Le thème de la guerre et de la paix constitue le domaine de prédilection des auteurs réalistes avec les études de sécurité. Leurs thèses sont issues d'une tradition de penseurs de la guerre (Clausewitz, Machiavel, Thucydide) et de philosophes (Hobbes, Rousseau) qui ont affirmé la primauté de la guerre sur la paix entre les Etats. Nous nous intéressons ici à la problématique de la guerre et de la paix telle qu'elle apparaît dans différentes traditions philosophiques (hobbésienne, kantienne) et à la façon dont cette question est abordée dans le contexte d'aujourd'hui.
[...] L'empire universel va aussi à rebours de l'histoire : HASSNER explique le processus qui, par la scission entre le spirituel et le temporel puis par les scissions au sein des deux ordres, a vu émerger l'Etat qui a pacifié la situation interne mais a débouché sur la situation présente. L'idée de limiter, de ritualiser la guerre par des conventions tient aussi une place certaine dans la doctrine chrétienne ou chez GROTIUS. Mais si la guerre est codifiée, limitée, elle est par là même légitimée. La philosophie de l'histoire introduit un renversement de perspective. Pour KANT, la guerre tient alors un nouveau rôle : elle déchaîne les passions humaines, les dispositions naturelles excellentes de l'humanité qui sans le concours de la guerre ne trouveraient pas à s'exprimer. [...]
[...] L'extension de la communauté pacifique peut donc engendrer des conflits. DOYLE reconnaît d'ailleurs les difficultés qu'il y a à intégrer les Etats autoritaires et les Etats anciennement colonisés dans la société internationale pacifique. Par ailleurs, MANSFIELD et SNYDER soulignent que la transition démocratique est une période critique où les autorités confrontées à des attentes contradictoires sont tentées de détourner l'attention des problèmes internes en ouvrant un front externe pour favoriser un rassemblement de la population autour des dirigeants et désigner un bouc émissaire extérieur responsable des difficultés. [...]
[...] ARON constate qu'elle a été mise au service de la puissance pendant la seconde guerre mondiale mais n'en reste pas moins optimiste pour l'avenir. II- Les approches récentes de la guerre et de la paix dans les Relations Internationales Dans cette deuxième partie, nous présenterons les perspectives de la paix démocratique, puis nous montrerons que la fin de l'histoire annoncée est réfutée par des visions concurrentes. A l'origine de la théorie de la paix démocratique se trouve KANT et son Projet de paix perpétuelle. [...]
[...] A l'inverse, les Etats démocratiques feraient preuve de plus de modération dans leurs relations, ils évalueraient mieux les intentions des autres Etats. Michaël DOYLE s'inscrit dans la lignée de KANT quand il tente en 1983 d'expliquer la corrélation entre le comportement pacifique des démocraties et leur caractère libéral. Les gouvernants n'auraient pas envie de se mettre à dos leurs électeurs. Les valeurs communes des démocraties et la confiance qu'elles auraient dans les mécanismes modérateurs des autres démocraties leur assureraient des relations pacifiques. [...]
[...] Une autre vision plus vraisemblable compte tenu des évolutions à l'oeuvre est celle d'une transition permanente où la violence privée, les guerres civiles, les mécanismes de bouc émissaires redoubleraient d'intensité. Bibliographie : -Pascal Vennesson, Renaissante ou obsolète ? La guerre aujourd'hui Revue Française de Science Politique, vol.48, juin-août 1998, pp.515- 535 -Dario Battistella, Théories des Relations Internationales, Presses de Sciences Po -Pierre Hassner, La violence et la paix : de la bombe atomique au nettoyage ethnique, Paris : Seuil, coll. [...]
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