Le 23 mars 2013, la mort d'Abou Zeid, chef de l'organisation d'Al Quaïda du Magreb, AQMI, est confirmée par les autorités françaises. L'intervention a lieu dans le cadre d'une guerre asymétrique menée au front par l'armée française et tchadienne dans les massifs d'Ifoghas situés à la frontière de l'Algérie ; une zone difficile d'accès située dans le Nord Ouest du pays et identifiée comme le refuge des combattants.
Abou Zeid était l'auteur de sept enlèvements dont ceux de cinq Français, employés des entreprises Areva et Satom. Depuis la mort de son leader, AQMI menace de tuer ces otages si la France poursuit son intervention armée. L'organisation a déjà confirmé la perte de l'un d'entre eux, Philippe Verdon.
[...] L'Algérie, par ailleurs, est le troisième partenaire commercial de la France en Afrique. Revenir sur les conditions d'entrée de la France en guerre nous appelle, d'autre part, à préciser l'accès de la population française à cette intervention en terme d'information. Depuis que le pays est en guerre, les médias n'ont pas accès au terrain, nous n'avons donc accès à aucune image sinon celles fournies par l'armée elle-même. Les seules images transmises sont celles des Maliens en liesse et d'un conflit sans mort. [...]
[...] Le GSCP Aqmi s'étend dans les États limitrophes : de l'Algérie à la Mauritanie, au Niger, au Mali. Il a développé ses activités dans la région pendant l'année 2012, et la crise libyenne l'a fourni massivement en armes, lui permettant de gagner en mobilité. L'organisation développe son potentiel en capitalisant la rébellion touareg contre le gouvernement central, le MNLA s'est ensuite séparé des alliés islamistes après la rébellion d'avril 2012. D'autres groupes rentrent par ailleurs dans la région : Ansar Dine et le Mujao qui émergent de la dissidence à AQMI. [...]
[...] L'intervention de la France est légale, elle met en pratique la résolution 2085 de l'ONU et a lieu après la demande du Président Traoré. Les Africains et les Maliens l'approuvent, et elle est désavouée par seulement trois pays : Égypte, Tunisie, Qatar. Cependant, une telle position de la France invite à s'interroger sur ses intérêts sinon ses motivations au Mali. Ce dernier est le 87e client de la France et son 165e fournisseur, selon le MAE, on compte 50 filiales françaises au Mali. La ressource essentielle du pays réside dans ses mines d'or. [...]
[...] Nous reviendrons dans un premier temps sur les conditions d'entrée en guerre de la France puis sur ses enjeux. Il n'y a pas de Président de la Ve République qui n'ai assisté à des missions armées sur les anciens territoires de l'Union française. Aucun président qui ne se sent pas responsable ou garant de la sécurité des États cartographiés pendant cette période. Ce fut le cas de la Mauritanie en 1977 sous Valéry Giscard D'Estaing, du Tchad en 1983 sous François Mitterrand, du Cameroun en 1996 sous Jacques Chirac, et plus récemment ce fut le cas du soutien de Nicolas Sarkozy du régime Déby au Tchad en 2008. [...]
[...] Les mouvements revêtent une forme et une définition du djihadisme particulier. Les membres ne sont pas exclusivement maliens et trouvent un écho en terme d'audit et de pratique à une échelle internationale, cela a été souligné par l'arrestation du djihadiste français début mars. Ainsi, la perte de contrôle du Nord Mali s'enchevêtre dans une crise antérieure à 2012 et lancinante depuis 2003. Cette crise du long terme est liée à la dimension transnationale de ces mouvements que nous avons révélés. [...]
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