L'islamisme: héritier du nationalisme arabe ? Dissertation de relations internationales de 7 pages
Le concept fantasmé d'une « nation arabe » relatif à la construction identitaire arabe commence à se manifester au XIXe siècle, en conséquence, sinon en harmonie avec un élan de modernisation, l'un des facteurs accélérant la chute de l'Empire Ottoman. Le nationalisme dont il s'agit à ce moment-là ne vise pas encore à construire un Etat arabe dans le sens moderne et wébérien du terme, mais se base sur une « unité » arabe culturelle et linguistique pour défendre un particularisme arabe, en empruntant à la tradition islamique ses composantes constitutives d'une identité nationale large, et en rejetant l'interférence de l'islam avec la sphère politique, comme le prône Sati'al Husri.
[...] Or très vite cette union basée sur une conception romantique, qui ne tient pas compte du réalisme matériel et réduit les libertés individuelles au service de l'omnipotence de l'Etat nationaliste montre ses limites : les divergences augmentent entres Nasser et les Baathistes ce qui fait éclater la RAU en 1963, puis entre les Baathistes Syriens et Irakiens. De plus, le mouvement nationaliste arabe entier est profondément mis à mal par la guerre du Yémen et la défaite humiliante de la guerre des six jours en 1967. Face au nationalisme affaibli, l'opposition islamiste grandit. [...]
[...] Cependant, l'islamisme hérite de plus des mêmes difficultés qui se posaient au nationalisme. En effet, si le mouvement islamiste se veut unitaire, les acteurs islamistes, plus ou moins révolutionnaires, plus ou mois traditionnels, plus ou moins attachés à l'Etat, se diversifient. Le cadre national s'impose à l'islamisme et en fait une multitude de variantes nationales. L'islamisme se heurte à deux obstacles majeurs qui se posaient déjà au nationalisme : la difficulté d'inventer un contre-modèle économique, et la nécessité de s'insérer dans la modernité, d'où le remplacement du discours sur l'Etat par un discours moralisateur de la société, une faiblesse de L'islamisation par le haut ( introduction de la Chari'a dans l'appareil législatif par exemple) au profit d'une islamisation par le bas ( visibilité du fondamentalisme). [...]
[...] La situation de convergence actuelle rappelle les débuts : l'islamisme semble se poser comme nouveau visage du panarabisme nationaliste. [...]
[...] L'islamisme: héritier du nationalisme arabe ? Le concept fantasmé d'une nation arabe relatif à la construction identitaire arabe commence à se manifester au XIXe siècle, en conséquence, sinon en harmonie avec un élan de modernisation, l'un des facteurs accélérant la chute de l'Empire Ottoman. Le nationalisme dont il s'agit à ce moment-là ne vise pas encore à construire un Etat arabe dans le sens moderne et wébérien du terme, mais se base sur une unité arabe culturelle et linguistique pour défendre un particularisme arabe, en empruntant à la tradition islamique ses composantes constitutives d'une identité nationale large, et en rejetant l'interférence de l'islam avec la sphère politique, comme le prône Sati'al Husri. [...]
[...] Se pose donc la question suivante : l'islamisme tel qu'on le connait est-il l'héritier du nationalisme arabe ? Avant tout, cette filiation linéaire est à nuancer par le fait que les deux courants dans leur forme moderne ont connu une naissance commune au XIXe siècle, où l'on parle de proto-nationalisme musulman : le nationalisme intervient comme une caractéristique de la modernisation de l'islam. Cependant, il est vrai que la radicalisation de l'islam a fait son lit sur l'échec du nationalisme arabe, qui a lui-même tenté de brider ce premier. [...]
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