La République islamique d'Iran ne cesse de revendiquer un statut de puissance régionale, d'acteur majeur de la zone, dont la responsabilité particulière est la constitution ou le maintien d'une certaine stabilité dans la région. Bien plus, les autorités iraniennes tiennent un discours permanent sur la place de l'Iran dans les différents enjeux régionaux, reflétant ainsi l'ambition de ce dernier d'exercer une influence décisive sur son environnement géographique. Ceci n'est en rien une nouveauté.
Il convient de s'arrêter sur la notion de puissance qui correspond, selon le lexique de l'Atlas de la mondialisation à la volonté et à la capacité pour un acteur de faire ou de ne pas faire, mais également de faire faire ou d'empêcher de faire.
La notion de puissance doit toujours être conçue comme une relation dynamique et intersubjective avec un autre acteur, et s'inscrit dans un contexte historique particulier. La puissance militaire, garante de la sécurité et de l'indépendance des Etats, a longtemps primé sur d'autres facteurs de puissance. En effet, Joseph Nye (1990) désigne par soft power les facteurs de puissance autres que militaires et économiques (qui relèvent du hard power) et qui permettent de consolider cette domination et d'influencer durablement les autres Etats.
[...] Outre le poids non négligeable des communautés chiites, qu'il est par ailleurs toujours difficile d'estimer lorsqu'elles vivent dans des pays majoritairement sunnites, le chiisme se distingue par sa répartition géographique : les communautés chiites occupent une des régions clé du monde contemporain. En effet, la zone du Golfe persique, où gisent les trois-quarts des réserves pétrolifères du monde, est peuplée par environ de chiites. Si les minorités chiites sont à la recherche d'un soutien plus marqué, l'Iran, de son côté, a tout intérêt à faire usage du prestige dont il dispose pour rompre son encerclement. L'Iran ne manque pas d'atouts pour entraîner derrière lui tout ou partie du monde chiite. [...]
[...] L'Iran est une puissance régionale affaiblie. En effet, la mise en valeur des potentialités géopolitiques de l'Iran ne concerne pas que les intérêts nationaux iraniens. L'évolution politique d'un pays stratégiquement important comme l'Iran, situé dans une zone sensible et sous tension quasi permanente, aura nécessairement des conséquences au niveau régional et global. Bibliographie Ouvrages DJALILI Mohammad-Reza, Géopolitique de l'Iran, Bruxelles, Complexe DIGARD J-P., HOURCADE B., RICHARD Y., L'Iran au XXème siècle, Paris, Fayard ROY Olivier, L'Echec de L'islam politique, Paris, Le Seuil TELLIER Frédéric, L'heure de l'Iran, Paris, Ellipses THUAL François, Géopolitique du chiisme, Paris, Arléa Articles DJALILI Mohammad-Reza, Iran : une puissance régionale empêtrée Politique Internationale, p. [...]
[...] A l'exception notable du Yémen et de la Syrie, c'est l'ensemble de la communauté internationale qui prit fait et cause pour la dictature baasiste, et soutint plus ou moins activement l'Irak tout au long du conflit. Aujourd'hui, l'Iran n'a qu'un seul vrai allié : la Syrie. La nature de cette relation bilatérale n'est pas en mesure, loin s'en faut, de permettre un retour de l'Iran dans le giron de la communauté internationale. L'isolement économique L'isolement diplomatique de l'Iran se double d'un isolement économique. Le pays a déposé depuis 2001 une demande d'adhésion à l'Organisation Mondiale de Commerce. Mais pour le moment, cette demande est rejetée. [...]
[...] L'Iran, puissance régionale? Introduction La République islamique d'Iran ne cesse de revendiquer un statut de puissance régionale, d'acteur majeur de la zone, dont la responsabilité particulière est la constitution ou le maintien d'une certaine stabilité dans la région. Bien plus, les autorités iraniennes tiennent un discours permanent sur la place de l'Iran dans les différents enjeux régionaux, reflétant ainsi l'ambition de ce dernier d'exercer une influence décisive sur son environnement géographique. Ceci n'est en rien une nouveauté. Il convient de s'arrêter sur la notion de puissance qui correspond, selon le lexique de l'Atlas de la mondialisation à la volonté et à la capacité pour un acteur de faire ou de ne pas faire, mais également de faire faire ou d'empêcher de faire. [...]
[...] Une indépendance énergétique remise en question Nous avons vu dans la précédente partie que l'Iran dispose d'importantes ressources en hydrocarbures. Paradoxalement, le pays est contraint d'importer des produits raffinés (eh oui, l'Iran importe du carburant). Sous-investissement dans l'entretien des installations, la non- reconstruction des installations détruites pendant la guerre avec l'Irak, la rupture des rapports durant des années avec les compagnies étrangères, la mauvaise gestion des responsables politiques et les sanctions américaines. La capacité maximale de production est estimée aujourd'hui à 3,9 millions de barils par jour alors qu'elle était de l'ordre de 6 millions de barils par jour en 1978. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture