J.F. Kennedy, politique étrangère, crise de Cuba, Europe occidentale, faiblesse du camp soviétique
John Fitzgerald Kennedy, président des États-Unis depuis le 20 janvier 1961, prononce, le 2 juillet 1963, un discours à Naples, au quartier général de l'OTAN (fondé avec le Traité de l'Atlantique Nord en 1949), qui est composé évidemment des EUA, mais aussi de pays d'Europe occidentale. Kennedy qui est devenu le plus jeune président des EUA est un démocrate avec une vision résolument moderne notamment dans les relations internationales. Dans le cadre de sa politique extérieure, il y a un renforcement des armements stratégiques, puis celle-ci est marquée par un échec patent avec le débarquement anticastriste, soutenu par la CIA, dans la baie des cochons, en 1961. La crise des fusées, sommet de la Guerre froide, intervient ensuite durant l'automne 62 au cours duquel Kennedy réussit, lance d'abord un programme à s'imposer face à Khrouchtchev, et gagne en popularité. Kennedy intervient donc peu après la fin de la crise de Cuba dont il est sorti renforcé, et après son célèbre discours devant le mur de Berlin où il apport son soutien à Berlin-Ouest.
[...] Kennedy, après avoir montré que le bloc occidental se montre bien plus moderne que le bloc soviétique, pointe ensuite les tensions qui apparaissent au sein même du bloc soviétique et de l'URSS. Il cherche à montrer l'archaïsme du système soviétique : il parle de tensions intellectuelles, économiques, idéologiques et agricoles et que le système soviétique est voué à l'échec ».ce message est clairement destiné au bloc adverse et à l'URSS pour l'affaiblir ou obliger à y répondre, mais aussi aux autres pays notamment les non-alignés et le Tiers-monde en formation et donc les pays qui n'ont pas encore véritablement choisi un bloc, et qui pourraient renforcer les positions du bloc occidental. [...]
[...] Il est également influencé par un contexte européen particulier : la zone européenne de l'ouest (édification du mur de Berlin en 1961) connait une forte croissance économique mais la construction européenne ans après la signature du traité de Rome, connait un ralentissement notamment avec le refus du plan Fouchet en 61 (confédération pour la CEE) et la politique de la chaise vide de De Gaulle, refus de l'entrée du RU dans le marché commun. Dès lors, on peut se demander quels messages Kennedy veut-il faire : veut-il un simple bilan des relations entre deux alliés historiques, ou bien un excès de paternalisme et une volonté de montrer la voie à l'Europe occidentale? [...]
[...] Si Kennedy semble en apparence faire l'éloge de l'Europe occidental, présenté comme un excellent allié pour les EUA, Kennedy soulève ou en tout cas laisse rapidement deviner des points sur lesquels l'Europe peut progresser, faisant preuve par la même d'un certain paternalisme. Dans son troisième point, il rappelle ainsi que la coopération européo-américaine a pour but principal la recherche et la défense de la paix le but de notre association est la paix qui passe par une limitation des armements nucléaires, point sur lequel ils sont en négociation : il y a la une claire volonté de mettre la pression sur les pays européens, notamment la France qui s'est dotée de l'arme nucléaire en 1960, pour que ces pays ne se lancent pas dans une course à l'armement. [...]
[...] Mais Kennedy s'adresse aussi indirectement à l'ennemi soviétique et le reste du monde. Kennedy veut montrer l'unité du bloc occidental et de ses alliés à l'inverse d'un bloc soviétique qui s'effrite de l'intérieur. Il apparait clair chez Kennedy que les différents messages qu'il envoie ne sont pas tous destinés à l'Europe et aux dirigeants européens. En effet, quand il valorise et promeut les progrès réalisés par l'Europe occidental, il y a évidemment une volonté de valoriser son principal allié, mais aussi et surtout une volonté de montrer une unité sans faille. [...]
[...] J.F. Kennedy s'adresse d'abord à l'Europe occidentale alliée afin à la fois de louer les efforts réalisés depuis la fin de la seconde guerre mondiale, mais aussi de soulever des points encore perfectibles dans la politique des pays européens vis-à-vis des EUA du reste du monde et d'eux même. Mais il lance aussi plusieurs messages au camp soviétique et au reste du monde en montrant la faiblesse du camp soviétique, et réaffirme les valeurs et les idées qu'il défend pour l'avenir de la paix mondiale Tout d'abord, Kennedy s'adresse à l'Europe occidental afin à la fois de louer les efforts entrepris depuis 45, mais aussi rappeler les points de discordent pouvant affecter l'unité de leur bloc. [...]
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