La puissance semble être l'un des éléments les plus convoités par l'Homme depuis son existence, celle-ci est vecteur de supériorité par rapport aux autres et donc du pouvoir de contrainte. La puissance a ainsi traversé les époques et a suivit des schémas évolutifs, nous nous intéresserons dans le cadre des relations internationales à la période débutant au XXe siècle jusqu'à nos jours. La période d'après 1945 fait l'objet de profonds changements dans l'organisation de la scène internationale rendant plus délicate la définition de "grande puissance".
Joseph Nye repense alors cette notion à la fin de la Guerre froide, tournant pour ce concept. Il recense les ressources de base, la capacité militaire d'action, la capacité économique de production, le potentiel scientifique et technologique, la cohésion nationale, le rayonnement culturel et la capacité d'influence. Ces critères à la fois matériels et immatériels définissent ainsi les grandes puissances de notre ère. Cependant, celles-ci paraissent de plus en plus difficiles à discerner dans la mesure où de nouveaux facteurs viennent perturber l'établissement des grandes puissances.
Ainsi, la notion de grande puissance est-elle toujours pertinente ? En d'autres termes, quels sont les facteurs qui altèrent de plus en plus la dénomination de grande puissance à un État ? Qu'est ce qui amène à une imprécision croissante de la notion ?
[...] Elles définissent pour les Etats et notamment les grandes puissances la capacité de créer, de produire, d'assimiler de nouvelles technologies qui est déterminante en vue d'être une nation supérieure, une nation plus avancée. Cependant, avec la mondialisation ces firmes implantent leurs filiales et investissent dans le monde entier sans aucune contrainte étatique. De véritables alliances stratégiques, industrielles et commerciales se nouent et établissent de nouvelles relations. Cette puissance pourtant fondamentale est très difficilement contrôlable par les Etats alors que le niveau technologique détermine le développement militaire, la puissance politique et même le rayonnement mondial. [...]
[...] Ces entreprises font pression sur les gouvernements et orientent leurs politiques. Les grandes puissances doivent attirer ces FMN et FTN mais c'est une nouvelle donne et d'autres Etats plus faibles peuvent profiter de cette redistribution : Les pays en développement de l'Asie du Sud-est ont su, par exemple, attirer ces entreprises par une main main- d'œuvre bon marché. Par ailleurs, d'autres acteurs tels que les réseaux criminels, terroristes ou mafias s'emparent d'une partie de la puissance et la retournent contre les grandes puissances elles même. [...]
[...] L'étude de la diffusion du pouvoir fera état d'une baisse des capacités des grandes puissances au profit d'autres acteurs l'analyse de l'accentuation de l'interdépendance témoignera de marges de manœuvre de plus en plus restreintes (II). La diffusion de pouvoir est au cœur de cette remise en cause, la mondialisation est partie prenante de ce processus à l'instar d'un mouvement interétatique intégrant le droit international au sein de leurs relations. I. La diffusion du pouvoir, vecteur d'une redistribution défavorable aux grandes puissances Cette répartition du pouvoir est au bénéfice d'autres acteurs qui, soit limitent ou restreignent les capacités des grandes puissances soit, leur rendent la puissance inaccessible. [...]
[...] Dans cette perspective, l'interdépendance de plus en plus accrue entre les Etats due à la mondialisation oblige les grandes puissances à être en partie esclaves des autres nations. II. Les interdépendances croissantes, un frein aux relations de dominés/dominants En effet, tous les Etats sont dépendants entre eux car ils échangent toutes sortes de flux afin d'être de plus en plus puissants. Toutefois, cette mondialisation qui a permis le développement du capitalisme montre aujourd'hui ses aspects négatifs, ceux-ci sont autant d'enjeux transnationaux qui obligent les Etats, avec les grandes puissances, à prendre des mesures collectives. [...]
[...] Enfin, l'insertion des économies du Sud dans l'ordre mondial vient perturber l'hégémonie des grandes puissances du Nord. Ce soulèvement aussi bien économique qu'identitaire s'est réalisé notamment grâce au transfert des technologies dont ont bénéficié ces Etats pour concurrencer les plus grands acteurs. Un nouvel ordre mondial est alors en place, c'est une stratégie plus associative permettant le développement de tous les Etats. Si les grandes puissances perdent une part de leur pouvoir de contrainte à cause des interdépendances croissantes qui se ressentent surtout dans le domaine économique, il est aussi à noter que cette logique d'action collective s'illustre aujourd'hui dans les tentatives de réponse aux enjeux internationaux. [...]
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