Guerre au Mali, France, enjeux internationaux, raisons du conflit, intervention de la France
L'annonce le 11 janvier 2013 d'une intervention militaire française au Mali prend la population française par surprise. La situation politique dans laquelle se trouve le Mali depuis 2012 en effet été peu médiatisée et l'opinion française ignore en grande partie les troubles qui agitent le pays depuis plus d'un an. De plus, la France ne s'était pas engagée militairement de manière isolée dans un conflit armé depuis près de dix ans ce qui ajoute à la confusion générale qui entoure les raisons de l'intervention française.
[...] Al-Qaida est un mouvement qui regroupe des djihadistes internationaux. Il fait alliance avec des forces locales et parasite des conflits locaux qui ont leur logique propre pour les radicaliser dans le but de provoquer une confrontation avec l'Occident. C'est bien ce qui se passe au Mali, on assiste à un conflit ethno-nationale autour d'un territoire qui a été parasité par Al-Qaida. La France parviendra sans doute à faire fuir les djihadistes du Mali, mais cela ne règlera en rien le problème du terrorisme islamiste. [...]
[...] La nouveauté vient de l'islamisation de certains groupes indépendantistes. Des groupes non-maliens se sont greffés aux rebelles touaregs pour promouvoir leur idéologie : le Mouvement pour l'Unité du Jihad en Afrique de l'Ouest (M.U.J.A.O) qui cherche à instaurer un califat sur l'ouest du Sahel, Boko Haram, un mouvement nigérien radical et Al-Qaida au Magrheb Islamique (AQMI). Ces différents groupes se sont joint aux mouvements d'indépendance touaregs, et ont donc soumis l'Azawad à mesure qu'il était libéré à une interprétation intégriste de la charia. [...]
[...] S'en suit un coup d'État militaire, et le général Diacounda Traoré est désigné comme président par intérim. En mars 2012, le pays est donc divisé en deux, les groupes touaregs étant parvenus à prendre le contrôle total de l'Azawad. La situation aurait pu en rester là, et le pays reste scindé en deux durant neuf mois. Sauf que le 7 janvier 2013, Ansar Eddine attaque la ville de Konna, situé dans le Mali vert et parvient à repousser l'armée malienne. C'est cette dernière bataille qui va précipiter l'entrée de la France dans le conflit. [...]
[...] Là encore, la position de la France est délicate puisque elle ne peut se permettre d'encadrer les élections prévues pour juillet et donc la vie politique malienne sans être taxée de retomber dans ses vieux travers néo-colonialistes, mais redonner le pouvoir, dont elle est actuellement détentrice, à une élite noire ne ferait que perpétuer le conflit. De plus, la formation de l'armée malienne à travers la mission européenne EUTM débutée en février 2013 tarde à se montrer concluante, mais là encore la France ne peut se permettre de rester trop longtemps sur le sol malien sans risquer de passer du statut de libérateur à celui d'occupant. Ainsi, les enjeux de la guerre au Mali sont multiples et complexes. [...]
[...] La frilosité des autres états et surtout de l'ONU à intervenir témoigne du problème auquel est aux prises l'Occident, confronté à cette guerre d'un nouveau genre et un ennemi dont elle peine à saisir la nature. En effet, l'ONU poursuit habituellement des missions de maintien de la paix entre deux pays belligérants. Or elle est ici confrontée à un état souverain attaqué par des groupes terroristes, et doit intervenir contre l'avis d'un des partis. Plus de dix ans après le 11 septembre, on constate en effet que l'Occident n'est pas parvenu à établir de nouvelles règles adaptées à cette nouvelle forme de guerre. [...]
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