En 1956, le dirigeant égyptien, Nasser, annonce de façon unilatérale la nationalisation du canal de Suez, ce qui déclenche la crise de Suez, qui oppose l'Egypte d'un côté et la France, le Royaume-Uni et Israël de l'autre côté. Les États-Unis ne réagissent que très tardivement dans ce conflit, lorsque l'URSS lance la menace d'une attaque nucléaire.
Cette intervention ne se fait pas dans le sens d'un soutien à son allié de toujours, à savoir le Royaume-Uni, mais au contraire, les États-Unis exigent le retrait des forces occidentales pour désamorcer la crise. Ils font en outre pression au niveau économique et financier sur le gouvernement britannique. Cet épisode marque un point capital de rupture de la relation spéciale qui unit les pays (ce qu'on appelle la « special relationship », pour utiliser l'expression de Churchill lors de son discours à Fulton en 1946).
Cette relation qui lie les États-Unis et le Royaume-Uni s'est en effet construite dans le temps, en se basant notamment sur des éléments communs aux deux nations. Ainsi, les États-Unis sont une ancienne colonie de la Grande-Bretagne, avec laquelle ils partagent une langue, une histoire, une culture, une religion, ainsi que de nombreuses valeurs.
La crise de Suez marque donc une rupture dans les relations anglo-américaines. Dès lors, nous allons nous intéresser à la période qui a suivi cet épisode conflictuel, afin d'étudier comment la relation spéciale a-t-elle évolué. Les relations amicales qui unissaient les deux pays ont-elles pu être rétablies ? La coopération a-t-elle été restaurée ? Comment les alliés de toujours ont-ils su faire renaître la confiance et les liens particuliers les unissant ?
[...] Immédiatement, la relation reprend, le dialogue est relancé, notamment grâce à une visite de Tony Blair et Gordon Brown aux Etats-Unis en 1993. Très vite, la politique de Tony Blair va révéler une préférence pour le modèle américain par rapport à l'Europe. Le parti travailliste reprend même quelques thèmes de campagne de Clinton, comme l'exclusion sociale. Londres redevient un allié solide dans la politique extérieure des Etats-Unis, ce qui ne l'empêche cependant pas de continuer à prendre des décisions de façon unilatérale (par exemple, le Helms-Burton Act de 1996). [...]
[...] L'épisode de la guerre du Golfe va marquer une réaffirmation de la relation spéciale, qui sera poursuivie par le couple Bill Clinton–Tony Blair. La relation Thatcher-Reagan reste sans précédent dans l'histoire de la special relationship Thatcher parle à l'époque d'une extraordinaire relation qu'elle définit comme la plus grande alliance de libertés et de justice que le monde n'ait jamais connu En effet, cette période est marquée par de nombreuses tensions entre les Etats- Unis et le Royaume-Uni et pourtant les deux pays restent très proches. [...]
[...] Les missiles sous- marins étaient fabriqués aux Etats-Unis et les ogives nucléaires étaient fabriquées en Grande-Bretagne, suivant un modèle américain. L'Angleterre importait également de l'uranium enrichi et du tritium et exportait dans le même temps du plutonium des réacteurs civils et militaires. En 1963, le Royaume-Uni obtint l'accès aux sites de tests nucléaires du Nevada. Ainsi, c'est un réel échange de compétences qui eu lieu et le Royaume-Uni devint une partie intégrante du plan nucléaire américain. Les forces nucléaires du pays représentaient une part tout à fait considérable des forces nucléaires disponibles pour l'OTAN. [...]
[...] Enfin, dès la fin dès années 70, Ronald Reagan et Margaret Thatcher, puis Bill Clinton et Tony Blair, ont su redonner à cette relation toute sa valeur. Tout d'abord, suite à la crise de Suez, les Etats-Unis et la Grande- Bretagne ont resserré leurs liens, mettant en place une véritable coopération dans de nombreux domaines, notamment le nucléaire. Cependant, cette reconstruction de la relation spéciale ne s'est pas faite sans quelques tensions. La période Kennedy-Macmillan est celle de la reconstruction d'une relation solide entre les deux pays. Avant tout, les relations se font entre les deux hommes eux-mêmes, qui tissent des liens d'amitié très étroits. [...]
[...] Tout d'abord, il y eut la crise du mur de Berlin en 1961. Il s'agit d'un désaccord concernant la manière de réagir à l'annonce par les Soviétiques de la signature d'un traité de paix avec l'Allemagne de l'Est. Kennedy voulait renforcer les troupes en Allemagne de l'Ouest ; pour montrer son engagement dans la sécurité de l'Allemagne. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont d'accord sur le fait que l'OTAN ne doit pas intervenir à Berlin ; cependant, Macmillan demande à Washington de privilégier la politique à l'armée pour résoudre ce problème. [...]
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