Depuis 1983, le Sri Lanka est le théâtre d'une guerre civile sans merci opposant le gouvernement cinghalais aux indépendantistes tamouls et à leur organisation, le LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam). Suite à ce conflit qui a provoqué la mort d'environ 64 000 personnes, plus d'un demi million de réfugié ont fui vers les Etats-Unis, l'Europe et les différents pays d'Asie. Il en résulte que la diaspora tamoule a un poids très important sur la scène internationale.
Le Sri Lanka est une petite île, dont l'indépendance est récente (1948), cette dernière ayant connu quatre siècles de colonisation européenne. Aujourd'hui encore, son indépendance reste limitée du fait de sa proximité avec sa puissante voisine, l'Inde dont elle est séparée d'à peine 50 km. En outre, la population tamoule (18% de la population sri-lankaise), qui revendique un Etat séparé l'Eelam Tamoul, est composée en partie de Tamouls indiens, venus travailler dans les plantations de thé au XIXème siècle.
En résumé, beaucoup d'éléments apparaissant comme des caractéristiques internes au Sri Lanka sont en réalité le résultat d'influences externes. Dans ces conditions, il semble difficile d'étudier le conflit sri-lankais, sans s'intéresser aux acteurs internationaux, qui l'ont façonné, notamment l'Inde.
Quels est donc le rôle des acteurs internationaux dans la guerre civile sri-lankaise ? Leur action a t-elle eu une influence significative dans le conflit ? Pour répondre à ces deux questions, nous analyserons dans un premier temps l'implication de l'Inde dans le conflit sri-lankais avant d'étudier le processus de négociation de paix orchestré par la Norvège.
[...] Néanmoins, ces relations sont complexes et ambiguës. Le Sri Lanka se méfie de son puissant voisin et de ses potentielles visées expansionnistes sur son territoire, d'autant plus que l'Inde est le premier fournisseur en armes des rebelles tamouls jusqu'en 1987. Néanmoins, elle a besoin de l'Inde pour résoudre le problème posé par la présence de tamouls indiens sur son île. L'Inde, de son côté, est obligée de s'impliquer dans le conflit sri-lankais si elle ne souhaite pas que d'autres puissances interviennent à sa place. [...]
[...] Cet accord prévoit que le gouvernement du Sri Lanka fasse des concessions aux revendications tamoules. Il est ainsi proposé : une décentralisation en faveur des provinces, un referendum sur le futur statut des provinces de l'est et du nord du Sri Lanka à majorité tamoule et un statut officiel accordé à la langue tamoule. En échange de ces concessions, le gouvernement indien accepte de rétablir l'ordre dans le nord et l'est du Sri Lanka, par l'intermédiaire d'une force d'intervention, l'Indian Peace-Keeping Force (IPKF). [...]
[...] La période 1987-1990 est essentielle pour comprendre les relations entre le gouvernement indien et les insurgés tamouls. Soutenant au départ ces derniers, l'Inde devient hostile au LTTE à partir de 1990. Cette attitude indienne vis-à-vis des indépendantistes tamouls est confirmé après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rajiv Gandhi par une Tamoule, probablement combattante des LTTE. La presse indienne a vivement condamné le LTTE et son leader Prabhakaran, affirmant que ce dernier souhaitait éliminer Rajiv Gandhi, qui était en voie de remporter les élections générales indiennes, car il craignait que ce dernier, une fois revenu au pouvoir, ne redéploie IPKF au Sri Lanka. [...]
[...] Bien que le conflit sri-lankais soit interne, les acteurs internationaux ont une influence significative sur son évolution, qu'il s'agisse de l'Inde ou des pays scandinaves, notamment la Norvège, à l'origine de l'accord de février 2002 et de son application. La diaspora tamoule, elle même peut être considérée comme un acteur international influant sur l'évolution du conflit, cette dernière finançant de manière conséquente les LTTE. Les perspectives de paix au Sri Lanka sont néanmoins aujourd'hui très limitées. Le processus de paix mis en place en 2002 a échoué et la Norvège se retrouve seule pour jouer un rôle de médiateur. [...]
[...] Aujourd'hui encore, son indépendance reste limitée du fait de sa proximité avec sa puissante voisine, l'Inde dont elle est séparée d'à peine 50 km. En outre, la population tamoule de la population sri- lankaise), qui revendique un Etat séparé l'Eelam Tamoul, est composée en partie de Tamouls indiens, venus travailler dans les plantations de thé au XIXème siècle. En résumé, beaucoup d'éléments apparaissant comme des caractéristiques internes au Sri Lanka sont en réalité le résultat d'influences externes. Dans ces conditions, il semble difficile d'étudier le conflit sri-lankais, sans s'intéresser aux acteurs internationaux, qui l'ont façonné, notamment l'Inde. [...]
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