Le 12 octobre dernier, Al Gore et le GIEC ont reçu le prix Nobel de la paix pour leurs efforts visant à accroître les connaissances sur le changement climatique. Cette récompense nous indique qu'il existe effectivement aujourd'hui un lien entre l'environnement et la paix et la guerre. La question « la guerre de l'eau aura-t-elle lieu ? » apparaît donc comme légitime. Le catastrophisme n'est pas de mise lorsqu'il s'agit de souligner l'urgence d'une gestion durable des ressources planétaires en eau. Qu'il s'agisse d'un rapport de l'ONU, ou de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), d'un compte-rendu du Conseil mondial de l'eau ou d'une étude de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires… la situation présente est tellement alarmante qu'un état des lieux suffit pour en saisir l'urgence.
L'eau est en effet un bien indispensable à la survie d'un être humain. La guerre est quant à elle une lutte armée entre groupe sociaux et spécialement entre États. Dans le cas de la guerre de l'eau, on peut nuancer l'idée de conflit armé pour prendre en compte également les tensions politiques ou économiques qui tournent autour de la gestion de l'eau.
Problématique : La guerre de l'eau, image terrible mais largement évoquée dans nos sociétés, est-elle un fait inévitable ou à l'inverse relève-t-elle de la politique-fiction ?
C'est ce que nous verrons tout d'abord par la raréfaction des ressources en eau qui génère conflits et tensions (I) puis en voyant que ce discours alarmiste est a relativiser (II).
[...] Cet article est devenu le symbole de la dégradation attendue de l'environnement lors de l'utilisation en commun d'une ressource par un nombre élevé d'individus. Selon l'auteur, la gestion des biens communs conduit inéluctablement à une surexploitation de la ressource. L'exemple pris par Hardin est celle d'un pâturage ouvert à tous. D'un côté, chaque berger reçoit un bénéfice direct du pâturage : ses animaux se nourrissent dessus. De l'autre côté il subit simultanément des coûts dus au surpâturage : le surpâturage de ses animaux et des animaux des autres bergers. [...]
[...] Les voies de l'apaisement Le risque de guerres de l'eau est d'autant plus à relativiser qu'il existe des alternatives aux conflits armés, des solutions d'apaisement. - Un règlement des litiges par le droit international : Pour écarter le risque de conflit, le droit international peut offrir un cadre propice à la coopération internationale. Celui-ci demeure certes flou et peu homogène. De nombreux corps de doctrine s'opposent sur la définition des droits qui régissent l'usage des cours d'eau. Ces doctrines sont en fait éminemment politiques : elles favorisent les intérêts du pays concepteur. [...]
[...] On passera ainsi d'un habitant sur dix à quête d'eau à l'heure actuelle à un habitant sur deux ! Ainsi l'eau étant en quantité limitée et impossible à créer, elle risque de manquer inexorablement très prochainement. Nous pouvons dés lors nous demander quelles sont les causes de cette pénurie. Des causes multiples, principalement provoquées par l'homme Une inégale répartition des ressources en eau sur la planète : A l'heure actuelle, les vingt plus grands fleuves du monde recouvrent seulement le cinquième des terres émergées et réunissent à eux seuls la moitié de la réserve en eau qui se renouvelle chaque année. [...]
[...] Nous pouvons ensuite constater des inégalités en matière de consommation de l'eau viennent renforcer cette inégale répartition géographique, qui laissent apparaître un net clivage Nord-Sud. En effet, tout usage confondu, les nord-américains consomment mètres cube d'eau par an chacun, les européens mètres cube tandis que les jordaniens ne consomment que 100 mètres cubes par an et par habitant et les haïtiens 7 mètres cube. Ainsi les écarts internationaux au niveau de l'accessibilité des réserves sont très importants : par exemple, l'Islande dispose de mètres cube par personne tandis que Djibouti dispose de 19 mètres cube, alors qu'en moyenne, les disponibilités en eau par habitant s'élève à mètres cube par an. [...]
[...] La guerre des six jours L'eau a été un facteur important dans le déclenchement de la guerre de juin 1967. Il y eut, c'est vrai, un certain nombre d'incidents à la frontière israélo-syrienne, notamment le 7 avril quand six avions syriens sont abattus au-dessus de Damas par l'aviation israélienne. Il est tout aussi vrai qu'à la fin de la guerre-éclair, Israël avait entre autre gagné les affluents et les sources du Jourdain, soit 550 à 600 mmc/an, contre les 400 et quelques que lui avait attribué le plan Johnston. [...]
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