Dans La fin des territoires, Bertrand Badie explique qu'à partir de la Seconde guerre mondiale, de Rome à Maastricht, se déploie « une nouvelle philosophie de l'espace, dans laquelle euro-régions, territoires stato-nationaux, réseaux d'intégration et « espace européen » se conjuguent de façon plus ou moins harmonieuse, mais inédite, brisant bien des carcans, surmontant bien des tensions liées à l'immobilité du principe de territorialité, sanctionnant à sa façon et sans drame majeur la fin des territoires ».
Le thème de l'intégration régionale a longtemps été mis de côté par les théoriciens alors qu'il ne survivait que dans des pays en développement. Il a retrouvé droit de cité lorsque les pays leaders l'ont brusquement ressaisi et lorsque le rayonnement économique et politique de l'Union Européenne s'est vérifié. Ce sont notamment les Etats-Unis qui, en s'alarmant des « menaces » créées par l'Union européenne, de la « pression » démographique mexicaine et de l'expansion du Japon, ont relégitimé scientifiquement les recherches sur la théorie de la régionalisation, réhabilité (par l'ALENA) la conception géographique de la région et, simultanément, relancé le thème des unions Nord-Sud. Cette réhabilitation théorique s'est produite au moment où se multipliaient les attaques contre les zones héritées de la colonisation et notamment les offensives théoriques contre la zone Franc, accusée de perpétuer, par son caractère Nord-Sud, une forme dépassée d'intégration.
[...] La coopération est le premier temps de la régionalisation ; elle relève d'un acte volontaire connoté de façon pacifiste qui suppose une indépendance des parties qui sont des entités distinctes et autonomes du début à la fin de la coopération. L'intégration se définit en sociologie comme un processus ethnologique durant lequel une personne initialement étrangère devient membre ou s'intègre dans une communauté. Celle-ci, suppose, dans le cas des relations internationales, l'émergence de liens d'interdépendance structurelle conduisant à une certaine perte d'autonomie. [...]
[...] Elle n'était de fait pas véritablement parvenue à rendre compte de l'évolution de l'Europe, continent pour lequel elle avait été élaborée. - Une vision critiquée par les réalistes En 1971, Robert Keohane et Joseph Nye publient Transnational relations and world politics, qui critique la vision stato-centrée, dominante des relations internationales qui ne leur permet plus de rendre compte de la réalité qu'ils observent. Joseph Nye publiait d'ailleurs quatre ans auparavant, International regionalism (1968) défendant une vision réaliste de l'intégration régionale. [...]
[...] : Les Etats qui la composent n'ont jamais été aussi ouverts les uns aux autres. Circuler d'un pays à l'autre pour un ressortissant d'un de ces Etats ne pose aucun problème. Pour autant, l'Union européenne est volontiers perçue par beaucoup de ses citoyens comme une entité bien fermée, qu'il faut protéger des flux migratoires venus de l'extérieur. De plus, c'est un principe de fermeture qui ne fait que se renforcer dans l'esprit des membres du conseil européen depuis les attentats de New York et ceux de Madrid. [...]
[...] En effet, la compétitivité des entreprises locales sur le marché régional est parfois supérieure à leur compétitivité sur le marché mondial. Ceci peut s'expliquer notamment pour les pays enclavés, de ce que les coûts de transport et de transit de leurs exportations sont moindres sur le marché régional que sur le marché mondial. Mais la compétitivité régionale peut aussi être accrue par des pratiques qui ne seraient pas possibles ou pas autorisées sur le marché mondial. Il existe notamment, sur les échanges régionaux, des subventions (ouvertes ou cachées) à la production ou à la distribution qui ne seraient pas acceptées sur le marché mondial, mais qui ne soulèvent pas d'opposition des concurrents étrangers, que ce soit par ignorance ou par indifférence à l'égard de petits marchés, et qui sont tolérées par les institutions internationales chargées de faire respecter la loyauté de la concurrence. [...]
[...] Les liens sont étroits du fait de leur insularité, de leur colonisation par la France et du métissage. Cependant, malgré des accords sur le commerce et les douanes, portés par la Commission de l'Océan Indien créé en 1984, la coopération ne fonctionne pas. Cela s'explique par le trop grand différentiel socio- économique entre la Réunion et les autres îles. Le développement de la Réunion est porté par la métropole française et il en résulte une faible compétitivité en comparaison avec les bas coûts de la production et de la main-d'oeuvre des autres îles, ou alors un isolement dans ses compétences. [...]
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