Force est de constater que l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) est un axe majeur de l'approvisionnement d'hydrocarbure vers l'Europe et les Etats-Unis. Il constitue désormais un enjeu majeur de la légitimité de la région du Caucase mais également un instrument de géopolitique pour les Occidentaux et principalement les Américains. Long de 1768 kilomètres, il relie la mer Caspienne, par Bakou capitale de l'Azerbaïdjan, à la mer Méditerranée, au port de Ceyhan en Turquie. Depuis le 25 mai 2005, cet oléoduc via Tbilissi, capitale de la Géorgie, est opérationnel et alimente en pétrole brut azéri les marchés occidentaux.
L'oléoduc BTC (Bakou - Tbilissi - Ceyhan) a été principalement financé par la banque mondiale, européenne, de grandes compagnies américaines et quelques européennes. La facture colossale s'élève à presque 4 milliards de dollars.
A l'heure où le pétrole est devenu une richesse rare, cette nouvelle alternative d'approvisionnement tombe à point nommé pour les Américains recherchant une diversification de leur pétrole, évitant ainsi un risque de pénurie.
L'assise que les Américains ont installée dans la région du Caucase, notamment avec leur présence militaire et par le financement exorbitant de cette nouvelle voie d'acheminement fait de l'oléoduc TBC une construction remplie d'enjeux qui attise non seulement les convoitises, mais également les conflits géopolitiques existants ou encore latents.
[...] Conclusion L'oléoduc offre des perspectives à double tranchant. D'un côté, il fait ressortir une situation économique favorable pour les pays surfant sur la vague de l'or noir par l'intermédiaire du BTC, que ce soit les pays extracteurs, transporteurs ou consommateurs. En revanche, dans un contexte plus politique et géostratégique, il en ressort que l'oléoduc BTC est au cœur de multitudes influences et de conflits qui sont liés économiquement, politiquement et militairement parlant. Il est indéniable que l'assise des Américains dans cette région du Caucase, notamment par leur présence militaire, les aides financières investies, les influences diplomatiques, entraîne des instabilités géopolitiques surtout à l'égard des anciens satellites de l'éternel ennemie la Russie. [...]
[...] Tous ces éléments font qu'aujourd'hui la Géorgie a du mal à s'assumer au niveau économique et politique, et de par ce fait les minorités dans ce pays deviennent de plus en plus actives et impatientes donc l'oléoduc se voit comme un moyen de pressions notables notamment par des sabotages L'Azerbaïdjan est aujourd'hui associé avec les États-Unis depuis la construction de l'oléoduc. Sa situation économique s'améliore d'année en année, et ses relations avec l'Arménie également au vu de leurs passés respectifs. Cependant, ces progrès n'ont concerné seulement la capitale Bakou la province n'a que peu profité de ces améliorations. La corruption est toujours présente en Azerbaïdjan notamment dans le secteur de la santé. [...]
[...] L'hégémonie économique et militaire sur les pays de la région : source de tensions Le tracé de l'oléoduc : une lutte d'influence diplomatique 6 a. La Russie mise à mal par le choix des partenaires du BTC 6 b. L'enclavement de l'Arménie, tiraillée entre l'influence russe et américaine 7 c. Un tiercé gagnant fiable et pérenne ? Les enjeux précaires de la commercialisation de l'oléoduc 9 a. La sécurité fragile de l'oléoduc 9 b. Un nouveau poids géopolitique des pays transporteurs de l'oléoduc face aux minorités 10 c. [...]
[...] L'avantage commercial du passage d'un oléoduc sur son territoire est non négligeable, à savoir les droits de transit. La Turquie a d'ailleurs accepté de baisser ces droits (à 55 cents $ / baril) afin d'obtenir la certitude du projet sur son territoire. Désormais, c'est l'Irak, autre fournisseur des Turcs, qui demande l'alignement des tarifs pratiqués en Turquie pour son propre service d'où de réelles distorsions et pourparlers entre ces deux pays. C'est donc en novembre 1999 que l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie ont signé un accord de construction d'un oléoduc. [...]
[...] Il existe plusieurs accords russo- américains dans le Caucase surtout vieux de plusieurs années. En effet, les attentats du 11 septembre 2001 avaient provoqué un rapprochement entre ces 2 pays, rapprochement utilisé par Poutine pour justifier sa guerre en Tchétchénie en échange de la guerre contre le terrorisme menée, chère aux Américains. Mais si l'on se réfère plus particulièrement aux régions entourant l'oléoduc BTC, on remarque vite de nombreuses divergences. Ajoutons que les Américains ont préconisé la construction de l'oléoduc BTC depuis 1992, plus pour le contrôle politique de la région que pour le pétrole en lui-même. [...]
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