Guerre de 1914, Sarajevo, Balkans, poudrière des Balkans, tensions européennes
« Toujours ces satanés Balkans » est une phrase prononcée par un officier autrichien à la suite de l'attentat de Sarajevo. L'intonation et le vocabulaire choisi montrent l'exaspération des puissances européennes face à une région qui, après plusieurs siècles de domination ottomane, voit le carcan répressif se desserrer au cours du 19e du fait du long déclin et dépècement de l'Empire ottoman. Ce déclin fait émerger un enjeu territorial majeur, à la fois du côté des minorités nationales de se soulever pour l'indépendance, que du côté des grandes puissances ou les Empires, qui, pour des raisons commerciales et impérialistes, ont le souci du contrôle des détroits méditerranéens pour certains, pour d'autres veulent simplement limiter l'éveil des nationalités remettant en cause leur domination étendue. Ce nouvel enjeu va parsemer le siècle de crises diplomatiques, d'insurrection des minorités, dans l'Empire ottoman tout comme dans l'Empire d'Autriche Hongrie. Les troubles de cette région sont anciens. Déjà, sous l'Empire, Napoléon avait créé les provinces illyriennes encourageant ainsi la formation d'une élite croate participant à la formation d'une identité nationale. De même, suite à deux insurrections (1804 et 1815) l'élite serbe d'Autriche obtient en 1817 une Serbie autonome. Enfin, on a évidemment la crise grecque des années 1820 qui se clôt par le traité d'Andrinople en 1829. Tout au long du siècle, le déclin de l'Empire ottoman et l'incapacité de l'Autriche Hongrie à unifier ou du moins concilier les sentiments nationaux en son sein, va entrainer la multiplication des insurrections ou des annexions débouchant sur des redécoupages territoriaux nombreux. Tout cela dans un contexte de développement rapide exacerbé des sentiments nationaux, qui s'affirment clairement nationalistes.
[...] Une puissance européenne fragilisée : l'EO À partir du 18e siècle, l'EO entre dans un long processus de recul comme le montre le congrès de Vienne, ou La Crimée et la Géorgie vont à l'Empire russe et/ou La Transylvanie et la Hongrie sont cédées à l'Autriche. Par la suite, l'EO va perdre la Grèce (1830), l'Égypte (1832-41) etc Cependant en 1815 l'Empire ottoman est encore une puissance européenne importante. Elle est limitée dans les Balkans suite à l'établissement d'une domination autrichienne étendue dans cette zone après le congrès de Vienne. Au 19e siècle, l'Empire ottoman est donc un État très affaibli : il subit des contradictions majeures (revendications nationales sur son propre territoire, problème à l'internationale qui attire les convoitises). [...]
[...] Il y a en Égypte un pacha, Mehmet Ali, qui va moderniser son pays en s'appuyant sur les infrastructures et l'armée, soutenu par la présence française. Dès 1839 il menace Constantinople. Cependant, on va entrer dans un processus de RI. En 1840, les Français vont soutenir ouvertement l'Égypte. Le RU n'a pas envie de voir la France contrôler les détroits, ni la Russie ou l'Autriche, les Anglais alliés aux Autrichiens vont donc menacer les Français de guerre. La guerre est évitée quand la France fait marche arrière. [...]
[...] - AH très irrité par la défaite de la Bulgarie se sent menacé par le spectre d'une Serbie forte. - La BH est absente de la ligue, ce n'est pas un État, mais encore une province autrichienne avec tensions entre nationalités. L'attentat de Sarajevo En deux temps. A l'issue de grandes manœuvres en Bosnie, (démonstration de force après la victoire Serbe de 1913), l'archiduc héritier du trône d'Autriche François Ferdinand et son épouse son assassinés le 28 Juin 1914 alors qu'ils étaient en visite à Sarajevo. [...]
[...] C'est cette tension maximale qui induit et rend pertinent le système d'alliance qui a pour but de prévenir la guerre, mais qui en fait y prépare l'Europe. Se demander pourquoi la guerre est née à Sarajevo, c'est se demander en quoi la question balkanique a cristallisé sur un temps long les tensions européennes ? A-t-elle, dans un premier temps, vraiment donné l'impulsion des systèmes d'alliances qui ont préparé l'Europe à la guerre ? A-t-elle, dans un second temps, mis le feu à la poudrière balkanique rompant par l'attentat de Sarajevo avec l'équilibre de paix malgré les tensions ? [...]
[...] Les politiques souhaitent isoler et abaisser la Serbie en exigeant des strictes garanties de sa part. Mais les militaires craignent que le problème Serbe ne réapparaisse avec plus de vigueur et préconisent une guerre préventive. Au moment ou Vienne doit décider de son action, le gouvernement autrichien sait qu'une partie des assassins et des armes venaient de Serbie, cependant est-ce suffisant pour attaquer celle ci ? Oui, quand on sait que quatre jours avant l'attentat, le gouvernement AH a finalisé un projet de nouvelle ligue Balkanique (Roumanie, Bulgarie, Turquie) qui encerclerait et affaiblirait la Serbie. [...]
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