A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les Etats-Unis (EU) apparaissent comme une superpuissance au détriment de l'Europe. Toutefois, l'existence d'un rival de taille, l'URSS confine son hégémonie au Bloc Occidental et à certains Etats périphériques. Avec ma fin de la Guerre Froide, la victoire des EU semble totale. Sans rivaux, l'hégémonie des EU peut s'étendre désormais au monde entier. Mais, les EU peuvent-ils craindre la fin de leur hégémonie ? L'apparition d'ensembles régionaux pouvant concurrencer les EU et la persistance de problèmes internes à la société américaine paraissent marquer une certaine tendance au déclin
[...] Ainsi, la Chine apparaît comme un futur grand qui conteste l'hégémonie américaine. Un différend les oppose actuellement avec le bombardement de l'ambassade de Chinoise en Serbie et l'accusation d'espionnage des EU. A terme, ce pays pourrait être un rival sérieux pour les EU. Kissinger, lui, souligne que seul l'Inde pourrait à terme concurrencer les EU. La contestation et la concurrence se manifestent également au niveau militaire. Outre l'hypothétique coalition Islamo- Confucéenne dont parle Huntington, la diffusion de la technologie nucléaire est un réel danger pour l'hégémonie des EU. [...]
[...] Citons tout d'abord, l'Union Européenne qui dispose d'un plus grand marché que les EU depuis la monnaie unique (290 millions et qui concurrence les EU notamment avec Ariane et Airbus. A terme également, l'Euro pourrait entamer la suppression du dollar, symbole suprême de l'hégémonie américaine. Ensuite, l'Asie s'est affirmée économiquement, elle représente 25% du PNB mondial et malgré la crise elle reste un concurrent sérieux. Enfin, les EU semblent également disposer de moins de fonds pour aider les pays d'Europe de l‘Est qu'ils n'en disposaient pour l'Europe Occidentale après la guerre. Mais le déclin des EU se retrouve surtout au niveau intérieur. [...]
[...] Avec ses thèses universalistes et pour assumer et conserver sa position hégémonique, les EU doivent de plus en plus intervenir. A terme, le coût de ces opérations peut entamer la vigueur de l'économie et accélérer le déclin. Pour éviter cela, les EU doivent alors sélectionner leurs interventions. Cette sélection tendra à se faire selon les intérêts nationaux. Mais alors, ces interventions apparaîtront comme une volonté de domination et l'hégémonie n'apparaîtra plus comme un " leadership par consentement " (Gramsci) ce qui attisera les contestations. Ainsi, l'équilibre paraît très difficile à trouver pour pérenniser la situation hégémonique des EU. [...]
[...] Une autre manifestation probante de l'hégémonie des EU vient de la capacité qu'ils ont de s'affranchir de l'ONU. Ainsi, ils ont récemment repris les bombardements contre l'Irak (1998) sans même prévenir l'ONU. Par ailleurs, les frappes au Kosovo entrent dans le cadre de l'OTAN. Une fois de plus, les EU n'ont pas utilisé l'ONU pour intervenir. Les EU sont même le premier débiteur de l'ONU avec 1 milliards de dollars d'impayés. Cette capacité qu'ont les EU de s'affranchir de l'ONU est un signe révélateur de cette hégémonie. [...]
[...] Toutes ces actions concrètes tendent à prouver que l'on peut parler d'hégémonie américaine. On retrouve cela au niveau économique. Les EU ont une fâcheuse tendance à vouloir imposer leurs décisions prises en droit interne au niveau international. Ainsi, la loi Helms Burton ou la loi d'Amato sanctionnent les entreprises faisant du commerce avec Cuba ou avec l'Iran. De même ; après la crise du Mexique en 1994, les EU ont unilatéralement voulu aider ce pays. Mais, pour ce faire, ils ont augmenté la part des cotisations des pays membres du FMI sans aucune concertation préalable. [...]
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