé afin d'assurer sa sécurité et la préservation de son identité. Le Japon ainsi mena tout au long de ces derniers siècles de fréquentes campagnes militaires en Asie et en particulier en Chine, dont la dernière en date fut la colonisation d'une grande partie de l'Asie Orientale pendant la Seconde Guerre Mondiale.
[...] Celui-ci a donc pour origine et motif la conservation d'une identité de groupe. Nul doute à cet égard que l'émergence du multiculturalisme dans nos sociétés contemporaines et des inégalités sociales encouragera ce mouvement de fermeture des frontières, en ce qu'il est désigné pour unifier des groupes divisés. L'autre alternative sera, dans son échec, la multiplication de sécessions et de création de nouveaux Etats, dans cette recherche d'unicité identitaire : Le Kosovo, la crise de l'Etat Belge, Espagnol Les demandes de sécession au Tibet sont à parfaitement illustrer sous cette lumière. [...]
[...] Le Japon ainsi mena tout au long de ces derniers siècles de fréquentes campagnes militaires en Asie et en particulier en Chine, dont la dernière en date fut la colonisation d'une grande partie de l'Asie Orientale pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'affirmation de son soi identitaire est largement aussi passée par un isolationnisme exacerbé fréquent au cours de ces derniers siècles : La manifestation la plus visible fut celle opérée pendant la dynastie des Tokugawa (1603 1853), par la politique du 鎖国 Sakoku : Pays en fermeture où hormis les Hollandais pour raison commerciale, tous les étrangers étaient interdits de séjour dans l'archipel. [...]
[...] Le Japon n'a plus connu de conflits armés depuis la fin de la guerre Mondiale et les chiffres du crime montrent que proportionnellement, les crimes en son territoire sont de loin, avant tout commis par des Japonais eux-mêmes. Ainsi, à grande échelle, les seuls éléments traumatisants qu'ont connus les Japonais, n'étaient que des affaires internes. En 1995, c'est la secte nippone Oumu shinrikyou, qui commit une attaque au gaz sarin dans les métros de Tokyo, et sur du plus long terme, ce sont les Yakuzas, qui ont commis les actes de violence les plus extrêmes au Japon, culminant avec l'assassinat du maire de Nagasaki en Avril 2007. [...]
[...] Au-delà donc de l'ouverture des frontières qui en a naturellement découlé, la perception de l'étranger s'est vue profondément évoluer, passant d'objet de répulsion et de moquerie, à celui d'un modèle potentiel à imiter. A ce titre donc le pouvoir, et les élites qu'elles soient étatiques ou même de nos jours, occupant les secteurs communicationnels de la presse, ont un grand rôle, à jouer dans la perception globale de l'étranger, et donc de ce fait dans le degré d'intensité de la logique sécuritaire et des fermetures des frontières. On pourra alors parler d'enjeux corporatiste politique vis-à-vis de cette question. [...]
[...] S'il ne serait qu'un des acteurs qui favoriserait le processus de mondialisation, ce serait sans conteste les classes d'affaire aux mains des multinationales. Ce sont elles qui au nom d'intérêts économiques installent des filiales à l'étranger, vont acheter à l'étranger, et/ou recruter de la main d'œuvre étrangère. Bien entendu, les phénomènes identitaires existent, mais nul doute que ces logiques sécuritaires là sont aussi tempérées par ces enjeux de rentabilité. Ainsi, la classe d'affaire Japonaise se montra dans son ensemble très hostile au plan gouvernemental de contrôles accrus aux aéroports vis- à-vis des non nationaux, car il découragerait les hommes d'affaires étrangers à venir en réunion ou en consultation, en raison des longues files attentes dont ils sont désormais victimes aux aéroports. [...]
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