Pendant ces deux cents dernières années, après la publication de Humboldt, l'identité basque a évolué en se renforçant toujours plus. C'est clair que ce sentiment d'appartenance à l'entité basque existait déjà par le passé, de forme plus ou moins consciente. Mais c'est avec l'adoption des institutions nationales modernes et la non-prise en compte de ce qu'on a coutume d'appeler la caractéristique basque, que l'identité basque a commencé à prendre sa consistance sur la scène politique espagnole.
C'est aussi évident qu'une société est formée non seulement de l'ensemble de ses individus, du territoire qu'ils occupent, des choses qu'ils utilisent, mais surtout de l'image que cette société a d'elle-même. L'invention de la nation est une expression moderne de l'identité collective et sa nature symbolique. En général on tend à considérer que les Etats-Nations appartiennent à l'ordre de l'artificiel alors que l'on attribue aux entités ethniques le prestige de la propriété naturelle. L'importance réside précisément dans la composante ethnique présentée à nouveau comme valeur symbolique. Pour le nationalisme ethnique, ce n'est donc pas essentiel que l'on dénonce l'invention de l'identité qui se base sur la fidélité aux symboles collectifs participant à la construction de leur propre imaginaire. Les nationalismes sont en effet des idéologies de masse indifférentes aux critiques rationnelles. Les éléments sur lesquels le nationalisme basque base ses arguments ont existé et existent encore : la langue, la culture traditionnelle et les lois coutumières.
[...] Le jour où les défenseurs de cette réelle ou plutôt supposée intellectualité basque abandonneront les mythes et décideront de revenir à l'analyse d'une histoire sur un mode scientifique, ils trahiront le mensonge sur lequel est basé leur discours, c'est-à-dire qu'ils se trahiront eux-mêmes et cesseront d'exister à travers l'identité basque.[10] Bibliographie Sources 1. Jon Juaristi El Bucle Melancólico Espasa-calpe W.von Humboldt. Los vascos San Sebastian, Auñamendi J.Juaristi, La invencion de la Nacion. Pequeña Historia de un género Claves, Madrid 1973 Articles 1. F.Inciarte, El bucle Melancólico en perspectiva, www.nuevarevista.net/2000/octubre/nr_articulo71_4.htm 2. [...]
[...] C'est clair que ce sentiment d'appartenance à l'entité basque existait déjà par le passé, de forme plus ou moins consciente. Mais c'est avec l'adoption des institutions nationales modernes et la non-prise en compte de ce qu'on a coutume d'appeler la caractéristique basque, que l'identité basque a commencé à prendre sa consistance sur la scène politique espagnole. C'est aussi évident qu'une société est formée non seulement de l'ensemble de ses individus, du territoire qu'ils occupent, des choses qu'ils utilisent, mais surtout de l'image que cette société a d'elle-même. [...]
[...] Dans son livre, le lecteur trouve aussi des histoires et non de l'Histoire, mais d'histoires critiques qui apportent la libération et non l'aliénation du lecteur emprisonné dans la spirale de la mémoire nationaliste. Juaristi, ex-membre de l'ETA, témoins de ses activités les plus violentes, mais qui remercie le sort de ne pas lui avoir imposé l'exécution d'une vie humaine, s'inspire de son expérience passée pour raconter et décrire, dans son ouvrage, une succession de moments et de personnages du nationalisme basque. [...]
[...] Le nationalisme basque est en effet une réaction mélancolique de ce type qui perdure au travers d'une série d'histoires qui se transmettent de génération en génération et qui entretiennent une spirale mélancolique. Le nationalisme basque dispose donc de racines fragiles, car il se base sur la perte de quelque chose qui ne peut s'expliquer à l'aide d'arguments rationnels, si ce n'est en s'appuyant sur des histoires aussi bien chargées d'émotions que diffuses.[6] Jon Juaristi affirme alors que ce nationalisme est une mythologie basée sur de vagues revendications. L'autre sujet important que Juaristi aborde dans son livre est celui du facteur linguistique comme catalyseur central de l'essence nationale. [...]
[...] Ce projet a connu de sérieux obstacles, tant sur le plan juridique que politique, bien qu'il a été soutenu par le PNV et le EA. Critiqué par le PSOE et le PP, il a été finalement rejeté par le Congrès des Députés. L'état actuel du cas basque nous amène à reprendre la réflexion que beaucoup d'historiens ont entreprise et qui se reflète dans le “Bucle Melancólico”. Est-ce vraiment possible retrouver le chemin du dialogue et une solution finale au problème de la violence ? [...]
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