Suite à l'installation en Allemagne de l'Ouest des premières fusées Pershing II après la victoire de la coalition CDU-FDP en 1983, l'URSS décide unilatéralement de se retirer de toutes les négociations de désarmement et annonce l'accroissement de son arsenal nucléaire. A ce moment là, les Etats-Unis relancent à leur tour la course aux armements sous le nom d' « Initiative de Défense Stratégique ». Ce projet est annoncé par le président Reagan dans un discours du 23 mars 1983. Il consiste en l'installation d'un bouclier spatial de protection contre les missiles balistiques.
Le président Reagan condamne sans équivoque le concept stratégique de la dissuasion nucléaire alors qu'il avait si parfaitement fait ses preuves au cours des décennies antérieures en imposant et maintenant un solide état de « non-guerre » entre les deux grandes puissances et leurs alliés respectifs.
En fait, ce revirement stratégique obéit à une tactique mûrement réfléchie de Washington pour lutter contre l'adversaire soviétique.
En quoi l'Initiative de Défense Stratégique fut-elle rétrospectivement un coup de génie de la politique extérieure américaine ?
L'élaboration de l'IDS répond clairement à une modification des forces en présence au niveau international après les échecs cuisants qu'ont connu les Etats-Unis au Vietnam et en Iran. En relançant la course aux armements, les Etats-Unis comptent revenir sur le devant de la scène et être capables de nouveau de rivaliser à armes égales avec l'URSS.
[...] Mais en souhaitant mettre ainsi fin à l'équilibre de la terreur, les Etats- Unis délaissent leurs alliés européens qui se trouvent désemparés. A. Le bluff de l'administration américaine : un effet d'annonce destiné à essouffler l'adversaire en portant la compétition sur un autre terrain Le retentissement de ce projet, extrêmement coûteux pour le pays, est extraordinaire et oblige _ première victoire _ les Soviétiques à s'aligner sur la nouvelle donne stratégique en développant des systèmes d'armes similaires telles que Polyus. [...]
[...] L'équilibre de la terreur est mis à mal. Moscou, qui s'enlise en Afghanistan, est obligé de relever ce défi. Le Politburo alloue alors des crédits énormes au complexe militaro-industriel pour faire face à cette compétition. Les crédits alloués ne le sont donc pas sur d'autres pans plus fondamentaux de l'économie soviétique. Étouffer financièrement, l'URSS est mise à genoux. Elle en vient jusqu'à invoquer l'accord ABM de 1972 portant sur la limitation stricte des systèmes anti- missiles. Face au délabrement de l'économie soviétique absorbée par cette compétition, Gorbatchev commence à donner des gages sur le sujet du désarmement conventionnel et nucléaire ce qui rend progressivement l'ambition d'origine du projet IDS obsolète. [...]
[...] TSIPIS Kosta, Les armes modernes, de la bombe A à la guerre des étoiles, Paris, Editions Anthropos pages. VALANTIN Jean Michel, Hollywood, le Pentagone et Washington, les trois acteurs d'une stratégie globale, Paris, Autrement pages. [...]
[...] En fait, ce revirement stratégique obéit à une tactique mûrement réfléchie de Washington pour lutter contre l'adversaire soviétique. En quoi l'Initiative de Défense Stratégique fut-elle rétrospectivement un coup de génie de la politique extérieure américaine ? L'élaboration de l'IDS répond clairement à une modification des forces en présence au niveau international après les échecs cuisants qu'ont connu les Etats-Unis au Vietnam et en Iran. En relançant la course aux armements, les Etats-Unis escomptent revenir sur le devant de la scène et être capable de nouveau de rivaliser à armes égales avec l'URSS. [...]
[...] L'administration américaine n'a-t-elle pas quelque peu joué une partie de poker avec l'URSS en lançant l'IDS ? B. Le risque de découplage entre la défense des Etats-Unis et de l'Europe amène à une course aux armements sur le Vieux Continent La course aux armements n'est pas limitée seulement aux deux Grands. L'IDS inquiète considérablement les alliés des Américains car ils redoutent qu'elle transforme les Etats-Unis en une forteresse inviolable et invincible incitant la super-puissance occidentale au repli. L'Europe, ne bénéficiant plus du parapluie nucléaire américain, se retrouverait alors démunie et sans défense face à l'Union Soviétique. [...]
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