Le cadre de notre étude sera constitué des démocraties de l'Europe occidentale, où l'image américaine y est appréciée de façon différente de 1945 à 1985, et qui a été en proie durant cette période, selon les pays ou les moments, à des sentiments américanophiles ou américanophobes liés à des éléments culturels profonds et à des faits conjoncturels
[...] D'autre part cette sympathie manifestée envers les Etats-Unis est aussi visible chez le vaincu, en Allemagne, notamment dans la partie du pays occupée par les troupes américaines, britanniques et françaises. Cette situation est renforcée outre-Rhin au moment des crises avec le camp socialiste, comme en 1948 lorsque Staline décrète le blocus le partie occidentale de Berlin. La réaction de soutien inconditionnel apporté à l'ouest de la ville par les Américains et les moyens déployés par ces derniers pour y acheminer les marchandises (cf. [...]
[...] Ainsi, devant la menace soviétique, les Etats-Unis sont perçus par de nombreuses fanges des populations des pays d'Europe occidentale comme les véritables garants de la démocratie et les défenseurs de la liberté sur le vieux continent. Cet état d'esprit perdure au sein des mentalités européennes jusqu'à la guerre du Viêt-Nam où l'impertinence du conflit et l'influence des mouvements pacifistes remettent en cause cette vision des choses. Les Etats-Unis, représentants du progrès technique et économique Les Etats-Unis, ou plutôt le made in USA ont constitué dans l'Europe ruinée par la guerre, et accablée de ce fait d'un retard économique et technique sur la superpuissance américaine, un modèle ou tout du moins un objectif à rattraper. [...]
[...] Cette obsession d'échapper à une sorte d'une mise sous tutelle de la France vis-à-vis des Etats-Unis explique la défiance française à l'égard des alliances ou des organisations dans lesquelles Amérique et Europe cohabitent. Ainsi la France refuse l'offre de “partnership” du président américain Kennedy en 1962 qui souhaitait mettre sous contrôle les puissance nucléaires britannique et française et quitte le haut-commandement de l'OTAN en 1964. Officiellement, cette dernière décision résulte d'une analyse sur le rééquilibrage des forces nucléaires qui ne justifient pas que la France occupe la même position qu'avant, lorsqu'elle ne disposait pas de l'arme nucléaire ; le fait que l'Europe ne soit plus le centre des crises internationales est aussi évoqué. [...]
[...] Les arguments les plus utilisés par la propagande communiste sont le risque de voir éclater une nouvelle guerre sur le continent en évoquant à la fois les théories de Lénine sur l'impérialisme capitaliste et jouant sur la corde sensible du souvenir des horreurs liées au précédent conflit. Dans une Europe meurtrie par la guerre, les affiches communistes montrent souvent des villes rasées, des scènes de bombardement afin de lutter contre la présence des Etats-Unis en Europe, en les opposant au camp de la paix constitué par le bloc socialiste. Cette position prévaut durant toute la période étudiée du fait de l'alignement total des positions des partis communistes occidentaux sur la politique étrangère de l'Union soviétique. [...]
[...] Le rejet des nationalistes L'antiaméricanisme exprimé par les factions nationalistes des populations ou des dirigeants a trouvé un écho particulièrement favorable en France, et cela quelques soient les époques. L'exemple le plus marquant est bien sûr la politique de grandeur menée par le général De Gaulle dans les années soixante, qui s'est naturellement opposée à la politique extérieure américaine. Le fondateur de la Vème République et la plupart de ses soutiens n'ont cessé de souligner la volonté de dominer et d'empêcher les Européens de s'émanciper politiquement de la part des Américains. [...]
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