La théorie dite de la guerre « juste » a déjà une longue histoire. Elle a connu une évolution fructueuse, avant que le terme et ses idées ne se répandent dans les débats publics. Au siècle dernier, avec le développement de l'armement nucléaire et les multiples interventions militaires à l'échelle internationale, elle a connu un renouveau considérable. Le combat contre le terrorisme et la guerre en Iraq semble l'avoir mis au premier plan, sans qu'elle ne puisse rendre précisément compte de la justice de l'intervention. Au vu des évolutions qu'a connues cette théorie, une reconsidération est-elle possible ?
[...] Elle doit être déclarée par une autorité légitime responsable de l'ordre public international et non par des individus ou des groupes privés. Les belligérants doivent avoir des intentions droites n'avoir d'autre intérêt dans l'issue de la guerre que la paix, avoir épuisé toutes les autres alternatives pacifiques de résolution du conflit, et avoir une chance raisonnable de succès par des moyens proportionnés aux fins. Le jus in bello implique des règles de comportement qui respectent la discrimination, qui veut que l'on sépare les combattants des non-combattants, et la proportionnalité, qui implique que les effets collatéraux de la violence soient minimisés. [...]
[...] Ainsi Walzer, partisan de la guerre contre le terrorisme, s'est opposé à cette guerre comme n'étant pas une circonstance de dernier recours. William Gaston soutient l'argument de Walzer en ajoutant que la notion de prévention peut être admise contre des organisations terroristes, mais pas contre des États. À l'inverse, Gerard Bradley défend lui cette guerre si elle affiche comme seul objectif moral la défense des populations. John Kelsay rappelle que l'Iraq a un comportement injuste envers ses voisins et ses propres citoyens ce qui mérite une intervention. [...]
[...] Conclusion Aujourd'hui, de nouvelles tensions existent, qui rappellent une situation antérieure. Le programme nucléaire iranien, organisé et voulu par un gouvernement islamiste, repose la question d'une éventuelle menace. Il est important que l'ONU, garant de la justice des guerres, conserve les bases morales de cette théorie qui constituent un acquis considérable. Cependant, la communauté internationale devra sans doute réfléchir aux conditions de justice des guerres, notamment en ce qui concerne la prévention et la lutte contre le terrorisme et les régimes totalitaires. [...]
[...] Dans ce cas, Walzer introduit la notion d'urgence suprême, selon l'imminence et la nature du danger or, l'existence d'armes de destruction massive en Irak n'ayant pas été strictement prouvée, l'intention n'en est que moins droite. De plus, la force armée n'a été employée ni en dernier recours, ni de façon proportionnelle. Les chances d'atteindre l'objectif n'étaient pas assurées, d'autant que la guerre juste a pour finalité la paix, or les combats continuent plus de quatre ans après la chute de Bagdad. Les principes du jus in bellot n'ont pas tous été respectés non plus. Les civils sont facilement devenus victimes de la difficulté d'identifier les terroristes. [...]
[...] La guerre juste une théorie appelée à évoluer ou à disparaître? La théorie dite de la guerre juste a déjà une longue histoire. Elle a connu une évolution fructueuse, avant que le terme et ses idées ne se répandent dans les débats publics. Au siècle dernier, avec le développement de l'armement nucléaire et les multiples interventions militaires à l'échelle internationale, elle a connu un renouveau considérable. Le combat contre le terrorisme et la guerre en Iraq semble l'avoir mis au premier plan, sans qu'elle ne puisse rendre précisément compte de la justice de l'intervention. [...]
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