La gouvernance mondiale : enjeux et défis

Résumé du document

Le but de cet exposé est de prendre conscience du besoin de la gouvernance mondiale, une notion qui assurerait une structure de prise de décision sur les questions concernant l'humanité dans son ensemble, et qui serait aussi légitime qu'efficace.
Dans cette démarche, nous allons d'abord présenter les approches existantes de la mondialisation et les effets qu'elle produit, car ceci représente l'objet même de la gouvernance que l'on veut instaurer (partie 1). Ensuite nous passerons en revue les organisations internationales (notamment l'OMC) et les difficultés qui relèvent de leurs compétences, légitimité et efficacité (partie 2). Dans la troisième partie, nous allons exposer les insuffisances de la doctrine du libre-échange qui a structuré la mondialisation jusqu'à présent, et les réponses possibles proposées face au défi de la mondialisation et aux difficultés de mise en œuvre d'un système qui satisferait toutes les parties prenantes. Enfin, nous allons mettre en perspective une nouvelle vision de la gouvernance mondiale telle qu'elle est proposée par les auteurs de l'article de référence, et nous ferons une conclusion sur les propositions et les avancées réelles...

Extraits

[...] Comme nous venons de le voir, les problèmes posés à la gouvernance mondiale actuelle dépassent largement le seul cadre des échanges commerciaux. Il est important de remarquer que dans les années 1950, le libre-échange faisait l'objet d'un consensus international parce que l'objectif était d'ouvrir les économies aux échanges internationaux. Mais aujourd'hui, il y a une sorte d'enchevêtrement d'objectifs lié à l'évolution de la donne internationale et aux intérêts propres de chacun, et ces objectifs ne se structurent pas autour d'une vision unifiée. [...]

[...] Les réponses probables sur cette situation vont être données dans les deux dernières parties de cet exposé. Partie 3 : La fin de la vision exclusivement libre-échangiste de la gouvernance mondiale Après avoir fait un état des lieux de la gouvernance mondiale, nous allons maintenant nous attacher à présenter la doctrine qui a structuré cette gouvernance jusqu'à présent. Depuis la conférence de Bretton Woods (1944) et les accords du GATT (1947), le fil conducteur du développement de la gouvernance mondiale a été le libre-échange. [...]

[...] Partie 1 : La mondialisation : les pour et les contre Avant de traiter le sujet de la gouvernance mondiale, il convient d'aborder la notion de la mondialisation et du débat sur ses effets pour avoir des repères sur ce que l'on souhaite gouverner. Nous allons commencer par quelques définitions. La première et celle à laquelle on va adhérer pour les buts de l'exposé, consiste à dire que la mondialisation est la fusion progressive de marchés nationaux de facteurs de production et des biens de consommation. [...]

[...] L'ajustement vers le bas des normes et institutions nationales. Les entreprises dans les pays développés se plaignent souvent des réglementations sociales et environnementales, qui rendent les pays en développement, où de telles normes n'existent pas, plus compétitifs. Donc on observe une érosion progressive des standards environnementaux et des règles de négociation collective. On peut donner un contre-exemple en l'Europe où une telle réglementation est respectée, mais cela est un cas isolé. En plus, le milieu des affaires est toujours insatisfait ca qui génère un lobby assez persistant. [...]

[...] Un certain parallèle peut être fait entre la crise qu'a traversé l'Union Européenne et la crise actuelle dans la gouvernance mondiale. Cette crise doit être surmontée exclusivement grâce à la volonté politique, le discours sur l'augmentation du bien-être grâce au commerce international, que présentait la théorie économique, ne suffisant plus. Comme nous l'avons vu, cette crise est d'une nature profonde, ce qui implique des changements importants dans l'architecture, dans le mode de régulation et d'arbitrage. Il est, par ailleurs, nécessaire que non seulement tous les changements, mais aussi tous les décisions futures soient légitimes (ou perçues comme telles). [...]