L'Iran entre insularité et désir de puissance, Bernard Hourcade 2002, sanctions américaines, pétrole iranien, dénucléarisation, géopolitique, Afpak, soft power, perse, pétrochimie, Chine, National Iranian Oil Company, Hassan Rohani
En novembre 2018, le gouvernement américain a renforcé les sanctions visant le secteur pétrolier iranien afin de contraindre l'Iran à respecter ses engagements au sujet du nucléaire. Pourtant, en 2015, les sanctions internationales avaient été en partie levées à la suite de plusieurs engagements de l'Iran au sujet de la dénucléarisation. Cet exemple montre la complexité des relations entre l'Iran et le reste du monde et de son inscription dans le jeu des grandes puissances.
L'Iran apparaît ainsi comme relativement isolé et c'est cet isolement qui fait dire à Bernard Fourcade que l'Iran est une "île", aussi bien d'un point de vue géomorphologique que culturel, religieux et géopolitique. En dépit de cet isolement, le soft power iranien n'est pas inexistant comme en témoigne une production cinématographique importante. Du fait de son poids démographique et de ses abondantes ressources naturelles et notamment pétrolières, l'Iran dispose d'arguments de poids afin de s'affirmer sur la scène géopolitique régionale et mondiale.
[...] Transferts financiers internationaux et exportations de pétrole sont bloquées. - 2013 : élection d'Assan Rohani, un modéré, qui laisse espérer un assouplissement des sanctions : accords de Genève où l'Iran, accepte que des experts de l'AIEA inspectent ses installations : levée des sanctions, investissements occidentaux et notamment français : élection de Donald Trump qui revient sur ces accords, nouvelles sanctions décrétées. - Nucléaire peut permettre à l'Iran de s'imposer sur la scène régionale (face à Israël et à l'AS) et mondiale. [...]
[...] Iran est véritablement une ile, un isolat culturel et religieux. - En 1979, le chiisme devient religion d'Etat et le politique est désormais indissociable du religieux. Cela précipite le déclin des autres minorités religieuses. - Les lieux de pèlerinage sont véritablement structurants pour l'Iran et permettent d'assurer une cohésion du territoire national, fondé sur ces mobilités spécifiques. La remise au gout du jour par le Shah du pèlerinage de Mashhad a permis à l'Iran de détenir son lieu de pèlerinage national, à défaut de contrôler ceux de La Mecque et Médine dont la gestion est source de conflits à l'échelle régionale. [...]
[...] - Il existe une rivalité assez importante avec la Turquie, même si les deux Etats se retrouvent sur leur refus mutuel de voir advenir un Etat kurde. - Deux grandes puissances économiques qui échangent beaucoup entre elles des importations iraniennes passent par le poste frontière de Bazargan en Turquie. Dans le même temps, la Turquie tente de contourner l'Iran dans la mise en place d'un oléoduc reliant le petit Etat pétrolier de l'Azerbaïdjan à l'Iran en passant par la Géorgie. Certaine crainte mutuelle entre les deux puissances. [...]
[...] Azéris se concentrent à la frontière avec l'Azerbaïdjan, Turkmènes à la frontière avec le Turkménistan. Azéris sont sunnites mais les Turkmènes sont chiites. Troisième peuple turcophone : les Qashqai, peuple nomade du centre-ouest de l'Iran. Pas la même religion, pas les mêmes modes d'habiter = impossibilité de faire valoir des revendications autonomistes ou indépendantes fortes. - Les Kurdes : 7 millions, dans le Kurdistan iranien. Région à cheval entre la Syrie, l'Irak et la Turquie. Peuple qui présente des revendications indépendantes fortes, notamment en Turquie et en Irak où ils disposent d'un territoire autonome. [...]
[...] Ville industrielle avec la moitié de la production nationale. - Capitale culturelle et intellectuelle avec la présence d'une cinquantaine d'établissements d'enseignement supérieur. Téhéran est de ce fait la capitale de la contestation au régime issu de la révolution de 1979 (grand nombre d'étudiants). - Capitale religieuse avec la prière nationale tous les vendredis dont le sermon est assuré par la Guide suprême lui-même. - Centre médiatique et cœur du soft power iranien : siège de l'IRIB (radio-télévision iranienne) et siège de journaux anglophones comme l'Iran Daily et le Teheran Time. [...]
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