« Le Sénat est illégal. Le shâh est illégal. Le Parlement est illégal ». Ces mots, extraits du discours de l'ayatollah Khomeiny lors de son retour d'exil le 1er février 1979, ont pour objectif de légitimer la révolution islamique qui s'amorce en Iran. Khomeiny accède au statut de chef d'État le
11 Février 1979, puis au statut de « guide spirituel suprême de la révolution islamique ». La constitution nouvellement créée reconnaît le chiisme comme religion d'État, et précise que la loi iranienne doit être en accord avec la charia. La rupture avec l'ancien régime est donc brutale, et aura
des répercussions considérables sur les relations internationales. L'Iran d'après-guerre est en effet un régime autocratique et dictatorial fondé sur l'appui américain. Le pays est d'ailleurs membre du pacte de Bagdad, signé en 1955 par de nombreux États pro-occidentaux du Moyen-Orient.
Cependant, malgré la modernisation de l'industrie entreprise grâce aux revenus du pétrole et une prospérité fulgurante, la société souffre d'un manque de liberté et des mois de manifestations populaires auront raison du régime du shâh.
On se demandera dans quelle mesure la révolution islamique de 1979 a fait passer l'Iran du statut de nation pro-occidentale docile au statut d'État craint et susceptible de menacer l'équilibre international.
[...] Le favori de l'élection était pourtant Qalibaf, partisan d'une ouverture internationale. Ahmadinejad est lui défenseur d'un nationalisme de repli et mène une politique qui contente les courants conservateurs. Ce retour aux discours révolutionnaires conforte les États-Unis et d'Israël sur le statut État voyou que représente l'Iran. Dans le monde arabe, en revanche, les discours anti-sionistes et souvent antisémites du président lui confèrent une certaine popularité. Le gouvernement iranien bénéficie d'une image moderne, scientifique et universelle, et l'on loue les grands projets réalisés, tels que l'enrichissement de l'uranium, le lancement d'un satellite artificiel en 2008, l'essai d'un nouveau missile de 1500 km de portée et la construction de grands barrages. [...]
[...] Lorsque Bill Clinton accède au pouvoir en 1993 Warren Christopher, son secrétaire d'État, dicte la stratégie du double endiguement (double containment) à l'égard de l'Iran et de l'Irak, deux États qualifiés de voyous (rogue states). Ainsi, le Pentagone admet plusieurs hypothèses dans lesquelles pourraient se déclencher un conflit avec l'Iran, parmi lesquelles l'attaque d'un bateau américain dans le golfe Persique, la poursuite de la coopération avec la Corée du Nord en mati-re de nucléaires et de missiles, ou encore l'assassinat d'une figure politique majeure d'un État voisin dans le but de saboter un plan de paix israëlo-palestinien. Washington craint donc le pays et tente de l'affaiblir. [...]
[...] Washington reste donc prudent, alors qu'un nouvel incident diplomatique se produit lorsque le 2 janvier 2002, les Israéliens découvrent à bord du Karine navire en provenance d'Iran, une cargaison d'armes destinées à aider l'armée palestinienne lors de sa seconde intifada. La réaction américaine ne se fait pas attendre : le discours sur l'état de l'Union prononcé par George W. Bush quelques jours plus tard situe l'Iran sur l'Axe du Mal aux côtés de la Corée du Nord et de l'Irak. [...]
[...] L'Iran demeure une nation redoutée, notamment face à son comportement imprévisible et qui va à l'encontre de tout accord international dans les domaines de l'armement et du nucléaire. Son importance n'est toutefois pas à exagérer : l'Iran est certes indépendant, mais l'histoire de ces trois dernières décennies à engendré une méfiance telle envers Téhéran qu'il semble improbable qu'à court ou moyen terme, le pays occupe une place hégémonique dans la région, même avec une arme nucléaire. Dans Géopolitique de l'Iran (2010), le directeur de recherche au CNRS Bernard Hourcade mise plutôt sur la montée en puissance de pays voisins, comme l'Arabie Saoudite, la Turquie ou l'Irak, plus à même de s'intégrer au système international déjà en place. [...]
[...] L'Iran dans les relations internationales depuis 1979 Le Sénat est illégal. Le shâh est illégal. Le Parlement est illégal Ces mots, extraits du discours de l'ayatollah Khomeiny lors de son retour d'exil le 1er février 1979, ont pour objectif de légitimer la révolution islamique qui s'amorce en Iran. Khomeiny accède au statut de chef d'État le 11 Février 1979, puis au statut de guide spirituel suprême de la révolution islamique La constitution nouvellement créée reconnaît le chiisme comme religion d'État, et précise que la loi iranienne doit être en accord avec la charia. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture