Indépendance du Kosovo, Caucase, impact de la reconnaissance, Etats membres de l’Union européenne, ONU, Yougoslavie, Kosovo
Avant 1990, le Kosovo est une province autonome de l'Etat Serbe en Yougoslavie, composé à cette époque de 82% d'Albanais (musulmans) et de 11% de Serbes (orthodoxes), pour ce qui est des deux principales ethnies. En juillet 1990, alors que la Yougoslavie est sur le point d'éclater, Milosevic met fin à l'autonomie de cette province. En réponse à cela, des députés albanais de la région proclame la République du Kosovo. En 1992, un référendum clandestin voit la population kosovare se prononcer en faveur de l'indépendance. Celle-ci ne sera jamais reconnue par la communauté internationale. Ibrahim Rugova, surnommé le Gandhi du Kosovo du fait de sa non-violence, est élu président de l'Etat fantôme, mettant ainsi sur pied une dualité institutionnelle avec l'administration serbe. Sa stratégie est de créer des institutions parallèles afin d'empêcher le bon fonctionnement de l'administration serbe.
[...] Pour autant, les occidentaux affirment le caractère spécifique de la situation du Kosovo. A. Le droit d'autodétermination des peuples appliqué au Kosovo L'autodétermination ou droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un principe du droit international proclamé durant la première guerre mondiale dans les 14 points de Wilson et réaffirmé après la seconde guerre mondiale dans la Charte des Nations Unies (1945). Il peut se définir comme le principe selon lequel chaque peuple dispose d'un choix libre et souverain de déterminer la forme de son régime politique. [...]
[...] Même si la Serbie s'est fermement opposée à cela, on voit que la recherche du consensus est au cœur du processus séparatiste, faisant de l'indépendance du Kosovo la moins mauvaise des solutions, faute d'être la bonne. A l'opposé, la proclamation d'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud répond à une toute autre logique. Poutine a misé sur la politique du fait accompli, s'inscrivant ainsi dans la tradition de l'URSS, avec l'utilisation de la puissance comme seul moyen de résolution. [...]
[...] De l'autre, les occidentaux affirment que le Kosovo est une situation unique du fait de sa spécificité. Il est difficile de prendre position sur ce débat. Pour autant, il semblerait que le parallèle soit faux. En effet, au regard de l'évolution de la situation au Kosovo, on s'aperçoit que l'indépendance est le résultat d'un long processus d'accompagnement des acteurs internationaux. Depuis 1999 et la fin des conflits, la communauté internationale est présente au Kosovo et met en œuvre une véritable politique de sortie de crise. [...]
[...] La reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par la plupart des Etats occidentaux offre de réelles perspectives à moyen terme à l'administration russe. Outre le renforcement de ses positions en Serbie, Moscou obtient une liberté de manœuvre pour la gestion des conflits séparatistes dans l'espace post-soviétique Ceci se retrouve dans le soutien qu'apporte Moscou à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud, deux régions séparatistes géorgiennes. De plus, les évolutions en Tchétchénie permettent à la Russie de disposer en réalité d'une totale liberté au Caucase. [...]
[...] Poutine défend l'intégrité territoriale de la Serbie en raison des volontés séparatistes qui touchent certaines des régions russes telle que la Tchétchénie. En effet, reconnaître l'indépendance du Kosovo reviendrai à ouvrir une brèche dont pourraient se saisir les peuples indépendantistes tels que les tchétchènes. De cette manière, Poutine s'oppose à ses collègues du G8 selon lesquelles le Kosovo est une région à part, il s'agit d'un cas unique. De ce fait, la Russie dénonce une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international. [...]
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