La distinction entre « anciennes » et « nouvelles » guerres civiles est devenue classique en théorie politique. Kalyvas a défini ainsi ces deux types: « new civil wars are characteristically criminal, depoliticized, private, and predatory; old civil wars are considered ideological, political, collective, and even noble » . Articulée autour de la fin de la guerre froide, la distinction repose sur deux arguments mentionnés par Hubert : « First, the loss of superpower patronage in the wake of the cold war has forced warring factions to seek support from new sources, including regional powers, the diaspora, multinational corporations, and criminal activity. Second, the worldwide collapse of communism undermined the ideological rationale for a number of insurgent groups. In many case where fighting continued (…), economic motivations seem to have supplanted ideology” .
Suivant cette opposition, certains économistes ont qualifié les mouvements rebelles de « crimes organisés » . Ils ont synthétisé cette opposition dans la formule « greed or grievance » : est-ce la recherche cupide du profit ou de véritables doléances qui explique une guerre ? Pour comprendre l'étiologie des conflits contemporains, nous verrons successivement la théorie économique (greed) et la théorie idéationnelle (grievance), puis nous discuterons de la validité de cette distinction. La réponse qui apparaîtra est complexe, comme le seront les implications théoriques et pratiques.
[...] Hubert Don, “Resources, Greed, and the Persistence of Violent Conflict”, in Rob McRae and Don Hubert, eds., Human Security and the New Diplomacy, pp. 178-189. Collier Paul, Economic Causes of Civil Conflict and their Implications for Policy World Bank Working paper june 2000. Collier, op. cit., p Le Billon Philippe, Fuelling war : Natural Resources and Armed Conflict, Adelphi Paper 373 (Mars 2005), p Andreas Peter, Clandetine political Economy of War and peace in Bosnia”, International Studies Quarterly (2004), p Collier, op. cit., p Ibid., p Andreas, op. [...]
[...] Importance des facteurs économiques dans les conflits armés contemporains Introduction La distinction entre anciennes et nouvelles guerres civiles est devenue classique en théorie politique. Kalyvas a défini ainsi ces deux types: new civil wars are characteristically criminal, depoliticized, private, and predatory; old civil wars are considered ideological, political, collective, and even noble Articulée autour de la fin de la guerre froide, la distinction repose sur deux arguments mentionnés par Hubert : First, the loss of superpower patronage in the wake of the cold war has forced warring factions to seek support from new sources, including regional powers, the diaspora, multinational corporations, and criminal activity. [...]
[...] Derrière elle se cache beaucoup de facteurs différents susceptibles d'entraîner un conflit. Il serait déjà plus juste de distinguer entre greed, lust for power et grievance[15]. Mais malgré la diversité et de l'ampleur de ces facteurs, la théorie économique les distingue clairement et les déclare secondaire. Greed et grievance peuvent être reliés par le biais de la théorie constructiviste ou de la théorie narrative. La première prétend que les élites manipulent le ressentiment des foules dans leur intérêt, de sorte que discourse of grievance is how most people understand the causes of conflict mais pas la vraie cause. [...]
[...] Car finalement, la question n'est pas tant de déterminer si c'est greed, lust of power ou grievance qui est, dans l'absolu, à l'origine des conflits armés contemporains. Comme l'indiquent Brubaker & Laitin, there is no reason to believe that these heterogeneous components of large scale ethnic violence can be understood or explained through a single theoretical lens Une seule grille d'explication ne peut rendre compte du phénomène : il faut saisir les interactions, comprendre dans quels modes les trois facteurs interagissent ensemble pour déboucher sur une guerre. [...]
[...] Si les clivages sont trop profonds, la partition est, selon lui, la seule solution. Mais ses conclusions ont été remises empiriquement en cause par Nicholas Sambanis[27]. Outre sa simplicité et sa pertinence, l'approche économique des conflits possède un autre avantage : elle écarte les problèmes les plus difficiles et qui demandent de forts investissements. Il n'y a rien de comparable entre un effort pour combler les inégalités sociales et une réglementation pour geler des comptes en banque. Cependant, cette approche isolée est vouée à l'échec ce qui pourrait aussi profiter à certains groupes. [...]
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