La question depuis la conférence de Rio en 1992 n'est plus de sensibiliser les responsables politiques et les populations au problème de l'environnement, mais de définir une politique convaincante et surtout de trouver les moyens de la mettre en œuvre. Le risque climatique place les autorités devant un problème crucial de gouvernance globale.
Or, il s'agit de comprendre pourquoi, après une décennie d'efforts internationaux pour relever le défi de l'environnement, aucune politique mondiale ne s'est imposée, aucun régime solide ne s'est mis en place ?
Ainsi on verra dans un premier temps comment s'est mis en place, autour du concept de bien public mondial, un modèle et une volonté de gouvernance mondiale de l'environnement.
Cependant cette construction est apparue, en particulier avec la conférence de Kyoto et l'année 1997, comme une nébuleuse d'organisations et d'intérêts divers qui nous amène dans un second temps à évoquer l'environnement en tant que modèle d'une gouvernance mondiale ratée ou du moins manquée. Dans le sens où le passage du cadre normatif de modèle au cadre contraignant de gouvernance mondiale garant d'une certaine efficacité, ne s'est pas opéré...
[...] Conclusion L'environnement devait être le dossier sur lequel allait se bâtir la gouvernance mondiale. Le thème était si important, si fatal pour l'avenir de l'humanité et les enjeux si uniformément répartis à la surface du globe, qu'on devait enfin pouvoir s'entendre, mettre de côté ses intérêts et visions du monde divergentes et penser pour l'humanité entière : il n'en a rien été. Jamais on est parvenu à sortir d'une logique nationale, westphalienne, d'une logique d'intérêts économiques et de positionnements stratégiques. [...]
[...] sur chaque détail de l'accord rendant peu claire la progression globale des négociations. Ils prônent alors un accord plus restreint et progressif à partir des pays de l'OCDE puis étendu au reste du monde, ou alors à partir de l'OMC et des questions commerciales puis étendu aux autres domaines. D'autres en revanche veulent conserver les structures de Kyoto qui ont le gros avantage d'exister, mais en faisant jouer à plein les mécanismes de flexibilité pour y réintégrer les USA et y introduire progressivement les PED. [...]
[...] Le Sommet de Rio Le Sommet de la Terre, qui s'est tenu en juin 1992 à Rio de Janeiro était la première conférence mondiale sur l'environnement et le développement depuis celle de Stockholm ans plus tôt Etats, de même que plus de 1500 organisations non gouvernementales ont participé à cette rencontre, qui a abouti à la signature de la Déclaration de Rio. Cette déclaration fixe les lignes d'action visant à assurer une meilleure gestion de la planète. Elle a fait progresser le concept des droits et des responsabilités des pays dans le domaine de l'environnement. Elle témoigne par ailleurs de deux grandes préoccupations apparues dans ces années, à savoir la détérioration de l'environnement et l'interdépendance entre croissance économique et protection de l'environnement. [...]
[...] Les Européens ont voulu poursuivre les politiques de réduction des émissions de GES là où elles s'étaient arrêtées : c'est la conférence de Marrakech et la signature récente du Canada, qui permettent à la dynamique de Rio de se poursuivre. Mais 10 ans de négociations ont beaucoup affaiblit le protocole au regard des objectifs environnementaux. De plus, sans les Etats Unis le hot air russe devient énorme. Enfin, les objectifs, même tenus, du groupe Kyoto ne suffiront pas à l'échelle de la planète si le premier producteur de GES mondial, les USA, continu sur sa lancée. [...]
[...] Leur exclusion des obligations est aussi un sujet sensible pour les USA. Il a été reconnu aux PED un droit historique à se développer sans se soucier d'émission de GES. Pourtant ils risquent à terme de devenir de gros émetteurs en raison notamment de l'importance de leur population. De plus, les grands pays comme le Brésil ou la Chine deviennent des concurrents économiques crédibles et il semble insupportable pour les autorités américaines (mais pas seulement), qu'ils bénéficient ainsi d'un avantage comparatif La motion Byrnn-Sagell voté par le Congrès pour définir le mandat du président Clinton à Kyoto, avait défini clairement que les pays en développement devaient au moins à terme être introduits dans les obligations pour conserver le droit de voter les accords : no representation without taxation La question des puits de carbone a également prêté à controverse : les Etats Unis notamment voulaient qu'on accorde une plus grande place dans l'évaluation des réductions d'émission au GES capturés dans les forêts, les parcs naturels etc. [...]
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